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Lamine Diack

La conviction de lamine Diack, président de l’IAAF, est faite : «Si le gouvernement appelle les gens à démissionner, c’est qu’ils n’ont rien compris». En réclamant la démission du bureau fédéral, le Premier ministre Abdoul Mbaye ferait preuve de méconnaissance des règles qui régissent le sport. Il l’a dit dans un entretien avec «l’Observateur».

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Le président Lamine Diack avait décidé de ne plus parler de football au Sénégal parce que, selon lui, «on a fait le tour, on tourne en rond, on change de ministre tous les six mois, parce qu’on a perdu un match». Mais, face à la crise profonde que vit la discipline dont il est le père de la première grande réforme, il se croit investi du devoir d’il se croit investi du devoir d’élever une voix autorisée. Dans un entretien avec “l’Observateur”, il indique la voie sa suivre, non sans rappeler au Premier ministre, Abdoul Mbaye, que «si le gouvernement appelle les gens à démissionner, c’est qu’ils n’ont rien compris… C’est une hérésie, une connerie».

Sans langue de bois, Lamine Diack, ancien Directeur technique national (DTN) du football, ancien Commissaire général (ministre) aux Sports, l’actuel président de la Fédération mondiale d’Athlétisme (IAAF) martèle avec force : «Si j’étais à la fédération, je ne démissionnai pas. La fédération ne doit pas le faire parce qu’on a perdu contre la Côte d’Ivoire…». Se refusant à apprécier le bilan de la Fédération sénégalaise de football (FSF) sur la base de ce seul match des Lions A contre les Eléphants, le patron de l’athlétisme mondial de signaler que «l’équipe nationale olympique s’est bien comportée à Londres (JO 2012). Elle  été battu par le Mexique, qui a remporté le tournoi». Et d’interroger si cela n’est pas positif.

Ce qui, de l’avis de Lamine Diack, aurait expliqué une démission logique de la FSF, c’est le cas où «on n’avait plus de championnat, une Coupe du Sénégal, une Coupe de la Ligue etc.». Autant de motifs de satisfaction à l’actif de la FSF, selon M. Diack. Quant aux sommes colossales que l’Etat injecte dans le football et qui, de son point de vue, n’a pas produit les résultats escomptés, Lamine Diack est formel : «C’est son rôle. Ce n’est pas la première fois que le Sénégal met de l’argent en équipe nationale (de football), mais il ne met rien dans les autres sports. Pour un match amical, on dépense 200 millions. Si ce n’est pas le rôle de l’Etat, il ne connaît pas le sien». L’ancien président du Jaraaf de Dakar affirme que «ce n’est pas une question d’argent, mais d’engagement».

Quant à la position du président Senghor par rapport à l’organisation continentale du football (la Caf), et qui aurait valu au Sénégal des réprimandes de celle-ci, Lamine Diack estime que le patron du football sénégalais se demande «pourquoi Augustin Senghor devrait-il consulter l’Etat du Sénégal» pour dire oui ou non, si on lui demande s’il est d’accord ou pas». Et si c’est pour cette raison que «l’on veut le sacrifier pour faire plaisir à la Caf, c’est que nous sommes devenus de pauvres types. Si c’est cela, nous sommes tombés très bas».

Ce qu’il fait à l’international, au sein des instances où il siège, Lamine Diack fait remarquer qu’il ne demande pas l’avis du gouvernement du Sénégal, car «cela ne le regarde pas». Et de se demander: «Président de la Fédération d’Athlétisme, devais-je prendre l’avis de Senghor (premier Président) ou de Abdou Diouf (son successeur)?». La réponse est non car, dit-il, «je connais ce secteur mieux qu’eux». Et d’ajouter : «Il faut que les choses soient bien distingués : ils n’ont qu’à gouverner ce pays ; il n’y a pas assez de questions à leur niveau. Quand le régime de Wade partait, je disais qu’on marche sur la tête et qu’on pense avec les pieds. J’espère qu’on ne va pas recommencer».

 

Source : L’Observateur

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