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Le Sénégal s’apprêtent à entamer la défense de leur titre (13 janvier-11 février). Avant de débuter le tournoi en Côte d’Ivoire, l’attaquant de l’Olympique de Marseille s’est livré sur cette compétition à part.

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 Vous allez remettre votre titre en jeu à la CAN. C’est une position particulière d’arriver comme le patron, celui qui a déjà gagné le trophée. Comment vous sentez-vous?

On ne parle pas d’arriver en étant les patrons. On sait que ce n’est pas facile de gagner une CAN. C’est une compétition très difficile, on va aller là-bas pour gagner.

Pourquoi c’est si difficile une Coupe d’Afrique des nations? On a parfois l’impression qu’il y a des équipes de faible niveau, comme la Tanzanie ou d’autres équipes…

À la CAN, on peut dire que tout le monde est favori. Tu peux voir la Tanzanie éliminer le Sénégal ou d’autres équipes. C’est très compliqué.

Comment gérer la différence de climat entre l’Europe et la Côte d’Ivoire ? Ça peut être un problème pour certains?

Un petit peu. Moi, ça ne me pose pas de problème. Mais parfois, ça peut. Parfois, tu joues à 15h ou 14h et c’est compliqué. Il y a de la chaleur, il n’y a pas de vent, c’est sec. C’est parfois très très dur, même pour moi qui suis né en Afrique. Mais on est là pour la nation, on donne tout pour le Sénégal. À la fin, tu ne sens plus rien du tout (sourire).

Même si vous n’êtes pas toujours titulaire avec l’OM, dans quelles mesures cette première partie de saison vous emmène en forme à la CAN?

Je travaille beaucoup, même quand je ne suis pas titulaire. Je travaille aussi en dehors. Je vais continuer et j’espère que ça va me donner de la force. Physiquement, je suis prêt, mentalement aussi.

Avez-vous l’impression que le Sénégal est plus fort qu’il y a deux ans? Vous avez de jeunes joueurs qui sont arrivés, il y a aussi Sadio Mané ou Kalidou Koulibaly qui jouent dans des championnats moins relevées (Arabie saoudite, ndlr)…

Oui, je peux dire qu’on est encore plus forts quand tu vois les jeunes qui arrivent en sélection. Au niveau des cadres, il y a encore tout le monde. On peut dire que Sadio Mané, Kalidou Koulibaly ou Edouard Mendy jouent en Arabie saoudite, mais quand ils viennent en sélection, on ne dirait pas. Ils sont prêts physiquement et mentalement. Nous, on est derrière eux, ce sont les cadres. Moi, on peut dire que je fais maintenant partie des cadres. On est là pour les nouveaux joueurs.

Vous sentez que le regard a changé sur le Sénégal? Que vous êtes encore plus craints grâce à ce titre?

Non, on respecte tout le monde et tout le monde nous respecte aussi. Comme je l’ai dit, on va aller là-bas pour gagner mais on respecte tout le monde. Pour gagner, il faut respecter tout le monde et avoir un bon plan de jeu. On sait que ce n’est pas facile, mais on va tout donner pour ce pays.

Comme vous le dites, vous faites maintenant partie des cadres. Comment avez-vous vécu l’arrivée des petits frères Pape Gueye et Iliman Ndiaye?

On est une famille. Quand on arrive, on dirait que ça fait longtemps qu’on la connaît. On fait des blagues, comme en famille. Iliman et Pape, ce sont des super joueurs, ils sont gentils. En sélection, on se parle beaucoup. Ce sont eux qui doivent prendre la relève, les cadres sont là pour donner un coup de main.

L’OM est très représenté dans cette CAN. Rien que pour le Sénégal, il y a trois représentants marseillais. Est-ce que vous sentez ce devoir de presque porter les couleurs de l’OM en Afrique?

Oui, c’est évident. Maintenant, peu importe où je vais, je porte le drapeau de l’OM. Le Sénégal, la CAN, la Coupe du monde: je porte le maillot de l’OM. Maintenant, c’est dans le sang (rire). Et pour les autres aussi, j’espère qu’ils vont faire une super CAN et qu’on va se croiser en finale ou demi-finale.

