Reçus avec la Mention très honorable avec, au plan comptable, leurs 18 points sur 18 possibles récoltés en éliminatoires de la CAN 2017, les « Lions » du foot ont cependant affiché quelques lacunes dans leur jeu tout au long du parcours. Et samedi dernier au stade L.S. Senghor, face à la Namibie, ils ont encore par moments prêté le flanc. Si la défense s’en est relativement bien tirée face à des « Brave Warriors » plutôt préoccupés à défendre (Cf. notre édition de lundi), il n’en a pas été de même pour le milieu de terrain et l’attaque. En perspective des prochaines échéances, le coach national Aliou Cissé aura ces deux chantiers à conduire. La bonne tenue de son équipe pourrait en dépendre, face à des adversaires forcément de niveau supérieur que la Namibie, le Niger ou le Burundi qu’il a eu à croiser dans le Groupe K, sur le chemin de « Gabon 2017 ».
La bonne formule à trouver au milieu de terrain
Aliou Cissé avait promis des « changements » dans son onze de départ, lors du match Sénégal – Namibie de samedi dernier au stade L.S. Senghor, lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN « Gabon 2017 ». Il a tenu parole en remaniant sa défense à 75%. Car, excepté le roc Kalidou Koulibaly, tous les trois autres membres de l’arrière-garde sénégalaise étaient des habitués du banc des remplaçants : Fallou Diagne à droite, Saliou Ciss à gauche et Zargo Touré dans l’axe aux côtés du Napolitain. Ainsi reconstituée, on avait craint que la défense eût du mal à se retrouver et à se comprendre. Eh bien non ! Face à des « Brave Warriors » éliminés avant terme et qui pensaient davantage à défendre qu’à « tenter de surprendre » leurs adversaires comme leur entraîneur l’avait promis, la première ligne sénégalaise n’eut pas trop de soucis à se faire. En fait, excepté une échappée côté droit de Shitembi (26ème mn), alors que le score était encore vierge, les Namibiens n’ont réellement commencé à montrer le bout du nez en territoire adverse qu’après l’ouverture du score par Diao Baldé Keïta (33ème mn). Notamment sur un coup franc de Somaeb que Khadim Ndiaye, le portier sénégalais, a préféré renvoyer des deux poings.
Et en deuxième mi-temps à 0 – 1, Hotto faillit tout remettre en cause après avoir filé à gauche (82ème mn) ; heureusement que Khadim a encore été vigilant. Sinon, rien ! La défense sénégalaise n’a pas eu à trop s’employer pour contenir les timides tentatives namibiennes. Pour cause, le milieu de terrain a aussi bien joué sa partition… et s’entend défensivement. Avec deux récupérateurs de métier et de talent et bagarreurs en plus comme Gana Guèye et le capitaine Cheikhou Kouyaté, la maison Sénégal était relativement sous bonne protection. Sauf que ces deux « sentinelles » ont encore évolué dans le même registre. Totalement adossés à leur défense (s’ils ne s’y fondaient pas carrément) et s’ils s’en étaient bien tirés dans la récupération, ces deux là évoluaient sur la même ligne et avaient offensivement pêché dans la relance.
Soit le jeu était trop latéral, et puisqu’aucun des deux ne créait le décalage devant, cela laissait aux Namibiens le temps de bien revenir pour se recroqueviller dans leur zone. Soit les ballons vers l’avant été trop longs, ne permettant pas aux avants, surtout Mame Biram Diouf, de se mettre en évidence. Par ailleurs, une seule fois, on a vu Gana Guèye, meneur de jeu reculé, tenter une percée balle au pied en zone adverse ; infructueuse d’ailleurs.
L’équipe du Sénégal a donc grandement pâti du manque de liant entre son entrejeu et son attaque.
Malgré une belle présence, Sankharé, milieu plus avancé, qui aurait pu ou dû aider à mieux ressortir les ballons et à approvisionner les attaquants, a souvent été pris dans la nasse namibienne.
