Le latéral droit international sénégalais Issa Cissokho est en progression constante depuis son arrivée comme amateur il y a près de quatre ans au FC Nantes, qui reçoit le Paris SG mardi en demi-finale de la Coupe de la Ligue.
Connaître une trajectoire linéaire n’est visiblement pas le destin des Cissokho: comme son petit frère Aly, dont le parcours de Gueugnon à Porto, Lyon, et Liverpool aujourd’hui lui a servi de “source de motivation”, Issa a connu un parcours sinueux.
Il a ainsi intégré le FCN en y signant un contrat amateur, en 2010, arrivé de Carquefou, où il n’avait pas été conservé, après des passages à Louhans-Cuiseaux, Guingamp (deux ans comme stagiaire puis une comme amateur), Orléans et Blois.
“Une vie très difficile financièrement. N’importe qui aurait abandonné”, témoigne-t-il à l’AFP, en repensant au trajet de trois heures aller-retour trois fois par semaine pour rallier Blois, où il vivait chez ses parents, à Orléans, où il était remplaçant en CFA2, payé 200 euros mensuels.
“J’ai un parcours assez atypique. Je reviens de loin, j’ai eu pas mal de galères dans le monde amateur, il a fallu rebondir, être solide, explique-t-il. J’ai toujours cru en ma bonne étoile pour décrocher un contrat pro”.
Il l’a finalement signé à 26 ans, à la fin de la saison 2010-2011, après 9 matches de L2: “Il y a eu une prise de conscience. Je me suis dit: Issa, maintenant que t’es là fais toi plaisir, lâche toi. T’as toujours voulu goûter au haut niveau, ne te prends pas la tête, fais ce que tu sais faire”.
“Nouveaux pieds”
Acteur de la remontée au printemps, il semble encore avoir franchi un palier cette saison dans une élite qu’il découvre pourtant, au point que les Canaris ne regrettent plus vraiment de ne pas avoir pu engager cet été un autre latéral droit, une concurrence potentielle qui l’a “quelque part boosté”.
Au point, aussi, de connaître en 2013 ses premières sélections avec le Sénégal, et de surprendre jusqu’à son propre frère: “Parce que j’avais délivré quelques beaux centres, il (Aly) me demandait où est-ce que j’avais trouvé mes nouveaux pieds!”
“Il est en progression constante depuis l’an dernier, dans la concentration, la lecture du jeu, et techniquement, même s’il a encore quelques absences parfois”, analyse son entraîneur, Michel Der Zakarian.
“Il a de grandes qualités athlétiques: il va vite, est capable d’enchaîner les montées. Mais il a vraiment progressé dans la gestion du ballon, il est beaucoup plus serein balle au pied, alors qu’au début certains trouvaient qu’il était limite techniquement”, renchérit son pendant à gauche Olivier Veigneau, évoquant dans le vestiaire “un boute-en-train qui parle beaucoup, met la musique avant les matches ou les entraînements”.
Der Zakarian pointe une autre évolution pour expliquer cette progression: “Il a augmenté petit à petit son exigence dans le travail. (A son arrivée) il n’était pas forcément conscient de tout le travail à faire avant et après les séances”.
S’il reconnaît avoir “mûri tactiquement”, l’intéressé assure faire “la même chose aujourd’hui que chez les amateurs. “Mais ça se voit plus”, sourit-il.
Seneplus