Récemment appelé en sélection par Aliou Cissé, le joueur de Sochaux y a côtoyé des très grands joueurs. Formé au Sénégal et passé par le Maroc et l’Espagne, Ousseynou Thioune s’éclate désormais en Ligue 2 avec Sochaux. Entretien exclusif avec le milieu de terrain au parcours atypique.
Comment s’est déroulée ton enfance ?
Ça s’est bien passé. J’avais la famille à mes côtés, on m’a soutenu, on m’a bien élevé, on m’a inscrit à l’école. Comme je suis issu d’une famille de footballeurs, je suivais mes frères quand ils jouaient au foot. Par la suite, mon oncle m’a envoyé dans le centre de formation du FC Diambars. Là-bas, j’ai effectué ma formation et ma pré-formation. J’ai intégré le centre en novembre 2006.
Le foot a toujours eu une place particulière dans ta vie ?
Dès que je suis né, j’ai tapé dans un ballon (rires). Au début, c’était un passe-temps pour moi parce que l’école était très importante pour ma famille. Je me suis mis à ce sport car mes grands frères jouaient au foot et c’est devenu naturel pour moi. Quand je suis entré au FC Diambars, j’ai compris que je deviendrai professionnel. Du coup, à ce moment-là, j’ai fait passer le foot avant ma scolarité.
Tu as été champion du Sénégal avec ce club, est-ce le plus beau souvenir de ta carrière ?
Oui, j’ai été champion en 2013, c’est la première fois que je gagnais un trophée national. C’était un rêve de gamin qui se réalisait. On l’a fêté dans la ville, l’ambiance était bonne, c’était incroyable.
Tu as par la suite signé au Maroc, à l’Ittihad Tanger, pourquoi ce choix ?
Je n’ai pas eu le choix. J’ai eu une proposition au Maroc et j’avais envie de quitter le Sénégal pour découvrir un autre championnat. Et je n’ai jamais regretté mon choix car j’ai été champion en 2018. Aujourd’hui, je suis heureux quand je pense à mon passage au Maroc.
Qu’as-tu le plus apprécié là-bas ?
Les supporters. Je n’ai jamais vu des stades remplis comme au Maroc avec autant de ferveur. Ils donnent tout pour leur équipe, on le ressent et on est très émus. Comme il y a beaucoup d’ambiance dans les stades, on s’ennuie jamais quand on est sur le terrain.
Tu es ensuite allé jouer au Gimnastic de Tarragone en Segunda B. L’Espagne, c’était un pays qui t’attirait niveau football ?
Oui, car l’Espagne est un pays de foot. J’ai fait 6 mois là-bas et j’ai appris beaucoup de choses. J’ai énormément progressé techniquement. Là-bas, je devais jouer vite, recevoir, jouer dans les intervalles et surtout, j’ai énormément appris dans le domaine offensif. L’Espagne est un championnat qui privilégie l’attaque. Je ne regrette pas mon passage là-bas.
“Quand Omar Daf m’a appelé, je n’ai pas hésité”
Désormais, tu joues à Sochaux et tu réalises un bon début de saison. Pourquoi avoir choisi ce club ?
J’ai vu que c’était une équipe très jeune et je me suis dit que je devais venir ici pour progresser. Aussi, j’ai beaucoup d’estime pour le coach, Omar Daf, donc quand il m’a appelé, je n’ai pas hésité une seule seconde. Je savais qu’il m’apprendrait beaucoup de choses.
Justement, tu t’entends très bien avec cet entraîneur, qu’est ce qu’il t’apprend et quels conseils il te donne ?
J’ai une relation particulière avec lui parce qu’il m’a enseigné beaucoup de choses tactiquement et m’a aussi donné une leçon de vie. Il nous dit régulièrement que si on n’est pas modestes, on ne deviendra jamais quelqu’un. Je commence à gagner en maturité et je renforce de plus en plus mon niveau tactique grâce à lui. J’ai vraiment progressé avec lui. C’est un coach que je respecte beaucoup et j’aimerais m’inspirer de lui. Je suis content de moi, car je franchis des paliers.
Comment s’est passée ton adaptation dans le vestiaire ?
