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En l’espace d’un mois, sa vie a pris l’ascenseur pour le propulser de l’anonyme deuxième division belge à la prestigieuse formation catalane du Fc Barcelone. Diawandou Diagne a, à peine, eu le temps de savourer sa signature pour l’équipe réserve des Blaugranas, qu’il dût enfiler ses habits de lumière pour évoluer sous les ordres de Luis Enrique, nouveau patron de l’équipe première, qui a fait appel à lui pour son premier match de la saison, en l’absence des cadres, encore en vacances. Une chance que l’ancien capitaine de l’équipe nationale U 17 du Sénégal n’a pas manqué de saisir, en s’illustrant avec brio, avec à la clé la stat honorifique du joueur ayant récupéré le plus de ballons (5). Des débuts en fanfare qui n’empêchent pas à l’international sénégalais de garder les pieds sur terre. Et la tête dans les étoiles. Entretien.

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Samedi dernier, vous avez disputé le premier match amical de la saison sous les couleurs de l’équipe A du Fc Barcelone, quelques jours seulement après avoir signé pour l’équipe réserve. Pouvez-vous nous raconter ces débuts de rêve ?

Ça s’est très bien passé. Ça se passe très bien jusque-là. Quand je suis venu, on m’avait demandé de m’entraîner avec l’équipe première. C’est une grande fierté pour moi. Je me suis donné à fond durant les séances d’entraînement. J’ai montré à Luis Enrique de quoi je suis capable. Il m’a donné des conseils aux entraînements avant de me faire jouer ce match contre Huelva (victoire 1-0 du Barça). J’étais trop content de pouvoir y participer. J’étais au courant que j’allais jouer ce match puisqu’on s’entraîne tous les jours avec l’équipe première. Le coach nous avait préparés pour ce match. Ce qui fait que j’étais déjà prêt psychologiquement. Durant le match, j’étais associé à un joueur assez expérimenté (Marc Bartra) et ça m’a permis de bien me sentir. Au finish, tout s’est bien déroulé. Le coach m’a dit que j’ai fait une très bonne prestation, que je me suis appliqué à faire ce que je fais à l’entraînement. Il m’a félicité et exhorté à travailler davantage. Personnellement, je pense avoir tiré mon épingle du jeu. J’ai essayé de jouer comme je devais le faire. C’était mon premier match et j’ai essayé de m’appliquer au maximum, sans vouloir en faire plus. Je ne voulais pas prendre trop de risque. J’ai joué comme on m’a demandé de faire.

Le fait de voir les événements s’enchaîner en si peu de temps pour vous ne vous a-t-il pas un peu surpris ?

Non pas du tout. Quand j’étais à Aspire, on avait de très bons encadreurs qui nous préparaient à l’avenir. Ce qui fait que j’étais déjà bien dans ma tête, prêt à jouer dans n’importe quel club au monde. Après ma formation, je suis allé en Belgique (KAS Eupen) pour deux ans (2012-2014). J’ai montré de quoi je suis capable en jouant tous les matchs. C’est de là-bas que le Barça est venu me superviser avant de me proposer un contrat pour la réserve. Ils ont voulu me faire signer sur le champ. J’étais très ravi puisque le Barça est l’un des plus grands clubs au monde. Mais je ne me prends pas la tête. J’ai toujours aimé le football depuis ma tendre enfance et je me suis toujours fixé des objectifs. Même si pour l’instant, ils ne sont pas encore atteints. Mais je pense que j’y arriverai un jour.

Entre ce que vous avez connu par le passé, à Aspire, mais aussi à Eupen, et ce que vous vivez présentement lors des premières séances au Barça, qu’est-ce qui change, concrètement ?

Ce n’est pas pareil car ici c’est le Fc Barcelone. C’est une autre ville, et une nouvelle vie qui commence. On est soumis à des séances d’entraînements très intenses. Tout a changé ! Mais j’arrive à m’adapter assez vite. J’avais un coach espagnol l’année passée, ça m’a permis de m’adapter au foot espagnol. Mon intégration s’est bien passée. Avant de venir, je maîtrisais la langue espagnole que j’ai apprise à Aspire. Je n’ai pas un problème de communication avec les autres.

Quand on parle du Barça, on fait souvent le rapprochement avec la Masia, son célèbre centre de formation, réputé produire régulièrement des jeunes de talent. En rejoignant ce groupe, vous n’avez pas des appréhensions concernant cet aspect, avec le risque que la mayonnaise ne prenne pas entre ceux qui sont formés au club et ceux qui comme vous sont recrutés ?

