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Après le match nul, un but partout avec le Mali, Alain Giresse, le sélectionneur national du Sénégal, s’est dit satisfait de la performance globale de ses joueurs. Il dit ne « pas faire un cas particulier de Demba Bâ » qui n’a pas été totalement à son aise sur le terrain de Saint-Leu-la-Forêt, mercredi. « L’association avec Papis Demba Cissé peut s’affiner et est adaptable », a t-il poursuivi. Au delà des cas individuels, le sélectionneur national est revenu sur la situation « dommageable » des infrastructures pour le football sénégalais.

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Comment se sont passés les deux jours de préparation avant le match contre le Mali ?

Ils se sont bien passés. Les délais étaient assez courts. Nous avons utilisé tout le temps que nous avons eu pour préparer le match, mais aussi le futur et les perspectives. Nous avons discuté avec les joueurs sur le programme à venir, le calendrier et les matches. C’est une revue de tous les éléments dont on peut avoir besoin pour faire fonctionner l’équipe nationale du Sénégal.

Sur le match, avez-vous été satisfait de l’état du terrain et de la stratégie et des joueurs ?

C’est vrai que le terrain n’est pas en très bon état, mais depuis 5-6 mois, il pleut sans cesse en France. Du coup, on peut comprendre l’état du terrain. Toutefois, si on veut aller plus loin, un terrain de meilleure qualité serait obligatoire pour les gestes techniques. En ce qui concerne l’équipe, j’ai aimé retrouver l’état d’esprit des joueurs depuis quelques matches. Le score n’était pas important, mais plutôt leur niveau de performance. J’ai trouvé que l’équipe, dans toutes les lignes, a répondu à l’attente qu’on peut avoir dans chaque secteur de jeu. Il y a eu une prestation homogène de toutes les lignes. On aurait aimé concrétiser les opportunités.

En regardant la liste des joueurs sélectionnés, peut-on raisonnablement penser que vous essayez de travailler dans la continuité ? 

Il faut s’appuyer sur les acquis. Le groupe commence à s’installer et à s’inscrire dans la durée, mais il ne faut jamais fermer la porte, car il peut y avoir des mouvements. Le groupe a démontré à Casablanca qu’il peut faire des matches de haut niveau. Donc, il faut des références. Nous essayons de tendre vers ce type de performances avec l’équipe.

Pourquoi évitez-vous de parler des cas Demba Bâ et Diafra Sakho ? Sont-ils peut-être problématiques ?

Il n’y a pas de cas, sinon pour vous les journalistes. Vous mettez l’accent sur Demba Bâ et Diafra Sakho. Il y a plusieurs joueurs qui n’ont pas été retenus, mais vous préférez en faire des cas particuliers. Je ne peux pas rentrer dans ce genre de considérations. C’était un choix sportif en ce qui concerne Demba Bâ. Aujourd’hui, c’est le cas pour Diafra Sakho qui joue en Ligue 2. Vous, journalistes, vous voulez le (Diafra Sakho, Ndlr) propulser à un niveau qu’il n’a pas. J’espère qu’il pourra l’atteindre un jour. Je le suis de près, mais aujourd’hui, sa référence, c’est la ligue 2. Il est en concurrence avec des joueurs dans la sélection qui sont en première division. La référence n’est pas la même.

Donc, vous avez eu à superviser Diafra Sakho plusieurs fois…

Bien sûr, nous le suivons. Nous espérons qu’il va démontrer qu’il a la capacité du haut niveau. S’il le confirme, il pourra être en concurrence et dans la bagarre avec les joueurs qui composent le secteur offensif de l’équipe nationale.

Quelle est la suite du match amical Mali-Sénégal ?