Super bien et je peux dire que je ne me suis pas ennuyé (rires) ! Je suis arrivé ici, j’ai rencontré des amis. C’est un groupe qui vit très bien même s’il est jeune. Quand on regarde nos résultats, on voit que l’équipe est très soudée. Quand tu viens dans notre vestiaire, tu ne sais pas qui est nouveau et qui est ancien. L’équipe vit bien, il y a une bonne cohésion de groupe et tout le monde s’entraide. Je pense que dans le vestiaire, j’ai un rôle de leader. Depuis tout petit, on m’enseigne ce trait de caractère. J’adore aider et être présent pour les autres.
Penses-tu que Sochaux puisse retrouver la Ligue 1 en fin de saison ?
Actuellement, on joue pour le maintien. On va essayer de garder cette mentalité tout en étant performants. On va d’abord tenter de valider notre maintien et après on regardera plus haut. Il nous reste des points à prendre. Il faut qu’on se concentre, qu’on soit modestes et si on bosse dur, je pense qu’on arrivera à atteindre nos objectifs.
“Mon objectif est de taper dans l’œil du sélectionneur”
Tu es international sénégalais, que ressens-tu quand tu joues pour ton pays ?
Tout récemment, le coach a fait appel à moi. Tout joueur rêve de défendre les couleurs de sa nation. Ça me motive et j’essaie d’être de plus en plus performant en club pour ensuite aller jouer avec mon pays. Mon objectif est de taper dans l’oeil du sélectionneur.
Justement, tu as été rappelé en sélection par Aliou Cissé lors du dernier rassemblement, comment as-tu réagi quand tu as appris la nouvelle ?
J’étais hyper heureux. Ça m’a donné de la confiance et de la motivation. Côtoyer des grands joueurs, c’est un rêve et c’est une bonne chose pour ma carrière. C’est une fierté de jouer avec Sadio Mané Kalidou Koulibaly ou Idrissa Gueye et de partager le terrain avec eux. Ceux sont des joueurs de classe mondiale. J’essaye d’apprendre d’eux.
Quelle relation entretiens-tu avec Idrissa Gueye ? C’est un exemple ?
C’est mon idole. C’est un joueur que j’estime beaucoup et je m’inspire de lui. On a à peu près le même style et le même volume de jeu. J’essaye de suivre ses pas et ce que j’adore en lui, c’est sa modestie. Tout coach rêverait de l’avoir dans son effectif. C’est un joueur intelligent et très bosseur. Il a plus d’expérience que moi parce qu’il a joué dans de très grands clubs. Si je continue à suivre ses pas, je peux devenir comme lui ou même aller plus haut.
Tu n’as pas été sélectionné pour la CAN 2019, est-ce une déception pour toi ?
Non, car quand on regarde actuellement l’équipe du Sénégal, on voit qu’elle est composée de très grands joueurs. Il faut que je sois patient, que j’attende mon tour. Je ne suis pas pressé, chaque chose en son temps. Je veux être performant à Sochaux et ensuite, c’est le sélectionneur qui décidera qui jouera.
“Je suis un combattant”
Comment te définirais-tu en tant que joueur ?
Je suis un combattant, j’aide l’équipe à mieux défendre et à mieux attaquer. En club, je joue plus dans une position offensive que défensive. J’essaie d’aider l’équipe avec mes récupérations de balle et je tente d’aller de suite vers l’avant, pour aider l’équipe. Au début de ma carrière, j’étais attaquant de pointe. Par la suite, quand les entraîneurs m’ont vu jouer, ils m’ont dit : « Tu n’es pas fait pour être attaquant ! Tu es fait pour être au milieu de terrain ».Moi-même, je ne sais pas à quel poste je joue, car je suis très polyvalent. Je me définis donc comme un milieu de terrain très polyvalent (sourire).
Quels sont les clubs et championnats qui te font rêver ?
Le Real Madrid est mon équipe et la Premier League mon championnat. Je rêve de jouer là-bas un jour.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter par la suite ?
Assurer le maintien avec Sochaux, être performant en club, retourner en sélection et ce sera déjà bien (rires) !