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Ils se sont perdu de vue depuis 1997. Roger Mendy, le grand frère, était encore tout frais retraité, et Georges Weah, le boute-en-train, commençait à s’adapter à sa vie dans le championnat italien. 17 ans plus tard, quand l’un et l’autre se retrouvent sur le sol du premier, le carnet des souvenirs est ouvert avec une émotion aussi grande que les moments partagés pendant les belles années monégasques (1989 – 1992), sous la houlette d’Arsène Wenger, actuel manager d’Arsenal (Angleterre). Nous avons assisté aux retrouvailles pour vous. En voici une partie du film, qui fut plein d’anecdotes.

Weah

«Roger ! C’est le meilleur défenseur du monde ! Les Carlos Mozer et tout ça, c’est rien devant Roger. Il n’y en a pas un qui lui arrive à la cheville. Difficile de trouver un défenseur aussi élégant que lui. Quand il a le ballon, même dans la surface, tu es tranquille et sais qu’il va t’émerveiller.»

Roger Mendy

«Ah qu’est-ce que tu vas encore raconter là ! Arrête, parce que toi, t’es vraiment le meilleur attaquant que j’ai pu voir. Et tu l’as prouvé au monde en décrochant le premier Ballon d’Or ouvert au monde.»

Weah

«Sur le terrain, il était impitoyable. A la limite, il était chiant. Quand il nous arrivait de nous enflammer, il avait la manie de crier sur nous, avec sa voix rauque et l’index toujours droit comme s’il te menaçait d’une correction. Et là, tu pouvais être sûr que tu allais en prendre pour ton grade, avec un mot pas très doux dans la figure. Souvent, c’était : «Tu me casses les c*… !» C’était devenu comme une rengaine et à la fin, quand il commence avec «tu me casses…», moi je continuais la phrase «les c*… !»

Roger Mendy

«Il fallait que je sois comme ça avec lui ! Il est comme tout joueur africain. Quand le jeu devient facile pour lui, il s’enflamme, s’engage dans une série de dribbles et fallait lui rentrer dedans (sic) pour qu’il reste concentré et c’est vrai que quand j’y vais, ce n’est pas avec le dos de la cuillère.»

Weah

«Il ne faisait qu’insulter. C’était aussi un pro dans ce domaine. Quand on lui demandait de s’occuper de jeunes joueurs, il les terrorisait ! A la maison, ces derniers fuyaient et se cachaient quand ils savaient que Roger arrivaient. Mais c’était notre grand frère. Toujours prêt à aider, à orienter. Il aimait aussi mettre l’ambiance ! Danser, c’était ton dada. Tu te rappelles de ton grand boubou style africain de couleur verte que tu mettais pour danser comme un Sénégalais ?»

Roger Mendy

«Mais non, tu ne vas pas raconter ces conneries-là, pas devant elle ! (Roger désigne sa femme, venue l’accompagner).»

Weah

«Non, elle, elle a la chance de tomber sur le bon Roger. Le mauvais, c’était celui qui se mettait tout le temps à exécuter cette danse bizarre (Weah se met à imiter Roger). Un jour, au décès d’un de mes parents, j’étais parti récupérer ses affaires dans lesquelles il y avait des cassettes vidéo. Quand je les ai regardées, il y avait forcément toi et ton grand boubou vert en train de faire le pitre. (Il s’esclaffe).»

Roger Mendy

«Tu ne changeras jamais ! C’est vrai qu’on a vécu tellement de choses que même après tant d’années, rien ne change. Je revois le même Oppong (surnom de Weah). Tu me casses…»

Weah

«Les c*… ! Tu vois ? Avec ton doigt toujours en l’air ! Je revois ta démarche sur les ruelles de Monaco. J’y suis allé dernièrement et je suis allé dans la boutique du vieux qui nous vendait les costumes Hugo Boss. Tu te souviens de lui ? C’est clair que tu ne peux pas l’oublier. Quand je suis allé le voir, il m’a tympanisé avec : «Qu’est-ce que Roger me manque ! T’as des nouvelles de lui ?» Et c’était comme ça toutes les cinq minutes.»

Roger Mendy

«C’est normal que je lui manque, il me bouffait mon argent. Un vendeur n’oublie pas un bon client.»

Weah

«Ah là, c’est clair. (Il se tourne vers la femme de Mendy) Surtout quand il venait et achetait 10 costumes Hugo Boss d’un coup ! Aujourd’hui, Monaco a changé. C’est devenu beaucoup plus joli. Pour aller au stade, il y a six à sept voies spéciales. La ville grandit, le club aussi…»

 

iGFM

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