Délivrance et soulagement après la qualification de la Côte d’Ivoire devant le Sénégal. C’est l’état d’esprit qui animait le sélectionneur des Eléphants, Sabri Lamouchi, lors de la conférence de presse qu’il a animée, à l’Hôtel Ivoire, lundi.
Au cours de cette rencontre, le Franco-tunisien est revenu sur le match retour contre les Lions de la Téranga comptant pour les éliminatoires de la Can 2013. Opposition qui s’est déroulée au stade Léopold Sédar Senghor, remportée par les Pachydermes ivoiriens sur la marque de 2 buts à 0. «C’était un match important pour nous. Et ce qui comptait, c’était de gagner», a-t-il dit, avant d’indiquer que l’enjeu de cette empoignade a conduit toute l’équipe à travailler dans la détermination.
«Copa nous a sauvés.» Ensuite, coach Sabri a reconnu avoir eu quelques frayeurs lorsqu’il y a eu des occasions ayant entraîné deux arrêts du portier ivoirien Copa Barry Aboubacar. «C’est à cet instant que j’ai eu quelques frayeurs. Copa nous a sauvés avec deux arrêts remarquables. Cela aurait pu être la clé du match si on prenait un but à ce moment», a-t-il fait savoir, tout en saluant ses joueurs pour leurs performances. Sur la question d’une fébrilité constatée dans la défense des Eléphants, notamment les hésitations du défenseur Bamba Souleymane dans la relance, il fait remarquer qu’il n’en avait pas la même perception. «Je n’ai pas senti ma défense en danger», a-t-il répondu laconiquement.
Battre le Sénégal sur son terrain 18 ans après… En ce qui concerne le contenu technique du match, il a dit que l’objectif était de gérer la rencontre pour ne pas se laisser «désabuser». C’est ce qui a été fait, à l’en croire. Le sélectionneur des Eléphants a laissé entendre que cette performance de ses poulains n’est pas à négliger. «Le Sénégal n’a pas été battu sur son terrain depuis 18 ans. Ce que mes joueurs ont fait est une performance à ne pas minimiser», a-t-il signifié, non sans se réjouir particulièrement de ce que son latéral gauche Tiéné Siaka dont la sélection avait été contestée, ait pu tirer son épingle du jeu. Il a invité Didier Drogba, Yaya Gnégnéri, Gervinho et leurs camardes à continuer dans cet état d’esprit.
Quant au retour de Boka en sélection, Sabri Lamouchi l’a expliqué en ces termes : «Je l’ai fait venir pour avoir deux solutions au lieu d’une.» La mise à l’écart de Kader Keïta n’a pas non plus été occultée. Selon lui, cela se justifierait doublement. D’abord, le joueur est sans club depuis quelque temps, ensuite, son rendement a été jugé insatisfaisant, lors du match-aller contre le Sénégal lorsque le coach lui a fait confiance en le titularisant. «C’est vrai qu’il n’a plus de club, mais c’est un joueur qui est important pour le groupe», a-t-il déclaré.
Toutefois, il n’a pas manqué de préciser que son système est basé sur le collectif et non sur un individu. Bien avant, Sabri Lamouchi s’est offusqué des déclarations d’avant match tenues par les responsables du football sénégalais. Chose qui aurait, à l’en croire, alourdi l’atmosphère déjà surchauffée par l’enjeu du match et probablement occasionné les violentes réactions des supporters sénégalais au cours de la rencontre.
«Depuis que je suis arrivé, je n’ai rien obtenu dans la facilité.» Evoquant les conditions dans lesquelles il a été porté à la tête de l’Equipe nationale de Côte d’Ivoire, le sélectionneur Sabri Lamouchi a dit avoir pris beaucoup de coups. «Depuis que je suis arrivé ici, je n’ai rien obtenu dans la facilité», a-t-il rappelé, avant de mettre en garde dans un discours dépourvu de diplomatie au cas où une indiscipline au niveau des joueurs était constatée. «Je ne suis pas un animateur de club de vacances. Celui qui n’adhère pas à la philosophie de l’équipe s’exclue lui-même», a-t-il prévenu. Et d’ajouter : «Nous sommes obligés d’être exigeants. Je suis certes soulagé, mais nous sommes encore loin de notre objectif. Je suis donc conscient de la tâche qui nous attend. Cette génération n’a encore rien fait si ce n’est de titiller le rêve.»
