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Arona Sané a joué son premier match officiel ce week-end sous les couleurs de l’Atlético de Madrid. Il a fait son entrée en jeu à la 26e mn de jeu. Une deuxième convocation après celle de la 35e journée contre Deportivo Alaves (victoire 1-0). Contre Espanyol de Barcelone, Arona a enregistré une belle prestation malgré la défaite de son équipe (2-0). Dans un entretien accordé au journal Record, le jeune milieu de terrain de 22 ans parle de son parcours, de sa convocation en Equipe A de l’Atletico et décrit ses objectifs.

Présentez-vous à nos lecteurs…

Arona Sané a joué son premier match officiel cet après-midi sous les couleurs de l’Atlético de Madrid. Il a fait son entrée en jeu à la 26mn de jeu.  Il est difficile de parler de soi-même. Je m’appelle Arona Sané. J’ai 22 ans et je mesure 1m70. Je suis Sénégalais et pensionnaire de l’Atlético de Madrid. J’évolue comme milieu excentré. Mon parcours au Sénégal n’a rien particulier ni de spécial. J’ai fait mes débuts à l’école de football du Casa Sport. J’ai joué aussi dans la rue à Ziguinchor, comme tout jeune Sénégalais et Africain passionné de foot. Voilà ce que je peux dire pour me présenter aux lecteurs de Record.

Comment avez-vous fait pour atterrir en Espagne précisément à l’Atlético de Madrid ?

En mai 2009, le directeur technique de l’Atlético de Madrid a séjourné au Sénégal pour des tests organisés à Dakar. Je me souviens qu’il était accompagné de Lamine Savané (directeur Aspire Afrique, ndlr). On était plus de 44 jeunes issus des 14 régions du Sénégal et il n’y avait pas d’âge limite pour les tests. C’est suite à ce stage là que j’ai été retenu par le DT de l’Atletico pour rejoindre l’Espagne. À l’époque, j’avais juste 14 ans. Et quand j’ai rejoint le club, il a fallu que je fasse d’autres tests cas seul le directeur technique présent à Dakar m’avait vu jouer. Là-bas aussi, j’y ai réussi avec brio avant d’intégrer la petite catégorie.

Vous êtes parti très jeune, comment s’est passée votre intégration dans ce pays ?

Au début, c’était très difficile parce que c’était la première fois que je sortais du Sénégal. De surcroît, c’était mon premier voyage par avion. Ce qui me manquait le plus, c’était l’ombre des manguiers à laquelle on s’habitue à Zig. Heureusement que quand je suis arrivé à l’Atletico, j’ai trouvé sur place des compatriotes à l’instar Ibrahima Baldé, Fallou Galasse Wade ou encore mes aînés Pape Diatta, Momar Ndoye, Doudou Waly qui ont tout fait pour que je m’intègre facilement le groupe. Ce n’était certes pas facile au début mais au fil du temps, je me suis intégré car le foot est universel. Je me suis donné corps et âme tout en étant conscient de ce qui m’attendait dans ce club. Et finalement, j’ai fait toutes mes classes ici avant de rejoindre l’équipe réserve.

Aujourd’hui, vous faites justement partie des cadres de l’équipe réserve…

Pour moi, il n’y a pas de secret. Le travail a toujours été ma seule arme. J’ai cru en mon talent et en mon savoir-faire pour en arriver là aujourd’hui. Sur le terrain, que cela soit en match amical ou officiel, je me donne toujours à fond pour sortir du lot. Donc, c’est ce qui a poussé les dirigeants à avoir confiance en moi.

Le week-end dernier, vous avez été convoqué pour la première fois chez les pros contre Deportivo Alaves. Comment avez-vous vécu cette première ?

J’avais déjà l’habitude de m’entraîner avec l’équipe première. Donc, ce n’était pas une surprise pour moi car à chaque fois que je rejoignais les pros pour des séances d’entraînement, je me disais que je devais encore redoubler d’effort et travailler davantage pour pouvoir évoluer un jour avec eux. Avant ce match contre Deportivo Alaves, presque toute la semaine, je me suis entraîné avec eux. Et lors de la dernière séance, au moment de prendre ma douche, on m’a informé que je figurais sur la liste pour le match contre Deportivo. Une bonne nouvelle pour moi j’ai attendu ce moment-là avec impatience. Par contre, je ne me prends pas trop la tête. Cette convocation était en quelque sorte une source de motivation pour moi. Elle doit me permettre d’aller de l’avant et de progresser car il me reste encore du chemin à parcourir. Je suis vraiment conscient de ce qui m’attend et cela montre que je dois multiplier mes efforts pour aller le plus loin possible.

