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L’arbitrage sénégalais fait l’objet de plusieurs critiques venant des acteurs du football. Dans ce sens, le président de la Commission centrale d’arbitrage (CCA), Amadou François Guèye, donne la réplique sur la vraie valeur des ‘’hommes en noir’’.

Les gens fustigent l’arbitrage sénégalais, notamment pendant les matchs de championnat. Certains disent même que le niveau de l’arbitrage au Sénégal est top bas. Ont-ils raison ?

Il n’y a rien à faire face aux critiques. Nous en prenons toujours sur le dos. Je le dis, je le répète où que je suis : l’arbitrage sénégalais est en avance sur son football. Ceci ne date pas d’aujourd’hui. Youssou Ndiaye est parti à la Coupe du monde en 1974. Il y est retourné en 1978 et en 1982. Et l’équipe nationale du Sénégal est partie au mondial en 2002. Combien d’années de différence ?

Combien de fois un arbitre sénégalais a officié une finale de Can, une phase finale de mondial. C’est normal que nous (arbitres) soyons critiqués. Nous sommes appelés à prendre des décisions. Et lorsqu’elles ne vont pas dans les intérêts d’une partie, celle-ci est forcément mécontente. On ne peut pas avoir satisfaction à 100% sur l’arbitrage. C’est valable dans tous les pays.

D’autres vont jusqu’à dire que si dans les championnats locaux les gens ne marquent pas beaucoup de buts, c’est en partie à cause des arbitres qui tirent beaucoup de hors-jeu inexistants et ne laissent pas l’avantage lors des occasions de buts.

Non ! C’est parce que ceux qui le disent ne connaissent pas le règlement. Les hors-jeu que les arbitres sifflent existent bel et bien. Ils sont irréprochables. Les gens ont intérêt à faire travailler leurs attaquants pour marquer des buts. C’est le footballeur sénégalais qui ne marque pas de buts. C’est ça la réalité. Un arbitre ne peut rien lorsqu’un but doit être marqué.

Est-ce que la violence qu’on remarque de plus en plus dans les tribunes ne pèse pas sur les arbitres ?

Non ! Les arbitres sont préparés pour ça. Il y a même dans le rapport confidentiel une rubrique où l’inspecteur doit noter si l’arbitre a subi l’influence du public ou des joueurs. L’arbitre lui-même fera tout pour ne pas subir d’influence. Ce qu’il y a, c’est que certains arbitres sifflent avec du retard.

Il peut siffler et en se rapprochant du joueur, il constate que celui-ci est blessé. À ce moment, il sort le carton pendant que le public crie. Les gens croient que c’est à cause des cris qu’il a sorti le carton. Non ! Il y a des arbitres qui font le constat avant de prendre une sanction. Pourtant on dit : coup de sifflet-décision.

Quand on est dans les gradins, on a l’impression que les arbitres locaux ont des difficultés avec la règle du hors-jeu…

Ce n’est pas seulement les arbitres, c’est tout le monde qui a des difficultés avec la règle du hors-jeu. Ça, je le dis honnêtement. Et puis encore, on va vers des difficultés avec les amendements qui sont sortis sur la loi 11. C’est la loi la plus technique du  football. Il y a des lois qui restent presque 15 ans, 20 ans sans être modifiées.

Ce n’est pas le cas de la loi 11. Avant, c’était tous les trois ans, puis tous les deux ans. Mais maintenant, c’est presque tous les ans qu’on fait des retouches à la loi 11 car c’est la plus compliquée. C’est une règle très complexe que le législateur lui-même n’arrive pas à maîtriser. Avec cette nouveauté, on va se départir de ce qui se faisait avant et vous verrez les arbitres se comporter autrement. Les gens vont continuer à crier.

©Enquête+

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