Le mercato local qui s’est étalé au mois d’avril a été mouvementé dans beaucoup de clubs. Mais c’est allé dans le mauvais sens pour certains joueurs, finalement libérés dans des conditions qu’ils jugent irrégulières.
“Ce qui a fait déborder le vase, c’est ce qui s’est passé à l’ASAC Ndiambour où trois joueurs (Omar Gningue, Badara Diallo et Bassirou Baldé) ont été libérés et limogés pour avoir jeûné. Ça ferait mal au cœur s’il s’agissait de faute professionnelle. A plus forte raison lorsqu’il est question de pratique religieuse – quelque chose d’unique, une relation entre le Seigneur et son esclave. Alors qu’aujourd’hui, dans le plus haut niveau du football mondial, on accepte que les musulmans jeûnent. Allant jusqu’à interrompre des matchs pour leur permettre de couper leur jeûne. Sommes-nous dans un pays musulman, un pays qui accepte les religions ou dans un pays où chacun fait ce qu’il veut ?” s’interroge, outré, Lamine Mboup, secrétaire général de l’Union nationale des footballeurs professionnels du Sénégal.
A sa décharge, le club lougatois avait à l’époque écarté tout lien entre la libération des joueurs en cause et leur refus d’observer le jeûne.
La Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) sera saisie. Le syndicat y a un représentant, Djibril Sidibé, ancien joueur du Jaraaf.
Le secrétaire général donne l’exemple de l’entraîneur Aly Male qui avait obtenu gain de cause devant le Ndiambour. A ses yeux, ce club devrait éviter une confrontation au niveau de la Chambre puisque sachant qu’il est dans l’illégalité. Il n’exclut pas d’aller à l’inspection du travail, au tribunal voire au tribunal arbitral du sport (TAS) pour que les droits des concernés soient respectés.
“Ce qui est reproché aux clubs…”
De manière globale, la légende du ballon rond a dénoncé certains contrats. “On avait créé ce syndicat pour qu’ils puissent venir vers nous et enrayer ces pratiques. J’ai été entraîneur de la Jeanne d’arc. A un moment donné, lors d’un stage en Gambie, j’avais demandé à mes joueurs s’ils avaient leur contrat. Depuis le début de ce championnat professionnel, les clubs n’arrêtent pas de signer des contrats sans que les joueurs ne disposent d’un exemplaire. Ce qui veut dire qu’il y a quelque chose d’illégal dans ce qui les lie aux clubs. On est là pour les aider à se servir de leur talent et à réussir dans la vie sociale.”
Pour Lamine Mboup, le football va très vite. “Déjà, au Sénégal, à 30 ans, on te traite de vieux”, constate-t-il, estimant que le syndicat veut donc anticiper sur l’après carrière de ses membres.