La plupart des Sénégalais qui ont eu des débuts prometteurs à l’Atletico n’ont pu continuer l’aventure. Àvotre niveau, n’avez-vous pas des craintes ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de Sénégalais qui avaient un avenir prometteur avec l’équipe A mais finalement, certains d’entre eux n’ont pas pu briller comme ils l’avaient souhaité. Cependant Ibrahima Baldé, lui, a fait de très belles performances avec l’équipe A. Il a joué plusieurs rencontres contrairement aux autres Sénégalais comme Momar Ndoye, Pape Diatta ou encore Fallou Galasse Wade qui n’ont pas eu l’opportunité ou la chance d’être convoqués chez les pros pour étaler leurs talents. Cela m’ouvre les yeux même si je suis persuadé que ce sont des joueurs pétris de talent. Une manière de vous dire que cela ne peut pas me faire peur ou freiner ma progression. Tout ce que je dois faire, c’est travailler et redoubler d’effort car c’est du foot avant tout. Dans ce milieu, on apprend chaque jour. Plus on côtoie les grands, plus on apprend de nouvelles choses. Je ne peux avoir peur parce qu’il y a des choses qui dépendent de moi. Le reste, on le laisse entre les mains de Dieu. Le foot est un jeu et on a été formé comme il le faut durant des années. Donc, face à n’importe quelle situation, on n’aura jamais peur.

Qu’est-ce que cela vous fait de côtoyer des joueurs de renom comme Antoine Griezmann, Diego Costa entre autres ?

Ces joueurs sont des références dans ce club mais aussi sur le plan mondial. En tant que jeune formé dans ce club, je ne peux pas avoir l’opportunité de côtoyer ces joueurs là sans rien apprendre d’eux. À chaque fois que je m’entraîne avec eux, j’essaie d’apprendre à leurs côtés pour me parfaire. Je copie toujours ce qui est positif chez eux pour m’améliorer. Diego Costa aime me chahuter pour me distraire. Et il n’est pas le seul. Ils sont tous sympas et très modestes. Ce sont des joueurs qui ne se prennent pas la tête.

Vous arrive-t-il de parler avec eux de l’équipe nationale du Sénégal qualifiée pour la prochaine Coupe du monde en Russie ?

Oui parfois mais de manière très brève. Par contre, Diego Costa, lui, m’a posé des questions sur l’équipe du Sénégal. Il m’a notamment demandé si le Sénégal avait une très bonne équipe, quels sont ses adversaires de poule, est-ce que les Lions peuvent aller loin dans ces joutes, etc.

Et qu’est-ce que vous lui avez répondu ?

Je suis très positif concernant mon pays. Surtout que je sais qu’on a une très bonne équipe, capable de rivaliser avec n’importe quelle sélection. Donc, je n’ai pas peur pour mon pays dans cette Coupe du monde.

En 2015, vous aviez été appelé par Serigne Saliou Dia, alors sélectionneur de l’équipe nationale Olympique pour prendre part au match amical contre l’Égypte qui n’a finalement pas eu lieu. Pensez-vous pouvoir retourner en sélection un jour ?

Depuis tout petit, mon rêve a toujours été d’être un joueur pro dans un premier temps. Je suis sur cette lancée et je s’il plaît à Dieu, j’espère atteindre mes objectifs. Mon autre souhait était de tout faire pour intégrer l’équipe nationale et défendre les couleurs de mon pays. C’est mon combat de tous les jours en tant que patriote.

En 9 ans passés à l’Atletico, les dirigeants espagnols ne vous ont-ils pas approché pour jouer pour leur pays ?

Lors de ma première année chez les juniors, certains dirigeants espagnols m’avaient contacté. Ils s’étaient renseignés sur moi pour voir si j’avais déjà la nationalité espagnole ou pas. Mais par la suite cela n’avait pas abouti parce que je n’avais pas donné de suite favorable. Donc, ils ont compris que je n’étais pas trop intéressé et ils ont préféré s’en arrêter là. Pour moi, ma nationalité sénégalaise vaut mieux que tout. Je suis Sénégalais et fier de mon pays.

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