Je n’ai pas de crainte car le club me suivait depuis le bas âge. Le Barça me suivait depuis 2008, mais j’avais choisi de terminer ma formation dans mon club au Sénégal, Aspire. Il n’y aura pas de problème même si je ne suis pas un produit de la Masia. Il y a beaucoup de joueurs qui sont ici et qui ne viennent pas de la Masia. Il faut juste travailler et être bon, le reste appartient au coach.

A la base, vous êtes engagé pour rejoindre l’équipe B du Fc Barcelone. Mais, quand on voit que l’équipe A connaît des soucis en défense centrale, votre poste de prédilection, n’est-ce pas le moment de nourrir des ambitions de viser plus haut ?

D’abord, comme vous dites, il ne faut pas que les gens oublient que je suis encore un joueur du Barça B. J’ai signé un contrat pour rejoindre l’équipe B. Maintenant, on ne sait jamais, dans le football tout va très vite. Je ne veux pas me projeter vers le futur, mais si jamais le coach m’offre une chance, je la saisirai. S’il juge nécessaire de faire appel à moi, je ferai tout pour mériter sa confiance. En attendant, je compte travailler sans me mettre une quelconque pression dans la tête. Je vais continuer à travailler en écoutant les techniciens qui sont là pour nous mettre sur le chemin.

Même si le championnat espagnol est réputé rassembler les plus grands attaquants au monde ? Même pas peur ?

Même pas peur ! C’est vrai qu’il y a de très bons attaquants en Espagne et ça peut paraître flippant pour un défenseur, mais quand on joue dans un club comme le Fc Barcelone, on ne peut pas craindre cela. Tout le monde connaît le style de jeu du Barça, basé sur une grande possession du ballon. Avec ce style, le défenseur peut voir venir. Ça devient moins difficile de s’occuper d’un attaquant dans ces conditions. Avec un peu d’intelligence, on peut s’en sortir.

Quel est ton modèle de défenseur ? Qui est ton idole à ce poste ?

Déjà, avant de signer au Barça, j’étais fan de Carles Puyol (Ndlr : ancien capitaine du Fc Barcelone). J’admire aussi Tiago Silva (Ndlr : capitaine du Psg, France), pour la manière avec laquelle il joue, l’assurance qu’il dégage. J’aime bien son caractère. Puyol aussi est un modèle pour tout défenseur. A mon arrivée, quand on s’est vu, il m’a souhaité la bienvenue au club, et c’est très encourageant. Je veux faire comme eux.

Vous avez été à un moment capitaine de la sélection nationale cadette. Dernièrement, vous aviez été de l’aventure pour disputer un match amical en Colombie, avec l’équipe nationale A’. Aujourd’hui que vous êtes au Barça B, ça donne des envies de grignoter quelques échelons ?

Je suis là. Si l’on fait appel à moi, je ne vais pas hésiter à venir. L’essentiel, c’est de faire ce que j’ai à faire et le reste viendra naturellement.

On pourrait être tenté d’indexer votre taille (1,75m) pour un poste aussi exigeant que la défense centrale.

Le football, ce n’est pas juste une question de taille. Déjà, au Barça, dans l’équipe première, il n’y a que deux joueurs qui ont une grande taille. Ce n’est pas indispensable. Il y a des joueurs comme (Javier) Mascherano qui font des choses extraordinaires sans avoir une taille impressionnante. Le plus important, c’est d’être intelligent, rapide. A la Coupe du monde, les défenseurs centraux de grande taille, qui sont lents, ont eu des difficultés. J’ai signé au Barça B comme défenseur central et c’est vrai que je suis polyvalent. Je peux jouer à tous les postes de la défense, mais également, je sais être un bon milieu de terrain.

La colonie de joueurs sénégalais dans le football espagnol s’agrandit petit à petit avec les Pape Kouly Diop (Levante), Fallou Gallas Wade (Atletico Madrid), Pape Maly Diamanka (Sestao)… Comment s’est passé le comité d’accueil pour vous ?

Je crois qu’ils sont encore en vacances pour la plupart. Pour l’instant, j’ai eu Fallou Gallas Wade au téléphone. Lui, on se parle très régulièrement, car nous nous connaissons depuis longtemps. On s’encourage tout le temps, il m’a parlé de ce qui m’attend dans le football espagnol et dans la vie ici de façon générale. Pour les autres comme le grand frère Kouly Diop, on n’a pas encore eu l’occasion de se parler, mais ça ne va pas parler, certainement.

 

iGFM

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