Le défenseur de Saint-Etienne, apaisé et amaigri, a convaincu son entraineur, Christophe Galtier, de lui offrir une nouvelle chance. Il sera titulaire ce soir. Galsenfoot
Personne ne lui a piqué sa place. Non pas que ses coéquipiers n’aient pas osé. Elle a simplement était supprimée durant l’été 2011. Désireux de bénéficier d’une vision panoramique lorsqu’il s’adresse à son équipe, Christophe Galtier , le technicien stéphanois, a fait modifier la configuration du vestiaire à l’Etrat, le centre d’entrainement de l’ASSE. Son ancienne place désormais occupée par un … frigo, Moustapha Bayal Sall (26 ans) est donc allé se réfugier entre Faouzi Ghoulam et Pierre Emerick Aubameyang le 6 Aout, date de sa réintégration dans l’effectif pro.
Situation encore impensable il y’a 3 mois, l’international sénégalais a même rejoué quatre minutes le 5 octobre, en remplaçant Kurt Zuma face à Nancy (4-0). Depuis il est réapparu trois fois. Ce soir il fétera sa troisiéme titularisation d’affilé. galsenfoot.com
Cet incroyable retour en grâce s’explique par son contrat. A la différence de Sylvain Monsoreau et Boubacar Sanogo, les deux autres « lofteurs » de la saison passée, Bayal était encore lié aux Verts jusqu’en 2013. Au sortir d’un prêt de 6mois raté à Nancy, Bayal, alors plus gros salaire des Verts ( 130 000 € brut mensuels), avait peu de chance de dénicher un club.
Saint-Etienne a donc trouvé la solution pour sortir de cette impasse : le réintégrer en échange d’une prolongation de deux ans afin d’échelonner le paiement de son salaire sur trois saisons. « L’autre élément important, en plus du respect de l’équilibre financier dans le vestiaire, résidait dans sa volonté de revenir à un certain niveau », explique Galtier . L’entraineur Stéphanois a été rassuré en voyant « Mouss » dévorer les séances supplémentaires.
« J’ai perdu six kilos … Bon, un peu plus, rigole Bayal, qui ne paie plus de diététicienne 5 000€ par mois. Désormais c’est ma qui me fait à manger. »
Mais c’est lui qui a gagné tout seul sa place. Galtier ne lui tenant pas rigueur des critiques à son égard « J’ai plus pris ça pour un cri de désespoir qu’autre chose, assure son entraineur. Et puis, l’intêret du groupe passe avant les états d’âme des uns et des autres ».
Mignot et Zuma blaissés, Galtier n’a ainsi pas hésité à le titulariser au Parc des princes, face à Zalatan Ibrahimovic (2-1, le 3 novembre). Bayal raconte « Je voulais le pousser à bout en lui faisant des trucs qu’il n’aime pas, comme lui tirer le maillot, lui donner des coups, le coller, le coller … ça a été très chaud avec Ibra. Avec Ibra, on s’est accrochés, insultés …. »
Sorti vainqueur de « ce bon combat » avec ce colosse suédois (1m92 ; 84 kilos), finalement expulsé le « géant vert » (1m91 ; 96 kilos) surfe depuis sur son « état de forme » (Galtier). « Sans rancune, ni haine ou cicatrice, assure-t-il. Cela m’a montré que je dois réfléchir avant de parler. Tout le mal que j’avais en moi est parti, je reviens plus fort.