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Henri Saivet fête ses 27 ans. Pourtant, depuis ses débuts, il y a plus de onze ans, le Sénégalais peine à confirmer ce statut de grand espoir qui lui colle à la peau. Une carrière, jusque-là marquée par Football Manager, blessures et incapacité à se fixer à un poste.

Il y a des carrières dont on attend qu’elles décollent rapidement et dont les parcours s’avèrent cycliques. Entre attente et déceptions. Un peu à l’image de Henri Saivet. L’éternel espoir souffle ce jeudi ses 27 bougies. Pourtant, les promesses tardent à être exaucées. Ou sinon par bribes, laissant au fil de ses apparitions, entrevoir un talent et une certaine aisance. Le constat, lui, sonne comme une évidence : le milieu ne s’est imposé nulle part où il est passé. Pourtant, le même visage juvénile et imberbe de ses débuts masque une carrière professionnelle forte, déjà, de onze années. Désormais à Newcastle, il reste cantonné au banc de touche, en étant même parfois relégué avec la réserve.

Intéressant partout, brillant nulle part

Depuis qu’il a choisi de quitter sa Gironde en 2016 après y avoir passé 13 années, Henri Saivet n’a pas vraiment éclos outre-Manche. Pire, sur les bords du Tyne, le joueur reste à quai. Depuis son arrivée, le joueur n’a disputé que des bouts de matches. Quatre rencontres jouées entre le 16 janvier et le 6 février avant de traîner son incompréhension sur le banc de touche. Le départ d’Alan Pardew, au profit de Rafael Benitez n’a rien changé : «Il m’a dit que j’étais un joueur de qualité, que j’étais bon et m’envoyait en réserve pour retrouver du rythme ! L’entraîneur de la réserve me disait qu’il ne comprenait pas pourquoi je ne jouais pas. Il montrait les images de mes matches à Benitez, lui rapportait des bons échos. Benitez m’a ensuite réintégré dans le groupe, mais j’ai continué à ne pas jouer. Un jour, Georginio Wijnaldum, qui est parti à Liverpool, est même venu me voir pour me demander ce qu’il s’était passé avec l’entraîneur. Il ne comprenait pas», avait déclaré l’intéressé dans les colonnes de FF, en septembre 2016.
À l’époque, Newcastle était relégué, et Saivet envoyé en prêt à Saint-Étienne pour se refaire une santé. Dans le Forez, l’international sénégalais renoue avec les terrains mais peine à s’établir à un poste fixe. Une constante dans la carrière du joueur depuis ses débuts. Il est en effet resté un casse-tête pour ses entraîneurs. Après deux fractures du métatarse du pied gauche, puis du pied droit en 2008 et 2009, il n’a jamais retrouvé sa pointe de vitesse qui faisait de lui le joueur prometteur chez les Girondins. Depuis, il a connu les postes d’ailiers, de second attaquant, de meneur de jeu voire même de relayeur. Comme si son talent – indéniable – pâtissait de cette difficulté à trouver son poste. À 27 ans, il n’est toujours pas fixé. La saison passée, Christophe Galtier avait mis un terme à ces questionnements, modifiait son dispositif pour placer son joueur derrière la pointe de l’attaque. Là encore, sans réel succès.

Le Lion n’a plus faim ?

Malgré 35 rencontres disputées sous le maillot vert (un but et trois passes décisives), Saivet n’aura convaincu personne lors de son passage dans le Chaudron. Ni les supporters, ni les observateurs et encore moins Christophe Galtier : «Un meneur de jeu ? Je pensais l’avoir trouvé avec Henri Saivet. Mais s’il n’a pas joué en Angleterre, maintenant, je sais pourquoi : il n’a plus faim. Du tout. On te souffle son nom, tu te dis “Bonne idée” !» Plus faim, le Lion Indomptable ? Annoncé comme une pépite par un célèbre jeu de simulation, Henri Saivet n’est pour l’instant resté qu’un modeste joueur de Ligue 1, malgré les grands espoirs placés en lui.
Un chemin sinueux, à l’image de nombreux parcours de joueurs français exilés en Angleterre. Depuis le début de saison, le joueur n’est apparu qu’une seule fois sous le maillot rayé noir et blanc. C’était en League Cup face à Nottingham Forest (défaite 2-3 après prolongation). Le natif de Dakar ne désespère pas : «Peut-être qu’un jour, j’aurai la chance de montrer ce que je sais faire», concédait l’intéressé au Daily Star. Les supporters des Magpies veulent également croire au succès d’un joueur qu’ils n’ont que très peu vu, comme le rapporte le site Caught Offside : «Beaucoup de fans pensent que le talent incontestable de Saivet est gâché sur le banc. Il se peut que nous devions attendre les coupes pour voir le milieu de terrain prouver sa valeur. Il peut devenir un élément indispensable de l’épine dorsale de Newcastle.» En attendant, le Sénégalais ronge son frein. En attendant de prendre la tangente d’une carrière qui, pour l’instant, ressemble à un éternel recommencement de promesses.

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