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Ce n’était qu’un match de préparation diront certains, mais nul ne peut s’empêcher d’admettre que le scénario final du match Croatie – Sénégal est un scénario plus que possible en compétition. Malgré la défaite, l’équipe nationale du Sénégal a rassuré bon nombre de supporters avec leur performance de haut niveau à Osijek, tenant tête à une équipe de Croatie considérée comme un sérieux outsider du prochain Mondial. Il est vrai qu’avec un peu plus de justesse offensive, le résultat aurait pu être tout autre pour les Lions, qui ont frappé la barre sur un coup franc de Sadio Mané, tout comme les croates l’ont fait sur une frappe de Kramarić. Mais le score final du match reflète un problème à régler impérativement pour les Lions avant le Mondial : le leadership.

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Le deuxième but croate

Comme le but de Henri Camara contre la Suède, celui d’Aboubakar contre l’Égypte en finale de CAN ou encore le but équato-guinéen qui élimine le Sénégal de la CAN 2012, les seconds buts qui crucifient les équipes dans les dernières périodes d’un match peuvent venir de n’importe où et de n’importe quelle manière. La défense des Lions s’en est amèrement rendue compte sur le but de la Croatie inscrit par Kramarić à la 78ème minute, quand six joueurs sénégalais qui défendaient l’attaquant croate se regardait les uns les autres, en se demandant comment le ballon a pu finir au fond des filets. Gassama lève ses bras en colère, oubliant d’ailleurs que le but est provenu de son flanc, lui qui s’était fait diriger jusqu’à la ligne médiane par Perisić, libérant le flanc droit pour l’attaque croate, d’où le but. Il est vrai que le but n’est pas entièrement de la faute de Gassama, vu que le buteur s’est en fait défait du marquage laxiste de Gana Gueye dans l’axe, mais a aussi été chanceux, vu que le ballon, bloqué par Koulibaly, revient sur lui, lui permettant de tenter sa chance une deuxième fois. Diallo plonge tardivement, son champ de vision étant fermé par les six défenseurs sénégalais, notamment Koulibaly. Certes, quand on perd un match de la sorte, il devient facile de trouver des boucs émissaires (sauf dans un cas comme celui de Karius face au Real), mais la plupart du temps il s’agit d’une défaite collective dû à un manque de concentration et de vigilance, mais surtout de communication. C’est ce qui est arrivé à la défense du Sénégal vendredi.

L’absence notoire de Kara

Absent des terrains depuis le mois de septembre et tout juste revenu de blessure, Manuel Neuer sera le titulaire dans les buts allemands en Russie, malgré la très bonne saison de ter Stegen, sacré champion d’Espagne avec le FC Barcelone. C’est dire qu’un taulier dans une équipe reste un taulier, malgré son supposé état de forme. Kara Mbodj est aujourd’hui le leader naturel de la défense des Lions et même de l’équipe entière. Koulibaly a eu à dire que même si c’est Kouyaté qui porte le brassard, les mots de Kara pèsent dans le vestiaire. Il est évident que sa présence au sein du groupe est essentielle, mais celle sur le terrain n’en est-elle pas autant?

En 2001, le Sénégal se déplaçait en Égypte pour le compte des éliminatoires du Mondial 2002, où les Pharaons ont infligé aux Lions leur première et unique défaite de ces éliminatoires. Ce jour-là, il y avait un absent de taille dans la défense des Lions. Il n’était pas le joueur le plus talentueux du groupe, mais beaucoup se sont rendu compte de son importance au sein de l’équipe après le match. Il s’agit de nul autre que le capitaine de l’époque et actuel sélectionneur des Lions, Aliou Cissé. Bruno Metsu disait même que si Aliou Cissé avait été sur le terrain ce jour-là, le Sénégal n’aurait pas encaissé ce but égyptien. C’est dire l’importance d’un aboyeur et d’un leader dans une défense, un joueur capable de haranguer ses coéquipiers et réinstaurer l’ordre et la concentration sur le terrain. Pour constater une image qui symbolise l’influence de Kara il ne suffit que de regarder sa réaction instinctive après le penalty raté par les sud-africains à Dakar lors de la 6ème journée des éliminatoires du Mondial russe, où il fait signe à ses coéquipiers de rester concentré, pendant que le capitaine Kouyaté, pris par l’émotion s’en va embrasser le gardien Alfred Gomis, qui n’a même pas arrêté le tir. On connaît le reste de l’histoire, avec ce même Kara qui marque une tête de dernière minute pour offrir une victoire très importante à son peuple.

À la Coupe du Monde, peut-être faudrait-il songer à rétablir Kara Mbodj dans l’axe au côté de Koulibaly, car même si Salif Sané a été l’auteur d’une grande saison avec Hanovre, il faut un équilibre de tout pour réussir dans une compétition comme le Mondial, et le leadership en est un facteur crucial.

3 Commentaires

  1. Pas tout à fait d’accord avec votre analyse… Un manque de concentration certes sur le deuxième but mais aussi de rigueur à permis aux croates de prendre l’avantage. Tout est allé vite sur un ballon perdu en attaque.
    Pour ce qui est de Kara, je le trouve assez juste pour prétendre à une place de titulaire.
    J’ai bien aimé le duo Koulibaly-Sané, je les trouve complémentaires, bons de la tête, dans les relances et très rapides. La désorganisation du milieu les a mis en difficulté sur plusieurs actions croates mais ils sont restés sereins et ont coupé les balles en profondeur de Modric et de Rakitic.
    Je les vois bien débuter le mondial…

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