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Malgré un effectif pléthorique, Aliou Cissé n’a pas encore de certitudes sur les côtés de la défense des «Lions» et devra très vite trouver une solution au poste d’arrière-droit avant la suite des qualifications de la Coupe du monde en octobre, avec une double confrontation avec la Namibie.

Le nouveau chantier de Cissé. Contraint de se passer des services de Youssouf Sabaly (blessé) et Lamine Gassama (sans club) sur les deux derniers matches des qualifications à la Coupe du monde, le sélectionneur national a fait avec les moyens du bord. Fodé Ballo-Touré, puis Saliou Ciss ont fait le job sur le côté gauche, sans toutefois avoir l’apport d’un Sabaly à son meilleur niveau. Cependant, on ne peut pas en dire de même pour le côté droit. Titularisé sur les deux rencontres, Ibrahima Mbaye est le symbole des difficultés actuelles de la sélection à ce poste. Très transparent à Thiès face au Togo (2-0), le défenseur de Bologne n’a pas été, non plus, étincelant à Brazzaville contre le Congo (3-1). Encore très moyen et pas au niveau du collectif, il a été fautif sur le penalty qui a amené l’égalisation des «Diables rouges» en fin de première période. À quelques semaines de la suite des éliminatoires du Mondial 2022 avec une double confrontation avec la Namibie (les 6 et 10 octobre), Aliou Cissé se retrouve dans l’impératif de trouver une solution.

«C’est le point faible de cette équipe»

L’ancien arrière-droit de l’Équipe nationale, Ferdinand Coly, évoque un problème qui «dure depuis un moment». «On a eu une longue période de disette sur les côtés et cela a été compensée dans le temps avec Lamine Gassama et surtout un excellent Sabaly qui, à mon avis, est indiscutable. Malheureusement, Gassama n’a pas encore de club. C’est un joueur qui a de l’expérience et a eu à progresser et s’imposer.» Le coéquipier de Aliou Cissé en 2002 est formel, «nous avons besoin de nous renforcer sur les côtés». «Parce que de la même manière que nous étudions nos adversaires, ils en font de même, dit-il. Quand vous jouez le Sénégal, vous savez que c’est très fort dans l’axe et au milieu, mais sur les côtés, il y a peut-être un peu de place.» Et à en croire l’ancien titulaire du poste en sélection, le mal est plus profond. «Je ne dis pas que c’est notre point faible pour ne pas dénigrer qui que ce soit. Mais actuellement, si on regarde l’équipe, je dirais oui. Les joueurs qui sont là, je ne dis pas qu’ils manquent d’expérience, mais le haut niveau… À part Saliou Ciss qui est expérimenté, Ballo-Touré est aussi un excellent joueur, mais il a besoin de jouer pour avoir des automatismes. C’est en jouant qu’on acquiert de l’expérience et il y a de petits détails qui ne peuvent être réglés que par jeu et la compétition.»

En sélection depuis bientôt une décennie, Saliou Ciss a «son mot à dire». «Aujourd’hui, c’est un joueur expérimenté», assure Coly. Mais l’équation reste entière. «Il faut asseoir ces latéraux et leur donner du temps de jeu. Je ne sais pas le choix qui sera fait, mais ils ont besoin de jouer et trouver ces automatismes. Sur les côtés, ce n’est pas facile. On vous demande d’avoir un apport offensif et revenir faire le travail défensif et resserrer dans l’axe, ce n’est pas évident. C’est tout le couloir qu’il faut animer. Cela fonctionne en binôme, c’est-à-dire entre un latéral et un excentré. Si vous changez tout le temps, comment voulez-vous avoir des automatismes ? C’est compliqué. On a peu de temps et ce n’est pas facile pour Aliou Cissé, parce qu’il doit régler ce problème assez vite en essayant plusieurs joueurs. Il est pris dans le temps et il faut que cela marche. Il faut aussi trouver une compatibilité avec les excentrés et ce n’est pas évident. Il faut du temps pour travailler les coulissages entre le latéral et l’excentré. Il y a un enchaînement des matches avec les qualifications et c’est excellent pour progresser, gommer et améliorer avant la CAN.»

Moutarou Baldé, «l’homme idéal» sur le côté droit

Le côté gauche plus ou moins fourni avec Saliou Ciss et Fodé Ballo-Touré, le flanc droit de la défense des «Lions» demeure problématique. Et si Moutarou Baldé était la solution ! Tranchant à son entrée en jeu face au Togo à la place de Ibrahima Mbaye (73e), l’arrière-droit de Teungueth Fc s’est montré à son actif avec un centre qui a été à l’origine du deuxième but du Sénégal inscrit par Abou Diallo contre les «Éperviers». Lancé en fin de match quelques jours plus tard à Brazza (90e), il a aussi tenu bon dans les dernières minutes contre le Congo. Mbaye Badji n’a pas de doute, c’est «l’homme idéal pour jouer à ce poste». «Je le connais depuis ses débuts à Yeggo où il a été formé, il fait partie des meilleurs latéraux au Sénégal. Parmi tous nos joueurs, aussi bien au Sénégal qu’en Europe, je ne vois pas un meilleur arrière-droit. Si on lui fait confiance, il a la capacité et les qualités pour jouer en Équipe nationale. Il a maintenant de l’expérience après avoir joué dans beaucoup de catégories des autres sélections, notamment en Equipe nationale locale avec laquelle il a fait beaucoup de campagnes. Il a été exceptionnel en Ligue des Champions en étant impliqué sur la plupart des buts de Teungueth. On doit lui donner sa chance pour qu’il puisse éclore», assure l’ancien défenseur international polyvalent qui a aussi beaucoup joué au poste d’arrière-droit avec le Sénégal. «Je connais ce poste pour y avoir joué et connais les qualités qu’on doit avoir pour exister. Il a toutes ces qualités et l’expérience. Offensivement et athlétiquement, il a de la vitesse et un bon timing pour faire des centres. Défensivement, il est aussi présent dans son resserrement. On peut avoir peur en se disant qu’il va jouer contre de très grands joueurs, mais il n’est pas complexé. Il est humble, travailleur et a la tête sur les épaules.»

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