SINGAPORE, SINGAPORE - OCTOBER 10: Sadio Mane of Senegal holds off Neymar of Brazil during the international friendly match between Brazil and Senegal at the Singapore National Stadium on October 10, 2019 in Singapore. (Photo by Allsport Co./Getty Images)
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L’histoire retiendra qu’après 35 matchs face à des équipes africaines, le Sénégal est la première équipe à ne pas perdre face au Brésil lors de la première confrontation. Le Cameroun de Samuel Eto’o avait effectivement battu le Brésil en 2003, mais ce n’était pas le premier match entre les deux équipes. Tout ceci pour dire que ce match nul prouve tant bien que mal que le Sénégal est un grand pays africain de football, même si la CAN nous échappe toujours. Et ce résultat face à la Seleçao est le fruit du travail du sélectionneur Aliou Cissé et de son staff qui ont mis en place une équipe joueuse plutôt qu’une équipe repliée. Ce Brésil peut être considéré aujourd’hui comme une des meilleures sélections nationales au monde et un sérieux prétendant au sacre mondial en 2022. Face à un adversaire de ce calibre, la génération dorée du Sénégal ne pouvait pas assurer un tel score sans le travail de Cissé et de son staff. Il reste cependant des chantiers sur lesquels il faudrait travailler, notamment les constructions offensives et les coups de pieds arrêtés.

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Possession de balle mais problème d’attaques placées.

Même si ce n’était qu’un match amical, les Lions ont montré qu’ils étaient capable de garder le ballon et de le faire tourner avec précision et justesse technique face à un adversaire de haut niveau. L’apport de Krépin Diatta au milieu ainsi que la propreté des relances de l’axe Sané-Koulibaly et le jeu simple en deux touches de Kouyaté ont permis à l’équipe de conserver la balle et même de dominer le Brésil par moment.

Si les contres ont toujours été un point fort du jeu sénégalais, comme on a pu le voir sur l’égalisation avec une récupération de Koulibaly, une relance de Gana Gueye et une chevauchée de Mané qui a provoqué le penalty, l’autre aspect des phases offensives, c’est à dire les attaques placées, reste un chantier pour l’équipe d’Aliou Cissé, en sachant qu’objectivement c’est peut-être une des choses les plus difficiles à mettre en place dans une équipe de football. Il est fort possible que mettre deux ailiers à profil identique (Mané et Sarr) avec un pur 9 en pointe peut créer un jeu haché car aucun de ses joueurs n’a la vocation à descendre chercher le ballon et à porter le jeu mais plutôt à faire des courses. Les brésiliens par contre ont montré qu’ils étaient plus que capable de construire des attaques placées de qualité, notamment avec le un contre un de Neymar qui serait entré si ce n’était l’arrêt de Gomis. Avec Firmino qui décroche en 9 et demi comme à Liverpool, il est possible de mettre deux ailiers purs ou un ailier et un attaquant (Neymar et Jesus) sur les côtés, d’autant plus que le Brésil a des latéraux offensifs (Alves et Sandro) et un milieu relayeur qui peut porter le jeu (Arthur).

L’apport crucial de Lamine Gassama

Longtemps critiqué à tort, il est important de dire qu’en Afrique il n’y a peut-être aucun latéral plus solide défensivement que Lamine Gassama. Face à l’armada du flanc gauche brésilien avec Alex Sandro de la Juventus et Neymar Jr du PSG, qui s’est ensuite axé pour laisser Coutinho sur le flanc, Gassama a été infranchissable, avec quelques interventions mais surtout grâce à son positionnement. Dans le football moderne on a tendance à préférer les latéraux à vocation offensive mais il ne faut pas oublier qu’un latéral est avant tout un défenseur. Le bon équilibre serait d’avoir un latéral offensif sur un côté et un latéral qui défend bien de l’autre. Bien entendu, un latéral solide défensivement n’est pas forcément mauvais offensivement, mais dans un match où il y a 10 joueurs sur la pelouse, dont des attaquants qui sont là pour attaquer et des milieux de terrain, avoir au moins un latéral solide défensivement ne peut faire que du bien à l’équipe et diminue forcément la probabilité d’une défaite. 

Krépin Diatta

Sans s’enflammer, il faudrait avouer que le match qu’à fait Krepin Diatta en position de 10/8 au milieu de terrain, entre Casemiro et Arthur, était digne d’un joueur capable de devenir le meneur de jeu des Lions dans le futur. S’il n’est pas encore à ce poste à part entière, notamment en club, c’est peut-être parce qu’il n’a pas encore la trempe ou l’envergure complète. En s’inspirant du destin de l’ancien meneur de jeu des Lions, Khalilou Fadiga, il faudrait songer à mettre Krépin Diatta sur le flanc droit des Lions pour justement remedier au problème de décrochage de l’attaque vers le milieu et le problème de liant pour huiler les attaques placées. Si Feu Bruno Metsu était la, on aurait peut-être pu justement lui demander pourquoi Fadiga évoluait comme excentré gauche avec les Lions dans un trio d’attaque Fadiga-Diouf-H.Camara plutôt qu’en position formel de numéro 10 axial. Ce sont ces pistes de réflexion qui nous permettront de voir comment améliorer l’attaque des Lions d’autant plus que pour gagner une CAN il est préférable d’avoir des “maçons” au milieu comme le disait Amdy Faye. 

Abdoulaye SARR 

Email: asarr97@gmail.com

Twitter: @abdoulayesarr97

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