Le mouvement Navétane vit des difficultés avec la division des responsables de Diourbel. Mais, le président de l’Oncav, Amadou Kane, minimise les évènements et accuse l’inspecteur régional des Sports d’être à l’origine des tiraillements. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le patron du Navétane prédit la fin du règne de Moussa Dieng en guéguerre avec Moustapha Dieng pour contrôler la région.
Le Navétane vit une nouvelle crise avec les évènements de Diourbel ?
Il n’y a pas de crise dans le Navétane. Ce que nous avons eu à vivre, en 2008, aucun Sénégalais ne veut encore le revivre. Personne ne peut plus faire revivre aux Sénégalais cette crise, c’est terminé. Personnellement, je n’ai pas de difficultés avec Moussa Diaw Dieng. Ce qui se passe à Diourbel, ce n’est pas une crise. Personne, ni Amadou Kane ni Moussa Diaw Dieng, ne peut provoquer une crise dans le Navétane. J’ai eu la chance d’être dans les cellules, depuis 20 ans. Et les Sénégalais ont compris que nous ne devons plus nous quereller à cause de problèmes internes. Je n’ai pas de difficultés avec Moussa Diaw Dieng. Il n’est pas candidat à la succession d’Amadou Kane. S’il l’était, il n’allait pas être candidat à l’Orcav de Diourbel. Je veux dire qu’il ne peut pas être président de l’Orcav de Diourbel et briguer la présidence de l’Oncav. S’il voulait diriger l’Oncav, il n’allait pas être candidat à l’Orcav de Diourbel. En tant que président de l’Oncav, je n’ambitionne pas de diriger un Orcav.
Qu’est-ce que vous reprochez concrètement à Diaw Dieng ?
C’est très simple. Moussa Diaw Dieng a voulu écarter certaines Zones de l’Odcav de Bambey. Lorsqu’on a été au courant par l’intermédiaire des Zones qui nous ont écrit, on a mis en place une Commission d’enquête qui a révélé que ces Asc existent, depuis plus de 10 ans. Et certains membres de ces Zones et de ces Asc figurent dans le bureau que dirigeait Moussa Diaw Dieng. Donc, ces Zones se sont présentées à l’Orcav de Diourbel et il a refusé de prendre leur affiliation. Nous avons instruit Moussa Diaw Dieng l’ordre de les prendre en compte, il a refusé, prétextant qu’ils étaient fort clos. L’Orcav de Diourbel n’a aucun droit de tenir ses Assises sans le superviseur de l’Oncav. Maintenant, il n’y a plus de problème. Car l’Odcav de Bambey est monté.
Où se situe donc le problème à Diourbel ?
Encore une fois, il n’y a pas eu de problème. Ni le gouverneur, ni le préfet, ni l’inspecteur, ne peuvent présider une Assemblée générale de Navétane. Cela n’a pas de sens. J’ai dit au gouverneur de Diourbel que ni lui ni l’inspecteur des sports, personne d’entre eux ne peut valider l’Assemblée générale du Navétane. C’est le superviseur mandaté à cet effet par l’Oncav qui est habilité à le faire. Quand c’est l’Asc, c’est la Zone. Si c’est la Zone qui se réunit, les travaux sont supervisés par l’Odcav. Les Assises de l’Odcav se déroulent sous le contrôle de l’Orcav. Enfin, si c’est l’Orcav qui tient ses Assises, c’est l’Oncav. L’inspecteur régional ne peut rien faire. D’ailleurs, lors du match Sénégal-Benin, j’ai interpellé le ministre des Sports, par le biais de son directeur de cabinet. Et ils m’ont dit qu’ils n’ont pas été au courant des agissements de l’inspecteur régional. Donc, ce dernier ne peut pas valider, ni invalider une Assemblée générale du Navétane. Dans l’histoire du Navétane, cela ne s’est jamais passé. Il faut vérifier au niveau des autres régions. Même si c’est le gouverneur ou le ministre des Sports qui valident, ça ne peut ne pas enlever le fait que Moussa Diaw Dieng ait été suspendu du Navétane.
Comment comptez-vous recoller les morceaux ?
Ce que nous souhaitons, c’est l’union. Le règlement du Navétane est clair. Il privilégie d’abord le consensus. A défaut de consensus, on passe au vote. Personne ne peut empêcher le vote. Les agissements de Moussa Diaw Dieng sont l’attitude d’un perdant. Il n’y a pas de pression que les gens peuvent mettre sur nous. Quiconque connaît le Navétane et connait Amadou Kane sait qu’aucune pression ne peut passer. Nous avons un règlement qui a été fait par des Sénégalais et approuvé par l’Etat du Sénégal. Je l’ai dit au gouverneur de Diourbel, au président du Conseil régional et au ministre des Sports. Ce que nous demandons, c’est que les gens respectent la légalité. J’ai dit au gouverneur que ce que l’inspecteur des Sports a fait est un acte grave qui ne doit pas rester impuni. Il a cherché à diviser les jeunes de Diourbel. Ce qu’il fallait faire, c’est de respecter le calendrier. Dire que Diaw Dieng est valide, cela ne peut prospérer. D’ailleurs, cela n’a pas enlevé la suspension. Depuis cinq jours (l’entretien a été réalisé le 11 octobre 2012), il convoque les Asc et personne ne répond. Parce qu’ils ont compris qu’il n’est pas légal. Depuis que cette affaire a commencé, personne ne m’a entendu parler dans la presse. Il a dit dans la presse qu’Abdoulaye Wade nous a donné 100 millions. On lui a envoyé une sommation interpellative et il s’est dédit. Il a dit qu’il ne l’a jamais dit. Lorsqu’on a saisi l’organe de presse qui l’a publié, le journaliste a dit que les propos ont été bien avancés par Diaw Dieng.
