Teungueth FC (4, 4 pts) quitte Dakar ce mardi pour jouer son dernier match de poule contre Zamalek (3e, 5 pts) le 10 avril. Une lutte pour la troisième place est en jeu, le club rufisquois ayant obtenu sa première victoire sur l’Espérance sportive de Tunis (2-1) samedi dernier. En attendant, le président Babacar Ndiaye fait le point.
“Il y a eu des regrets si on voit ce qui s’est passé. Mais il y a les manquements sur le plan local. Teungueth FC n’a pas mis un même onze sur les 5 derniers matchs à cause des blessures : quatre attaquants. Donc, il faut que les joueurs locaux prennent en charge leur athlétisation. Dans l’équipe tunisienne que nous venons de rencontrer, cinq titulaires jouent en équipe nationale A. Ils avaient affronté le Sénégal lors de la demi-finale de la CAN 2019 (1-0). Donc, ils ne sont pas de petits joueurs. Mais ce n’est pas une honte, il faut encore aider les jeunes footballeurs sénégalais. L’arbitrage compte aussi mais il faut garder son calme tout en sachant qu’ils vont grandir.”
“35 millions FCfa pour les tests”
“Les voyages et tests Covid-19 nous ont beaucoup épuisés. A ce jour, nous avons dépensé plus de 350 millions FCfa. Rien que les tests coûtent plus de 35 millions de francs. Avant et après, il faut des tests. Il faut remercier le peuple sénégalais, les journalistes. Teungueth FC est petit mais nous prions pour qu’il vive longtemps comme les autres clubs.”
“Pape Matar a juste changé de territoire”
“Ils vont aller chercher les trois points au Zamalek. Ils ont déjà leurs billets et partent mardi matin inchallah (s’il plaît à Dieu). Il y a toujours de la place, mais c’est deux mondes différents. Quand vous rencontrez le Raja, Zamalek, Espérance et Mouloudia, vous allez sur parking, vous voyez que les joueurs, la plus petite voiture, c’est une BMW X3. C’est des gens qui ont un salaire entre 40.000 et 100.000 euros. L’argent ne fait pas tout mais… Il y a du talent au Sénégal, il faut juste aider le football local. Pape Matar Sarr (Metz) en est l’exemple. C’est quelqu’un qui était dans le championnat local. Maintenant, il a juste changé de territoire il y a deux mois. Donc, il y a des joueurs qui sont là, il faut juste leur donner de la chance et ne pas être dur avec eux sur ces prestations-là. Il y a du football au Sénégal, mais il faut aider le foot local. C’est vrai que l’équipe nationale ne manque de rien, elle voyage dans de très bonnes conditions, en jet privé, avec de grosses primes. On est tous Sénégalais, ce sont des petits frères, de grands frères qui sont là. A côté, il y a plus de 400 clubs et il est temps de mettre une politique sportive locale et aider ces jeunes-là. Si Teungueth FC l’a fait, on aimerait bien que d’autres équipes le fassent encore.”
“L’essentiel, c’est la Ligue 1”
“On a rencontré Raja, Mouloudia club d’Alger, Espérance sportive de Tunis et Zamalek. Des équipes qui sont nées entre 1905 et 1910 et nous, on a démarré en octobre-novembre 2011. On n’a même pas encore 10 ans. On doit continuer de grandir. L’essentiel, c’est le championnat. On a deux matchs en retard même si on est premier. Et qu’ils se fassent plaisir en Egypte (contre Zamalek, 6e journée phase de groupes).”
“Politique décennale de TFC, l’héritage d’Alassane Dia”
“Le plus dur, c’est pour la mémoire d’Alassane Dia. C’est Teungueth FC qui a perdu gros et le cadeau qu’il nous a fait, il y a 3 semaines, c’est de m’envoyer par mail un dossier de 120 pages. On travaillait sur la politique décennale du club. Je lui ai dit que quand tu seras guéri, on va en discuter.”
Cas Dabo : “Ce qui fait mal au cœur”
“Youssouf Dabo a la licence UEFA. Et, selon la CAF, c’est la France qui devait transmettre le fond de dossier. La CAF a ensuite envoyé un mail pour nous informer qu’elle ne l’a pas encore reçu. Mais que Dabo peut s’asseoir sur le banc (contre ES Tunis). Mais bon, c’est le même dossier et la même personne. C’est aujourd’hui (samedi) qu’on l’a validé. Si on avait Youssouf Dabo sur le banc face à l’Espérance (à l’aller), il pouvait nous apporter 10, 20 ou 30%. Mais il n’y a rien de nouveau, c’est le même Youssouf Dabo avec qui j’ai voyagé à Niamey, en Pologne et lors du tournoi de l’UFOA (avec les Lionceaux). Donc, si un entraîneur accompagne l’équipe nationale, participe à des compétitions approuvées par la FIFA et qu’on lui dise de ne pas rester sur le banc de Teungueth, c’est du lobbying. On ne peut pas tout dire. Sinon, on dira que nous sommes de mauvais perdants. Mais, ça fait mal au cœur qu’on l’autorise maintenant à s’asseoir sur le banc.”