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Il entame sa deuxième saison avec Kayseri Erciyesspor. Porteur du dossard n°5, le défenseur central international sénégalais se dit heureux en Turquie. À 31 ans, Kader Mangane parle du football avec l’expérience d’un joueur qui évolue en Europe depuis 2001. Entretien

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Kader, votre championnat vient de débuter. Comment s’annonce-t-il pour vous et votre club ?

On a bien débuté avec un match nul contre Trabzonspor lors de la 1ère journée (entretien réalisé vendredi avant la 2ème journée qui a vu Kayseri Erciyesspor neutraliser 2-2 Gaziantepspor, le lendemain samedi). Ce qui n’est pas un mauvais résultat si l’on sait que Trab fait partie des grosses cylindrées du football turc. Mais le chemin est encore long, parce que le championnat ne fait que débuter. Nous nous évertuerons chaque weekend à grappiller des points afin de réaliser un bon parcours.

C’est quoi réaliser un bon parcours pour Kayseri Erci-yesspor ?

Vous savez dans tous les pays, il y a quatre ou cinq équipes qui dominent le championnat. En Angleterre, c’est Chelsea, City, United, Liverpool, en France c’est Paris, Monaco, Lyon, en Espagne, Real, Barça et Athletico, ici (en Turquie), c’est Galatarasay, Besiktas, Trabzonspor et Fenerbahçe. Pour Kaysespor, faire un bon parcours c’est gêner les équipes précitées. Mais on ne se met pas la pression. Finir 3ème ou 4ème serait un excellent résultat. Nous allons jouer les troublefêtes pour essayer d’accrocher une place européenne.

Trois anciens Rennais, le Camerounais Mandjeck, le Ghanéen Boye et vous, évoluent aujourd’hui à Kayseri. Est-ce un hasard ?

Un hasard, non. En fait, quand j’ai quitté l’Arabie Saoudite (Al Hilal FC) pour l’Angleterre (Sunderland), les dirigeants de Kayseri étaient à la recherche d’un défenseur central. Comme ils me connaissaient bien, John Boye leur a parlé de moi. C’est comme ça que je me suis retrouvé au club. Georges Mandjeck était déjà là et nous formons effectivement un trio d’anciens Rennais. À mon tour, je leur ai recommandé Pape Diakhaté (Malickou) qui jouait à Grenada en Espagne. Dommage qu’il ne soit resté que six mois.

Aujourd’hui, on parle de la Turquie comme d’une destination privilégiée par les footballeurs sénégalais…

Je ne sais pas si c’est une destination privilégiée, mais le championnat turc réussit bien aux joueurs sénégalais. Moussa (Sow) marque beaucoup de buts avec Fenerbahçe. La saison dernière, on a découvert le jeune Baye Oumar Niasse, il y a Demba Bâ qui vient d’arriver et qui fait de bonnes choses. On a eu Diomansy (Kamara), Ibrahima Sonko, Lamine Diarra, Alfred Ndiaye, bref les footballeurs sénégalais sont très respectés ici.

Vous avez connu les championnats suisse, français et anglais, à quelle place situez-vous celui de Turquie ?

Il y a un fait, le championnat turc n’est pas aussi médiatisé que ceux de France et d’Angleterre, mais il ne faut pas le sous-estimer. Les étrangers ne connaissent et ne s’intéressent qu’aux grands clubs comme Galatasaray, Fenerbahçe et Trabzonspor ou Besiktas, mais le niveau du championnat est de bonne facture, les matchs se jouent dans des stades pleins avec des matchs plaisants. Personnellement, je prends beaucoup de plaisir à jouer ici.

Si vous prenez du plaisir en Turquie c’est que vous ne souffrez peut-être pas d’un phénomène pernicieux dans le football européen, le racisme ?

Non, franchement, en Turquie, on ne connaît pas cela. Ici, le public est très respectueux et même s’il y a une grande rivalité entre clubs, ce qui est tout à fait normal, il n’y a pas de racisme. Et d’après ce que je vois, s’il devait y en avoir, les dirigeants le combattraient. Franchement, ici je ne vois pas le racisme et je ne connais pas de joueur qui en a souffert.

Vous n’êtes plus revenu en sélection depuis septembre 2012 et le match aller, à Abidjan (2-4), des éliminatoires de la CAN-2013. Suivezvous l’équipe néanmoins ?

Je n’ai pas suivi intégralement les derniers matchs, mais j’ai quand même regardé quelques séquences et je suis très content que l’équipe ait gagné contre l’Égypte et le Botswana. Avant tout, je suis Sénégalais et footballeur, de surcroît j’ai porté plusieurs fois le maillot national. Je crois qu’avec ces résultats on est bien parti pour la qualification à la CAN, mais il faut continuer le travail.

La Tunisie, 2ème du groupe et prochain adversaire du Sénégal les 10 et 14 octobre, est un sérieux client ?

Il n’y a pas lieu de s’alarmer, on connaît le jeu tunisien. Et je suis persuadé que la Tunisie est à notre portée. Le Sénégal doit simplement continuer à jouer sur ses valeurs. Nous avons des joueurs de talent et nous sommes sur la voie royale pour atteindre nos objectifs. C’est vrai que la Tunisie est une grande équipe qui a déjà gagné une CAN, mais devant notre public, il lui sera très difficile de nous marcher dessus.

Considérez-vous que les Lions ont déjà un pied à la CAN au Maroc ?

Le chemin est encore long et périlleux, mais on est leader de notre groupe avec 6 points. Il faut finir le travail et gagner chaque match. Je crois qu’à ce stade, le rêve est permis. Je suis optimiste.

Beaucoup de joueurs, dont vous, ayant participé à la CAN 2012 sont aujourd’hui en dehors de la sélection…

En équipe nationale, on vient et on part. C’est tout à fait normal et logique. Quand on part, d’autres joueurs arrivent, c’est comme ça. Plusieurs générations sont passées en équipe nationale, ont parfois marqué l’histoire du football sénégalais. On parlera toujours des générations de 1968, 1986, 1990, 2002, 2012, ainsi de suite.

Peut-on considérer que Kader Mangane a pris sa retraite internationale ?

Je suis concentré sur mon club, mais je ne dirai jamais que j’ai tiré un trait sur l’équipe nationale, tant que je suis footballeur. Mais c’est avec beaucoup de satisfaction et de fierté que je vois de jeunes joueurs arriver en sélection. Je suis à fond derrière eux pour qu’ils qualifient le Sénégal à la CAN 2015 au Maroc. Je souhaite qu’ils fassent ce que nous n’avions pas pu faire en termes de résultats. Je suis un de leurs fervents supporters.

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