Le dernier tour des qualifications pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations féminine (la CAN 2022 au Maroc) se déroule du 16 au 23 février. Le Sénégal y affronte le Mali. Les Sénégalaises ont disputé une seule phase finale, en 2012. Safietou Sagna, leur capitaine et pensionnaire du Bourges Foot 18 en France, évoque cette situation et les ambitions des Lionnes, alors que le foot sénégalais nage en pleine euphorie suite au sacre des Lions à la CAN au Cameroun.
RFI : Safietou Sagna, le Sénégal s’apprête à affronter le Mali, au dernier tour des qualifications pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations féminine. Dans quel état d’esprit êtes-vous avant cette double confrontation face aux Maliennes ?
Safietou Sagna : L’état d’esprit est fixe. Nous savons que ce ne sera pas facile. L’équipe malienne est une grande équipe. Mais, avec le football d’aujourd’hui, toutes les équipes se valent. Nous respectons tout le monde. Mais nous n’avons peur de personne. Nous nous sommes bien préparées pour faire un bon résultat à domicile [ce 16 février à Thiès, Ndlr] puis aller chercher la qualification chez elles.
Les Maliennes ont disputé sept Coupes d’Afrique des nations (sur treize) et elles ont fini quatrièmes de la dernière, en 2018. Sont-elles archi-favorites ?
C’est vrai que le Mali est favori. Mais nous avons beaucoup progressé depuis deux ans. Et notre objectif est clair et ne change pas : retourner à la CAN, dix ans après notre première participation.
Qu’est-ce que disputer cette CAN 2022 apporterait à votre équipe et, au-delà, au foot féminin au Sénégal ?
Une Coupe d’Afrique des nations est toujours importante pour un pays. Nous avons fait beaucoup d’efforts ces dernières années pour le football féminin en mettant en place notamment une sélection des moins de 17 ans et une sélection des moins de 20 ans à côté de l’équipe nationale A. Et puis nous avons de plus en plus de joueuses qui s’expatrient en Europe. Une qualification viendra couronner tous ces efforts consentis.
Cette CAN 2022 au Maroc (2 au 23 juillet) sera qualificative pour la prochaine Coupe du monde 2023. Y pensez-vous dans un coin de votre tête à ce Mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande ou cela reste-t-il un objectif lointain ?
On pense qu’avec cette CAN 2022 il y a une réelle chance d’aller à la Coupe du monde. Notre équipe est jeune mais elle monte en puissance.
L’équipe masculine du Sénégal a disputé la dernière Coupe du monde et vient de remporter la première CAN de son histoire. Comment expliquez-vous ces différences de résultats entre les Lions et les Lionnes ?
Le football masculin est implanté au Sénégal depuis plus d’un siècle alors que le football féminin est encore en gestation. Le Sénégal n’a connu sa première équipe féminine qu’en 2002. Mais nous arrivons !
Sentez-vous une vraie volonté des autorités sénégalaises de promouvoir le foot féminin, comme elles peuvent le faire avec le basket et d’autres sports collectifs ?
L’équipe nationale féminine bénéficie du même traitement que les autres sélections de football. Et puis, avec notre premier trophée remporté lors de la Coupe de l’UFOA A [1] en 2020, les gens ont commencé à y croire.
Le football sénégalais est en pleine euphorie suite à la victoire des Lions à la CAN au Cameroun. Espérez-vous que le foot au féminin sénégalais va en profiter ?
Oui, je pense que la victoire du Sénégal à la dernière CAN masculine va être un déclic. Les gens comprennent qu’en mettant des conditions de travail acceptables, les résultats sont possibles. On a envie d’écrire l’histoire pour le football féminin du Sénégal.