Avant une éventuelle demi-finale ou finale, il y a ce match de poule contre le Cameroun (2e journée, le 19 janvier à 18h). Sénégal-Cameroun, c’est un grand classique. Vous l’attendez avec impatience? Car c’est un match qui peut conditionner la suite de la compétition…

Oui, c’est un gros match. Mais on prend match par match. Les matchs de poule sont très durs. Tu peux dire que tu attends le match contre le Cameroun mais jouer avant contre la Gambie, faire un mauvais match et perdre. C’est compliqué. On va préparer match par match. On sait que tout le monde attend le match contre le Cameroun, mais on est tranquilles.

En quoi une préparation d’un match avec le Sénégal est-elle différente d’une préparation d’un match de Ligue 1? Est-ce que vous pouvez nous faire entrer dans l’intimité du vestiaire sénégalais? Est-ce qu’il y a plus de musique, est-ce que vous chantez…

Ça, c’était avant. Avant, on mettait beaucoup de musique dans les vestiaires et dans le bus. On dansait avant le match. Mais maintenant, on a changé ça. Depuis qu’on a changé ça, on a gagné la CAN (rires), donc on va continuer sur ça. À l’OM, il y a beaucoup d’ambiance, on met la musique mais après on est prêts pour faire la guerre, comme je dis souvent. Mais en sélection on ne met pas de musique, on reste focus, le coach ne voulait pas qu’on mette de la musique.

Certaines choses ont été changées alors…

Oui, on a changé. Avant, quand on gagnait les premiers matchs à la CAN ou dans d’autres compétitions, on allait voir les supporteurs et on dansait. Maintenant, on ne le fait plus. On le fait juste quand on gagne la compétition, mais en poule ou en quart de finale, on ne le fait plus.

Il y a plus de sérieux?

A l’hôtel, on met la musique, on est heureux. Mais maintenant, on est focus.

C’est un rêve de revivre ce qu’il s’est passé il y a deux ans? Car on a vu des images extraordinaires, que ce soit sur place, au Sénégal ou ici en France…

Je veux revivre des moments comme ça tous les jours. Tout le monde attendait ça depuis longtemps. C’est la première fois qu’on ramenait la CAN à la maison. Tout le monde est sorti, tout le monde était content, la famille…

Quelle image gardez-vous le plus de ces moments-là?

C’est la famille. Quand je suis rentré chez moi après la CAN, on m’a accueilli… (il coupe) Je ne savais pas qu’il y avait autant de monde. Je suis arrivé vers 15 heures ou 16 heures dans ma ville. Et je suis rentré chez moi qu’à 2h du matin, car il y avait beaucoup de monde, tout Saint-Louis (sa ville natale, ndlr) est sorti pour moi. Ça fait plaisir de voir ça. À Dakar, c’était pareil. On a été bloqués de 14h jusqu’à 23h ou minuit. J’aimerais bien vivre ces moments encore une fois.

C’est une CAN qui s’annonce très relevée. Vous confirmez que ça va être très dur? Et quelles sont les nations qui peuvent gagner selon vous?

Ça va être très très dur. Quand tu vois le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Algérie, la Tunisie… Mêmes les autres, la Guinée… Tout le monde peut gagner cette compétition. J’espère que ce sera le Sénégal.

C’est compliqué de s’habituer aux terrains en Afrique? On sait que ce sont parfois des terrains particuliers…

C’est compliqué car quand tu viens ici (en Europe, ndlr), tu as de bons terrains, le ballon roule. Mais en Afrique, tu peux parfois jouer un seul match et quand tu reviens pour le deuxième, le terrain est abîmé. Et ça change tout. Mais on s’adapte sur ça car on est africains, on n’a pas le choix et on ne peut pas annuler un match à cause d’un terrain comme ça (rire). Mais il faut s’adapter, ce n’est pas simple. C’est pour ça que je dis que c’est très dur de gagner la CAN, mais il faut faire avec.

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