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Amadou Kane, Makhète Djité et Abdoulaye Guèye inculpés pour faux et usage de faux

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Entre Moussa Diaw Dieng et Amadou Kane, les relations ont toujours épousé les contours d’un relief accidenté. Depuis hier, la dualité au sommet du mouvement «Navétanes» a pris un nouveau tournant. Encore plus glissant que les précédents. Cette fois-ci, c’est sur le terrain judiciaire que le match se jouera.

En déposant une plainte le 13 mai dernier sur la table du Procureur, Moussa Diaw Dieng, ancien vice-président de la fédération sénégalaise de football, président déchu de l’Orcav de Diourbel, ne se doutait pas qu’il allait servir un «Sukëru koor» aussi salé à son ennemi intime, Amadou Kane, président de l’Oncav. Depuis hier, ce dernier est inculpé et placé sous contrôle judiciaire par le juge Barry du 1er Cabinet d’Instruction du tribunal régional de Diourbel. Au président de l’Oncav, il est reproché les délits de faux et usage de faux en écritures publiques à la suite d’une plainte des anciens responsables de l’Orcav de Diourbel, Moussa Diaw Dieng et Mamadou Dioum (secrétaire général de l’Odcav de Diourbel), dont la suspension, intervenue en octobre dernier à la veille des renouvellements de la structure dirigeante du mouvement «Navétanes», est à l’origine du problème qui a atterri sur la table du juge d’instruction. Lequel a notifié aux mis en cause (Amadou Kane, Makhète Djité, secrétaire général de l’Oncav et El Hadj Abdoulaye Guèye, président de l’Orcav de Kaolack) leur inculpation et placement sous contrôle judiciaire. Accusés de faux et usage de faux en écritures publiques, ils sont ainsi convoqués à comparaître mercredi prochain pour être entendus dans le fond du dossier. Le document visé est un procès-verbal qui aurait servi à la suspension de la bande à Moussa Diaw Dieng. Ce dernier, après sa démission du poste de vice-président de la fédération sénégalaise de football et cette suspension qui l’a mis hors circuit du mouvement «navétanes» à Diourbel, jubile déjà, au vu de la tournure des événements.

Joint au téléphone, il ne s’est pas privé de crier victoire : «Ils (Amadou Kane et compagnie) s’étaient basés sur un document faux pour me suspendre, ainsi que beaucoup d’autres personnes, comme le président de l’Odcav de Mbacké. Ce procès-verbal est un document faux, parce que l’Oncav ne s’est jamais réunie pour statuer sur cette affaire. Ensuite, ils avaient dit qu’une commission d’audition avait proposé notre exclusion, alors que ladite commission ne figure pas dans les textes de la structure. Pour toutes ces raisons, nous avions saisi le juge d’instruction par une plainte contre Amadou Kane, Makhète Djité, El Hadj Abdoulaye Guèye et X, avec constitution de partie civile. Nous avons dit au juge que ces gens parcourent le pays en distribuant de faux documents contre leurs adversaires. Ils utilisent leurs statuts dans l’Oncav pour faire du faux et les «navétanes» ont été suspendus l’année dernière à cause de cela. Nous avions saisi le ministre des Sports et le président de la République, qui nous avait répondu avoir instruit ses services pour étudier cette affaire. Après quelques mois d’attente, nous avons préféré aller en justice.»

Pour Amadou Kane, rien de nouveau sous le soleil

Si le camp de Diaw Dieng espère une annulation des mesures de suspension prises à leur encontre, du côté d’Amadou Kane, on dégage en touche. Le président de l’Oncav déplore qu’une querelle crypto-personnelle qui l’opposerait à Moussa Diaw Dieng soit transférée à ce niveau, dans un contexte particulier. Amadou Kane se dit tranquille et apporte ses arguments. «Ce n’est pas Amadou Kane, mais l’Oncav qui a suspendu Diaw Dieng. Il faut noter que tout ceci intervient dans un contexte où la saison de «navétanes» est sur le point de démarrer sur toute l’étendue du territoire national, y compris à Diourbel, où la fédération sénégalaise de football s’achemine vers le renouvellement de ses instances. Certains pensent que tous les moyens sont bons pour s’attaquer à Amadou Kane. Le juge a demandé à nous entendre, parce que tout simplement Diaw Dieng a déposé une plainte pour contester sa suspension. Nous irons répondre naturellement, pour lui montrer qu’il n’y a pas eu de faux dans cette histoire. La suspension de Diaw Dieng était tout à fait régulière et les instances de l’Oncav l’ont validée. Le marchandage ne passera pas, même si on m’écartait, car la structure dépasse les personnes. Le juge nous a dit ce que Diaw Dieng nous reprochait dans sa plainte, mais il faut savoir que ce dernier n’est plus dans le mouvement «navétanes» et s’il doit y revenir, ce sera en passant par les voies prévues pour cela. S’il avait été suspendu de manière illégale, le mouvement allait exprimer son désaccord et cela n’aurait jamais pu être avalisé.»

 

Plainte contre plainte

L’histoire ne s’arrête pas là. En amont, le président de l’Oncav a lui aussi sa plainte contre son éternel rival. Dans une requête déposée sur la table du Procureur de Dakar, il reproche à Moussa Diaw Dieng de continuer à faire usage du véhicule de fonction affecté au président de l’Orcav de Diourbel, alors qu’il ne jouit plus de ce titre. «Il a été suspendu, dans le respect des textes, jusqu’à comparution et il refuse de venir comparaître. De plus, ce n’est pas la première fois car il a failli être suspendu dans le cadre de la subvention de l’Oncav.» Dans ce match aux allures d’imbroglio judiciaire, mercredi, une autre mi-temps sera sifflée entre les deux camps.

 

iGFM

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