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«C’est un garçon très calme, très réservé, très réfléchi, qui prend beaucoup de recul pour analyser les situations. Sa maman et moi lui avons donné cette éducation qu’on a l’habitude d’avoir au Sénégal. C’est un garçon très costaud, capable de franchir des paliers. Ce n’est pas un très grand joueur, mais à force d’avoir un bon mental et une volonté dans le travail, il est arrivé au niveau où il est actuellement. Il va continuer à bosser très dur pour franchir les étapes qui sont devant lui. Il est conscient de tout cela.  Rester humble pour franchir des paliers.

Il a l’opportunité en Europe d’avoir beaucoup de compétitions qui sont très importantes pour les jeunes. Pour sa progression, c’est une très bonne chose. Il faut qu’il continue à bosser très dur. Il vient de signer son premier contrat professionnel, il est dans le circuit. Mais il faut qu’il garde les pieds sur terre, qu’il ne s’enflamme pas et continue à travail. Après, on laisse le Tout-puissant décider de la suite de sa carrière.

Il faut qu’on développe les contacts à la direction technique. On a beaucoup de talents comme lui en Europe. Il faut essayer de les repérer rapidement. C’est un énorme travail pour la direction technique nationale.»

S. Gackou

 

 

On n’attendait plus le grand Sarr

Longtemps jugé trop limité pour le haut niveau, le défenseur Naby Sarr (1,96m) (était) titulaire, samedi, en raison de la suspension de Samuel Umtiti.

Il est apparu au cours d’une soirée froide de novembre dernier, dans le petit stade de Saint- Paul-Lès-Dax (Landes), à la veille d’un match amical de l’équipe de France des moins de 20 ans face à l’Ukraine (2-1). Les visages étaient tous connus, ou presque. Mais, aux côtés du Madrilène Raphael Varane, l’un d’entre eux n’avait pas encore de nom pour les quelques observateurs présents…Il avait surtout des jambes, immenses, des cuisses, colossales, et la peur visible d’un jeune homme pas rassuré pour sa première séance à ce niveau. Un entraînement difficile, des ballons qui s’échappent : une apparition éphémère au plus haut niveau, pensa-t-on alors en observant les maladresses du grand échalas. Mais, comme toujours, Naby Sarr, fils de l’ancien attaquant sénégalais du PSG (1979-1983) et de L’OM (1975-1979-1983-1985), Boubacar Sarr, défie les pronostics. Ce grand défenseur musculeux (1,96 m, 94Kg), qui a signé son premier contrat professionnel avec l’OL début juin, a disputé samedi, en l’absence de Samuel Umtiti (suspendu), son cinquième match de la compétition (coupe du monde des moins de 20 ans). «C’est un truc incroyable, explique celui qui n’a joué qu’une fois avec les pros la saison passée, en ligue Europa, face à Kiryat Shmona (2 – 0, le 6 Décembre). C’est une grande sensation. Jamais je n’aurais pu imaginer en arriver là.» Cette phrase apparaît comme un cliché de footballeur. Elle l’est beaucoup moins lorsqu’elle est prononcée par Naby Sarr. Dans une génération 1993 qui déborde de talents, lui, a longtemps semblé en manquer.

 

BOUBACAR, SON PERE : «AU DEPART, JE N’Y CROYAIS PAS TROP»

«Franchement, au départ, je n’y croyais pas trop. Je l’ai mis en débutants au PSG, il n’avait pas le niveau de l’élite», explique son père. Malgré son envie, il ne sort pas du lot. Pis, à treize ans, replacé au poste de défenseur alors que son père le rêvait attaquant, il ne sait pas quoi faire de son 1,80m : «J’avais un gabarit qui était un avantage et un inconvénient. Trimbaler mon corps, c’était parfois compliqué», se souvient-il. A quinze ans, les portes du centre de formation se referment. Direction, Lyon. Un départ dans la douleur. «Quand le PSG m’a annoncé qu’il ne me gardait pas, je l’ai mal vécu. Après, j’étais en retard. Ce n’est pas pour autant que j’ai abandonné mon rêve de devenir pro.»

Mais, malgré les heures de travail, Sarr ne perce toujours pas. La mue se produit il y a deux ans. Le père témoigne : « A chaque fois que j’allais à Lyon, ses entraîneurs me disaient : «t’inquiète pas, le gamin progresse». En deux ans, il devient un défenseur solide, propre techniquement. Des performances qui lui ouvrent les portes de la sélection. Mais, là encore, c’était loin d’être gagné : «J’ai eu l’occasion de le voir à Lyon et, quand je rentrais, je me disais : ça ne me rassure pas entièrement, explique le sélectionneur, Pierre Mankowski. Et puis on est allé(s) le voir. Et, petit à petit, on se disait que c’était pas mal, sans jamais vraiment être emballé. On a fini par en conclure que si on en avait besoin, ça allait le faire.»

Comme toujours avec le grand Naby, ça l’a fait. Promis à un statut de remplaçant, il a déjà disputé (cinq) rencontres et réalisé autant de prestations correctes depuis le début du tournoi «grâce» à la blessure de Kurt Zouma et à la suspension, déjà, d’Umtit, en huitièmes de finale.

En l’absence de son coéquipier à Lyon, le voilà  à nouveau propulsé dans la zone de départ pour cette finale mondiale. «Je vais essayer de gérer ce match de la même manière que les autres», expliquait-il, un peu anxieux, jeudi. A l’idée d’aligner le Lyonnais, Pierre Mankowski affirme, lui, ne pas trembler : «j’ai envie de lui dire : continue à être ce que tu es, ça va bien se passer.»

 

iGFM (Lequipe)

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