Très en jambes dans ce Mondial, Idrissa Gana Guèye a encore livré une grosse prestation hier face à l’Équateur et confirmé qu’il est l’un des meilleurs joueurs sénégalais dans ce tournoi. Averti en seconde période, le vice-capitaine des Lions sera privé de huitième de finale au grand dam d’une équipe sénégalaise qui devra faire sans son patron de l’entrejeu.
Le Sénégal lui doit une fière chandelle dans cette qualification pour les huitièmes de finale. Omniprésent dans l’entrejeu depuis le début de cette compétition, Idrissa Gana Guèye est en effet éblouissant dans ce Mondial. Au four et au moulin, l’ancien milieu de terrain du Paris Saint-Germain est d’un très grand apport dans les bonnes prestations livrées jusqu’ici par le Sénégal. Un visage reluisant qui contraste avec sa dernière Can où il n’a pas particulièrement brillé. Victime du système avec l’intégration express de Nampalys Mendy, Gana s’est adapté à son rôle de relayeur et une présence plus haute sur le terrain. Á l’amorce du pressing pour étouffer l’adversaire, il joue aussi ce rôle de gardien sur le relanceur adverse. Après avoir donné du fil à retordre à Frenkie De Jong lors de la première journée, il en a fait de même hier face à Moisés Caicedo en le gênant au maximum et coupant les circuits de passe.
Un premier tour XXL qui vient taire les critiques sur son rayonnement en équipe nationale du Sénégal. Des remontrances qui n’ont pas ébranlé l’homme aux 97 sélections qui met plus l’accent sur le rôle qu’il doit toujours jouer en sélection. « Je me sens très bien comme je me suis toujours senti dans cette équipe. C’est l’équipe nationale du Sénégal. On est toujours content de répondre présent malgré les critiques et tout ce qu’on peut dire. On donnera tout sur le terrain. Les états de forme c’est comme ça. Ça va, ça vient et on accepte et on continue de travailler. On sait que s’il y a une chose qu’on ne pourra pas me reprocher c’est de tout donner sur le terrain, de bien travailler à l’entraînement. Après, que je joue bien ou pas, c’est Dieu qui donne et on espère toujours que le plus important pour moi c’est que l’équipe gagne et qu’on continue d’avancer », indique Gana Guèye.
Privé de huitième comme Fadiga en 2002
En dépit de son sourire sur le terrain à la fin du match mais aussi en zone mixte, le joueur d’Everton a eu un pincement au cœur en sachant qu’il sera absent pour les huitièmes de finale. Averti à la 65ème minute, il ne sera pas de la partie lors du prochain match après avoir récolté un premier avertissement lors du match inaugural contre les Pays-Bas. Un coup dur pour Gana qui ne pourra pas apporter sa science du marquage et du placement face au premier du groupe B que les Lions croiseront le 4 décembre. Il n’a pas manqué d’afficher sa déception après le match même si le plus important a été fait. « C’est vrai que sur le coup je n’arrêtais pas de dire à l’arbitre qu’à cause de sa faute je ne vais pas participer aux huitièmes de finale. Derrière, on prend ce but en plus. C’était un moment compliqué mais je suis resté fort. L’équipe est restée très forte. Il fallait revenir et gagner ce match-là. Et on a su le faire », relativise Gana.
Aliou Cissé devra se remuer les méninges pour remplacer un Gana Guèye jusqu’ici incontournable dans son milieu de terrain. Son absence va forcément peser dans les têtes mais aussi sur le terrain. Mais les Lions pourront prendre en exemple le huitième de finale de 2002 où l’équipe a dû jouer sans Khalilou Fadiga et Salif Diallo, tous deux suspendus. 20 ans après, Kalidou Koulibaly et Cie ne manquent pas d’une référence pour se motiver davantage pour se payer le scalp de leur prochain adversaire et honorer un de ses leaders.