Vu que nous ne sommes pas concernés par le tour préliminaire du mois prochain, notre prochain match, le premier qualificatif pour les éliminatoires de la Can 2015, est prévu le 5 septembre, soit dans 6 mois jour pour jour. J’espère faire un match au mois de mai qui nous permettrait de nous retrouver, de remettre l’équipe dans le circuit. Après, ce sera le match de début septembre, car il n’y a plus de match préparatoire, il a été supprimé. Les calendriers internationaux sont dictés par la Fifa. Tous les pays du monde sont confrontés à la même situation.

Sur la nécessité d’avoir des résultats dans l’immédiat, est-il difficile de travailler sur le long terme au Sénégal ?

Le problème ne se trouve pas dans le fait ou non de me laisser travailler. Je travaille en toute quiétude. Par rapport à la demande de résultats immédiats, là c’est autre chose. Il y a une exigence. Le problème du Sénégal, c’est qu’à un moment donné, il faut voir une réalité et avoir une lucidité. La lucidité n’existe pas dans l’analyse du football sénégalais. Aujourd’hui, le Sénégal, en terme de moyens, d’infrastructures et d’organisation, n’est pas, ne correspond pas aux pays où j’étais avant. Ils étaient de niveau supérieur au Sénégal.

Même au Mali ?

Oui (avec insistance), même au Mali, il n’y a pas de problème. Voyez, je vous fais cette réponse vous hochez la tête. Cela traduit l’ignorance que vous pouvez avoir sur ce qui se fait ailleurs. Je vous confirme (qu’au Mali) il y a un centre technique, notamment pour préparer l’équipe nationale, avec un terrain de très grande qualité, vous avez le stade du 26 mars avec une pelouse en bon état. Allez à Senghor, vous allez voir la pelouse dans quel état elle est. Estimez-vous que ce soit digne d’un grand pays de football ? Non, ce n’est pas le cas. Voilà les conditions du football (sénégalais). C’est quand même pénalisant. Quand vous voyez le championnat national et dans quelles conditions évoluent les joueurs… en plus, on demande à ses joueurs d’avoir une performance de qualité. C’est compliqué.

C’est un petit peu dommageable. Les autres pays avancent, alors nous compensons par le fait que nous avons un potentiel de joueurs supérieurs. On essaie de bien les tenir et les mobiliser, et de faire en sorte de bien travailler avec eux. C’est un bon équilibre qu’il faut avoir. Dans la notion de résultats, qu’est-ce qu’on entend ? Il faut un peu de stabilité, je ne dis pas cela par rapport à mon poste, mais si à chaque fois il faut changer pour un oui ou un non. Après Abidjan, nous étions les plus mauvais du monde. Et après Casablanca, nous étions les meilleurs du monde. C’est très versatile, on ne peut pas fonctionner comme cela, sinon on ne peut pas avancer et être cohérent dans sa progression.

Si vous devez énumérer les maux du football sénégalais afin d’y apporter une solution, que diriez-vous ? 

Il faut des infrastructures, de l’encadrement, c’est la base de tout. Donc, des gens qui puissent travailler afin que tout ce potentiel évolue et progresse. Pour l’instant, je prends les moyens qui sont mis à ma disposition et ils doivent être améliorés.

Quel est votre projet de jeu avec l’équipe du Sénégal ?

Le projet de jeu ? Cela veut tout et rien dire. C’est avoir une cohérence, une équipe bien organisée, bien en place et qui soit capable d’utiliser tout son potentiel. Le potentiel et le niveau de jeu de l’équipe, nous l’avons vu à Casablanca avec cette capacité d’avoir de l’engagement et en même temps d’avoir de la tenue de balle et pouvoir se créer des situations intéressantes. Techniquement, nous sommes armés et nous sommes capables d’avoir de la variété, de tenir et de proposer un jeu cohérent et séduisant.

Quelles sont vos ambitions dans l’immédiat et le moyen terme ? 

L’ambition est de donner une dimension conquérante et performante à cette équipe du Sénégal avec des joueurs qui sentent bien un état d’esprit dans l’équipe. Un groupe qui vit, adhère et a la conviction de défendre les couleurs du pays.

 

Lesoleil

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