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La réunion du comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football très attendue après la débâcle des «Lions» à la Can 2015 en terre équato-guinéenne s’est tenue hier. Ceux qui s’attendaient à la démission de Me Augustin Senghor et son équipe peuvent déchanter. La fédération a fait le bilan de la Can 2015 et entend continuer son travail si on la laisse faire. D’ailleurs, elle va déposer dès aujourd’hui sur la table de la tutelle son rapport fédéral, mais aussi enclencher au plus vite le processus de recrutement d’un nouveau sélectionneur.

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LES CRITIQUES

«Très souvent, il y a beaucoup de débordements après les éliminations. Ce qui me paraît logique. En Afrique, ça arrive très souvent, et au Sénégal très particulièrement. La passion qui habite les Sénégalais et aussi le fait d’être sevrés depuis les Indépendances des résultats à la hauteur des espoirs que suscite notre football fait que chaque élimination est suivie de beaucoup de récriminations. Le droit à la critique appartient à l’ensemble des Sénégalais, mais je ne me contente pas de dire j’ai l’obligation d’accepter la critique, je revendique le droit d’être critiqué pour avancer. Etant entendu que critique ne rime pas avec ce qu’on voit souvent sur certaines chaînes de télévision ou radios. Je suis obligé d’en parler parce que nous sommes aussi des responsables dans ce pays. Nous avons été élus. Nous avons des obligations que nous nous évertuons à exécuter. Nous nous investissons à fond et de la manière la plus bénévole possible. Quand les campagnes sont réussies, même si l’on avait gagné la coupe, il n’y a aucune ligne de crédit qui prévoit  qu’un fédéral soit primé. Notre plus grand plaisir aurait été que nos efforts soient sanctionnés par une victoire. Ça ne s’est jamais fait. Les gens sont libres de nous critiquer. Ils doivent le faire. Mais, il y a aussi des limites à ne pas franchir. Quand on voit des personnes aller jusqu’à stigmatiser par voie de télé, on se demande dans quel pays on est. Les enjeux du football ne peuvent pas justifier certaines déclarations qui sont choquantes. Quand on est père de famille et qu’on est devant la télé et que des Sénégalais comme vous se permettent de dire à une personne qu’elle doit partir parce qu’elle n’a pas de chance, c’est de la stigmatisation à l’extrême. C’est très grave. Dans ce pays-là, chacun a son histoire. Chacun à son cursus. Ma chance, je ne l’ai pas attendue dans le football. Je sais d’où je suis né, où j’ai grandi. On peut vérifier, mon cursus et mon parcours n’est pas basé sur des échecs. Je suis fier de mon cursus. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Je ne suis pas là parce que je m’appelle Senghor. Je ne suis pas là parce que je suis le frère d’un grand chanteur. Je suis simplement un Sénégalais qui est né ici. On ne m’a jamais présenté dans toutes mes responsabilités comme étant le petit-fils de Léopold Sédar Senghor. Je ne l’ai jamais revendiqué. On m’a éduqué sur des bases du travail et de la réussite. Je ne connais pas la chance, je connais la réussite. Je suis venu avec ces valeurs-là. Quand j’ai le moindre succès, je ne m’enflamme pas. Autant que j’ai un échec, je l’assume et je m’en remets au bon Dieu. Il y a des moments où il faut qu’on se dise des vérités. Que les Sénégalais sachent que ce n’est pas parce qu’on a l’opportunité de s’asseoir derrière une caméra qu’on doit dire tout ce qu’on veut, qu’on peut se permettre d’attaquer les gens. Ici, personne n’a plus de droit que les autres. Ce qu’on revendique c’est le respect. Ne pas être président de la fédération demain ne fera pas qu’on ne me respectera pas. Je n’ai jamais fait quelque chose avec l’intention de nuire à mon pays.»

LA DEMISSION DE LA FEDERATION

«Le débat s’est posé. Mais on est encore là. Ce n’est pas un débat de l’heure. On travaille sur des projets, sur des acquis à conserver. Que les gens veuillent réduire l’action de la fédération uniquement à la gestion d’une équipe nationale alors qu’on nous a confié le football et qu’on est conscients qu’on a fait beaucoup de choses. Qu’on parte demain ou qu’on reste jusqu’à la fin de notre mandat, le Sénégal verra dans le futur ce qui a été réalisé par notre fédération et qu’on continuera de travailler, si Dieu nous prête vie et si l’on nous laisse travailler.

GIRESSE, UNE CIBLE FACILE

«Il y a eu des manquements sur les choix de l’entraîneur lors du deuxième match. Mais sur le plan de l’organisation, des explications ont été données, qui font qu’on n’a pas eu l’alerte par rapport au choix qui devait être fait. Malheureusement, très souvent, quand les choix sont faits, on n’est pas forcément en mesure de faire revenir un entraîneur là-dessus. Ce n’est pas le rôle de la fédération. Mais nous avons un devoir d’information que nous avons utilisé à chaque fois. Nous avons un directeur technique qui aurait pu avoir un rôle à jouer en termes d’alerte. A ce niveau, nous avons pris notre part de responsabilité et nous l’avons assumée. Très souvent, on a voulu nous faire croire que l’entraîneur a décidé tout seul. Mais les choix étaient concertés. C’est le choix par exemple de sortir Sadio Mané qui était en plein dans son match. Je voudrais au moins sur ce point-là rendre justice à Alain Giresse et rétablir les informations pour dire qu’à chaque fois qu’il y a eu match, devant la piscine, Giresse et ses adjoints ont eu à discuter de classement. Et chaque jour de match après le petit-déjeuner, il y avait réunion technique pour préparer la liste des joueurs. Il ne faut pas qu’on galvaude l’information et qu’on veuille, parce que Giresse n’est plus là, lui faire porter à lui seul tout le chapeau. Il faut que chacun d’entre nous accepte de prendre sa part de responsabilité.

LES DECISIONS DU COMITE EXECUTIF

La première décision, c’est d’élaborer le rapport fédéral de la CAN 2015 et les perspectives que nous allons déposer demain (aujourd’hui) sur la table de la tutelle. L’autre point retenu, c’est de démarrer au plus vite le recrutement d’un nouveau sélectionneur. Nous avons décidé de tenir, d’ici la fin de la semaine, une réunion du Comité d’urgence pour pouvoir déblayer le terrain en concertation avec la tutelle, puisque l’Etat qui intervient sur le plan financier a son mot à dire. Notre souhait est d’avoir un entraîneur avant la date Fifa du 5 mars.

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