Est-ce que Diourbel se rangera du côté de l’Oncav ?
Nous allons vers la convocation d’une Assemblée générale ordinaire de l’Oncav. On va mettre sur place un bureau. Ce problème de renouvellement de Diourbel est terminé. Regardez à Ziguinchor, le président de l’Orcav n’est pas revenu. El Hadji Guèye de Kaolack a laissé son poste. Mohamed Samb est parti. C’est le même scénario à Kédougou et à Tamba. Mais, si Diaw Dieng pense qu’il est inchangeable, il se trompe. C’est la population de Diourbel qui a décidé de ne plus avoir confiance à Moussa Diaw Dieng. Il est tenu de se ranger. La liberté d’association est garantie dans ce pays. Ce qu’il est en train de faire, ce n’est pas la légalité. Il voulait créer une nouvelle association. Il a manipulé l’inspecteur des Sports. Les gens de Diourbel se sont même organisés et ils ont créé un Comité de normalisation de l’Orcav. Ce sont les populations elles-mêmes qui veulent normaliser l’Orcav pour faire en sorte qu’on les accompagne. Même l’Asc Youssou Touré n’est pas recevable dans les phases régionale et départementale.
Et la position de l’Etat dans toute cette polémique ?
Ce que nous demandons à l’Etat du Sénégal, c’est de nous aider à faire respecter le règlement. Plus de 80% de nos activités, c’est le football. Mais, nous sommes transversaux. On nous dit que c’est l’inspecteur des Sports qui est venu superviser les travaux. Où était le chef de service de la Culture ? Où était le chef de l’exécutif régional chargé de la Jeunesse ? L’inspecteur des Sports se trompe. De toute façon, nous avons instruit les jeunes de Diourbel de tout faire dans la tranquillité en respectant l’esprit du Navétane, en respectant les lois et règlement en vigueur dans ce pays. C’est pourquoi, lorsque le préfet de Bambey a sorti une note pour dire qu’on sursoit à la tenue de l’Assemblée générale,
nous avons dit oui. Parce que c’est une décision de l’autorité administrative du département, et on se conforme à cela. Le préfet ne nous avait pas averti. Je voudrais profiter de l’occasion pour féliciter Mme le préfet du département de Bambey. Parce que lorsqu’elle a reçu la bonne information, elle a fait en sorte qu’il y ait l’équité.
Mais Diaw Dieng a été réélu au poste de président de l’Orcav ?
Il n’y a pas de tiraillements. Ceux qui pensent que nous sommes dans la légalité sont avec nous. Et ceux qui pensent que c’est Diaw Dieng qui est dans la légalité n’ont qu’à partir. Mais, ils verront ce qu’ils peuvent faire. Depuis quelques semaines, les plus grandes Asc, les Asc les plus déterminantes et les plus fortes ne font pas de Navétane avec Diaw Dieng. D’autres vont commencer le Navétane bientôt. J’en ai parlé au gouverneur. A Ziguinchor, lorsqu’il y a eu des difficultés, on a demandé que l’Ag de l’Orcav soit reprise. Ça a été fait. Mais, il n’y a pas eu de difficultés. A Tamba, c’est la même chose. Quand les gens pensent que c’est en criant à gauche et à droite qu’ils vont créer d’autres associations que les problèmes seront réglés, ils n’ont qu’à aller au bout de leur logique. Mais, ce qu’on est en train de faire, tout le Navétane est d’accord. La preuve, on n’a entendu aucun démembrement dire que ce qu’on est en train de faire est faux. Au contraire, nous avons appliqué strictement la réglementation.
On note aussi une recrudescence de la violence dans le mouvement ?
Chaque fois qu’il y a la violence, nous avons toujours sévi et sanctionné les responsables incriminés pour ces actes de violence. Vous savez, au Sénégal quand tu voles, on te met en prison. A la Mecque, quand quelqu’un vole, on lui coupe la main. Si on récidive, on coupe la deuxième main. Mais, cela n’a pas empêché aux gens de voler. Ils continuent de voler, malgré tout. Nous aussi, nous continuons de jouer notre rôle en mettant l’accent sur la sensibilisation de nos militants, de nos membres. Parce que là où nous voulons amener le Navétane, ça ne rime pas avec la violence. Nous la condamnons sous toutes ses formes. D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur m’a appelé et je lui ai dit que ce sont des
choses que nous déplorons. Il y a eu deux blessés que nous avons pris en charge. En tout cas, nous regrettons ce désagrément. Nous n’avons pas organisé ce championnat pour qu’il y ait de la violence. Nous nous en excusons et une fois encore, nous allons continuer la sensibilisation pour lutter contre la violence. Mais, la violence n’est pas l’apanage du Navétane.