Il a cependant eu le mérite d’avoir allumé la mèche qui a brûlé la défense adverse et permis à Diao Baldé Keïta de mettre le feu à la cage de Mbaeva (33ème mn). Au total, Aliou Cissé, ancien milieu de terrain aujourd’hui coach des « Lions », a pour plus gros chantier son … milieu de terrain. Comment repositionner sans dommage Gana et Kouyaté l’un par rapport à l’autre ? Et à qui les associer pour aider l’équipe à se projeter rapidement vers l’avant à chaque fois que nécessaire ? Il a moins d’un mois et quelques séances d’entraînement, début octobre, pour trouver des réponses aux questions, avant d’accueillir le Cap-Vert pour la première journée des éliminatoires du Mondial « Russie 2018 ».
Une attaque qui cherche ses marques
Lorsqu’en fin mai dernier, Diao Baldé Keïta avait mis le feu à la défense du Rwanda lors d’un match amical remportée par les « Lions » à Kigali (2 – 0), l’entraîneur national Aliou Cissé avait avoué que c’était pour cela qu’il s’était battu pour avoir l’ailier de la Lazio en sélection du Sénégal. Car, d’après lui, il avait trouvé le pendant idéal de Sadio Mané sur l’une ou l’autre aile, les deux pouvant évoluer presqu’avec un égal bonheur des deux côtés de l’attaque.
Mais, depuis, il n’avait pas eu l’occasion de les associer en match. En effet, Diao Baldé Keïta, blessé lors de ce match de préparation, n’avait pas pu être aligné une semaine plus tard à Bujumbura où les « Lions » étaient allés décrocher leur qualification à la CAN 2017 après leur victoire (2 – 0).
Samedi donc, c’était le moment de les associer d’entrée face aux « Brave Warriors » de Namibie, avec Mame Biram Diouf à la pointe de l’attaque pour compléter le trident offensif. Une occasion de rêve pour une équipe du Sénégal (déjà qualifiée donc, contre un adversaire éliminé) qui avait en tête de répéter ses gammes en vue des échéances futures : éliminatoires du Mondial 2018 et phase finale de la CAN 2017. Mais l’expérience n’a pas été très concluante. Certes Keïta a inscrit son premier but sous la tunique frappée de la tête de lion (33ème mn) ouvrant la voie à un 6ème succès sénégalais de rang dans cette épreuve.
Il est vrai qu’il a également été à l’origine du penalty (61ème mn) raté par Mame Birame Diouf. Mais, le public du stade L.S. Senghor qui l’avait adopté dès sa première sélection, fin mars à Dakar face au Niger, attendait forcément plus de lui. Peut-être parce qu’à court de compétition (il avait été écarté du groupe de performance de la Lazio pour une histoire de blessure feinte ou réelle, selon les versions), il n’a pas eu les fulgurances.
Et dire qu’il avait été meilleur que Sadio Mané… Ce dernier a beaucoup tenté, mais, comme à son habitude, le joueur de Liverpool a souvent cherché à trouver la solution tout seul. Or, face à une équipe très basse de la Namibie, ses départs balle au pied se sont invariablement brisés sur le rugueux mur adverse. Si bien que le meilleur buteur des « Lions » dans ces éliminatoires (3 réalisations, contre le Burundi en aller et retour et face à la Namibie) n’a même pas terminé la partie. Pas plus que son alter ego de l’autre aile Diao Baldé Keïta, lui aussi remplacé. Encore moins Mame Birame Diouf qui a rarement eu des ballons digestes à négocier, sauf … un penalty qu’il n’a su transformer et qui a fini la rencontre sur le banc.
Comme quoi, c’est avec un trident offensif tout neuf (Ismaïla Sarr, Famara Diédhiou et Cheikh Ndoye) que les « Lions » ont bouclé la partie. Entré à la 66ème mn, le premier nommé a tenté de dynamiser le groupe en s’illustrant sur le flanc droit par quelques rushes dont il a le secret. Le deuxième, arrivé en renfort à la 73ème mn, pour sa première cape, a eu le culot de se porter volontaire pour exécuter le deuxième penalty obtenu par son équipe. Quant au troisième qui n’a disputé que les 5 dernières minutes, il était plutôt venu renforcer le milieu de terrain, faisant passer l’équipe du 4 – 3 – 3 initial au 4 – 4 – 2.
Ce qu’il y a d’encourageant dans tout cela, au-delà de la qualité des trois « titulaires », c’est que donc de bonnes solutions d’échange existent. Le problème c’est de trouver la bonne articulation ou de prier pour qu’aussi souvent que possible, les partants soient à la hauteur des attentes placées en eux.
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