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Le président du Ndiambour de Louga, Gaston Mbengue, s’est exprimé, dans un entretien accordé à Leral, sur le départ de l’entraîneur du club, Abdou Karim Bâ. Il n’y est pas allé de main morte pour fustiger le comportement du coach qui a plié bagage sans avertir. Très en verve et avec le franc-parler qu’on lui connait, le promoteur de lutte a tiré à boulets rouges sur certains politiciens de Louga. Il leur reproche le désintérêt notoire dont ils font montre à l’égard du club. Par contre, il a tressé des lauriers aux bonnes volontés et cadres lougatois qui les soutiennent en toute discrétion. Gaston se dit satisfait du travail qu’il abat pour le Ndiambour estimant même avoir fait mieux que Daby Diagne qui demeure, selon ses dires, le meilleur président que le club ait connu. Entretien.

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Deux mois sur le banc du Ndiambour, Abdou Karim Bâ a quitté le club qui est pourtant leader de la poule B de la ligue 2. Qu’est-ce qui motive son départ ? 

On n’a pas le temps d’attendre car la saison est tellement courte.

Qu’est-ce que vous voulez dire par attendre ? 

Attendre de bons résultats parce que là, on est premier, c’est vrai mais avec beaucoup de difficultés.

Vous voulez dire que le Ndiambour peine à remporter ses matches ?

Le Ndiambour devait mieux gagner ses matches. Par exemple dimanche dernier, on était premier avant même le match. Comment un entraîneur peut aligner dix demi-défensifs sur le terrain ? C’est comme s’il ne voulait pas gagner. On devait conforter notre place de leader et on serait à l’aise aujourd’hui. Certes, on est toujours dans la course pour la montée mais une toute petite erreur peut nous empêcher d’atteindre notre objectif. Krimau n’a jamais voulu communiquer avec les gens. Il ne veut rien entendre, il est têtu. Il passe tout son temps à se chamailler avec les joueurs qui sont ses fils et ses neveux. S’il a un problème avec un joueur, il ne l’aligne pas. On l’avait recruté pour le Ndiambour mais pas pour son compte personnel.

Krimau est parti. Alors qui va lui succéder sur le banc du Ndiambour ? 

On n’a pas désigné un entraîneur pour le remplacer. Après le match contre ETICS (joué dimanche dernier au stade Djibril Diouf de Louga, 0-0), la direction de l’équipe s’est réunie et a pris une décision. On est allé au complexe du Ndiambour signifier à Krimau, son assistant et l’entraîneur des juniors que maintenant on va travailler en collège. On ne va plus laisser seul Krimau diriger l’équipe. Le directeur technique nous a demandé d’attendre pour qu’il discute avec Krimau. Mais, ce dernier n’a rien voulu comprendre. Et ce n’est pas élégant de sa part. Krimau n’est qu’un entraîneur de premier degré. Boubacar Traoré en est un de troisième degré et pourtant il a accepté d’être son assistant. Il ne voulait pas mais je lui ai demandé et il a accepté. Pourquoi Krimau refuse le collectif ? Il a attendu la nuit, vers deux heures du matin, pour prendre la fuite. Il est parti et il n’a dit « au revoir » à personne.

Il ne vous a pas informé de son départ ? 

Il n’a informé personne.

Et vous l’appelez ? 

Non ! Je ne cherche même pas à le voir. Le lendemain de son départ, j’ai pris un huissier pour constater son départ.

Depuis le début de la saison, le Ndiambour a perdu deux entraîneurs… 

(Il coupe) Même si c’était dix entraîneurs, s’il faut le faire, je le ferais. Si le joueur n’est pas en forme, on le change. Si l’entraîneur n’est pas à la hauteur, on le remplace aussi. On n’a pas le temps d’attendre. Le championnat est trop court. Notre objectif est de retrouver la ligue 1.

L’effectif en place pourra-t-il atteindre cet objectif ? 

C’est ce qu’on souhaite. On fait tout pour revenir dans l’élite. Le reste est entre les mains de Dieu.

Parlons maintenant des finances du club. D’où proviennent les fonds mis à la disposition du Ndiambour ? 

Des Ndiambour-Ndiambour ! La mairie de Louga a débloqué une subvention de dix millions de francs Cfa. Deux ou trois politiciens conscients ont aussi décidé de nous accompagner. Mais, la majeure partie des hommes politiques de Louga ne se préoccupent que de leurs intérêts. Ils n’ont rien donné au club. Pourtant, le Ndiambour de Louga est le dénominateur commun de Louga. Ces politiciens qui ne cherchent que des postes n’ont rien foutu à Louga. Je les dénonce et je continuerai à le faire. Il faut qu’ils arrêtent de nous emmerder. Ils ne font rien pour l’équipe. Toutefois, si le Ndiambour est sur orbite, ces politiciens vont encore venir pour faire de la récupération politique.

Est-ce que la participation financière des Ndiambour-Ndiambour permet de couvrir toutes les dépenses du club ? 

Alhamdoulilah ! Nous sommes à jour avec les joueurs, les entraîneurs et avec tout le monde. On ne doit rien à personne. Les cadres lougatois nous soutiennent. Ils nous appuient financièrement sans tambour ni trompette.

La gestion du complexe El Hadj Omar Bongo, qui appartient au Ndiambour et qui a été louée à un privé, avait soulevé quelques inquiétudes… 

La gestion du complexe n’a jamais créé de problèmes. Il (le locataire) nous doit de l’argent, plus de cinq millions. Il nous a laissé du n’importe quoi, des factures d’électricité impayées… Et puis, le Ndiambour ne bénéficiait pas de l’exploitation du complexe. C’est pourquoi, le club a repris son bien. Maintenant, on n’a pas le temps de s’occuper du complexe. On veut vraiment mettre les bouchées doubles pour faire monter l’équipe.

Et le différend avec le Jaraaf de Dakar ? Vous réclamiez au club de la Médina de l’argent suite au transfert de Dieylani Fall du Jaraaf à l’AJ Auxerre. Où en êtes-vous aujourd’hui ? 

Le Jaraaf sait pertinemment qu’il nous doit de l’argent. L’affaire est devant la justice et on attend. Ils savent (les dirigeants du Jaraaf) qu’ils nous doivent de l’argent.

Combien ? 

A peu près une cinquantaine de millions. Je ne m’y connais pas trop.

Est-ce que le Ndiambour suscite toujours un engouement populaire comme c’était le cas à l’époque où le club jouait les premiers rôles dans le championnat sénégalais de football ? 

Le Ndiambour n’a jamais suscité autant d’engouement comme c’est le cas aujourd’hui. Moi, j’ai toujours été au Ndiambour. Je suis avec le club depuis plus de trente ans. J’ai toujours été supporteur de l’équipe qui se regroupait chez moi, à Dakar. Ce que le Ndiambour a aujourd’hui, il ne l’a jamais eu.

Même le Ndiambour de Maguette Diouf (frère du Président Abdou Diouf et ancien président du club) ? 

Même le Ndiambour de Daby Diagne. Ce dernier était plus fort que Maguette Diouf. Daby Diagne était le meilleur président du Ndiambour. Si le complexe sportif a vu le jour, c’est grâce à lui. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Daby Diagne, c’est le Ndiambour.

 Est-ce que ces anciens continuent de soutenir le club ? 

A part Daby Diagne, je n’ai vu aucun ancien président. Mon prédécesseur, Mafall, contacte certaines bonnes volontés pour venir en aide au club. Les autres nous appellent et prient pour la réussite de l’équipe.

 

Leeral

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