Publicité

On peut en parler et en reparler, il y aura toujours un petit brin de frustration qui se mêle à une déception aussi grande que le fossé qui sépare les deux. Momo l’ange et Diamé le diable, un génie et son fantôme blasé qui co- habitent dans le même corps.

Autant sa frilosité technico-tactique en équipe nationale égratigne la patience des supporters de la Tanière, autant ses performances en club composent un air de jouissance aux esprits chagrinés.

Dans cette catacombe de paradoxes, le capitaine des « Lions » se perd entre deux feux, l’un fait d’éloges et l’autre de critiques. Un homme dont on aura sans doute toujours du mal à cerner la vraie valeur.

Il n’y a peut-être que ses entraîneurs en club et les adversaires qui le croisent sur les terrains de la Premier League qui connaissent le véritable poids de ce joueur impressionnant

qui impose le respect, mais est souvent incompris. « J’ai du mal à comprendre pourquoi les gens l’accablent à chaque fois qu’il joue avec l’équipe nationale. On s’acharne sur lui à tort parce qu’il est intermittent avec les « Lions », mais les gens oublient qu’un joueur, c’est des hauts et des bas », s’offusque Karim Séga Diouf qui connaît bien Mouhamed Diamé pour l’avoir eu sous ses ordres aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

Le poids des préjugés

Le seul problème du capitaine des « Lions », c’est que son parcours en équipe nationale repose plus sur des bas que sur des hauts, là où tout le monde attend un vrai leader. Son par- cours international ne se résume en fait que sur des bribes de bon, le moins bon étant une logique dans laquelle il est toujours attendu à chaque fois que son nom est inscrit sur la feuille de match de l’équipe d’Alain Giresse.

Et parfois à tort. Devant les préjugés nourris par ses multiples sorties pas convaincantes avec la Tanière, il a encore du mal à convaincre même quand les choses semblent évoluer dans le bon sens.

L’exemple du déplacement des « Lions » à Monastir mercredi dernier pour le compte de la 4ème journée des éliminatoires à la Coupe d’Afrique des nations 2015 est révélateur de cet état de fait. Loin d’avoir livré le pire de ses matches, il a, comme toujours depuis longtemps, été pointé du doigt par une partie de l’opinion pour justifier la défaite cruelle concédée par la bande à Demba Bâ.

En fait, le véritable problème est qu’il n’a pas été aidé par l’entraîneur qui l’a envoyé sur l’autel du sacrifice en ne l’ayant pas rem- placé à un moment où « correct » n’aurait pas été un qualificatif immérité pour sa prestation. Complètement émoussé après une soixantaine minutes de jeu, il a fini par voir les vieux démons resurgir.

Des contrôles manqués, des pertes de balle qui ont failli coûter cher, symbole de l’inconstance du joueur qui a toujours du mal à rester sur un rythme régulier dans un même match. Même en club. Pas surprenant sachant que le joueur souffre d’une malformation cardiaque décelée dès ses débuts et qui a fallu abréger sa carrière professionnelle démarrée en 2006.

Un joueur mal utilisé en équipe nationale ?

Quoi qu’il en soit, Momo Diamé reste toujours une énigme pour les Sénégalais qui, à chaque sortie avec les « Lions », se demandent pourquoi il a du mal à briller comme actuellement à Hull City et avant à West Ham. Le problème se situe en fait dans les choix du coach. « Il est souvent utilisé comme milieu récupérateur alors que c’est un milieu relayeur.

Il peut même jouer comme deuxième attaquant. C’est sa disponibilité et pour l’intérêt général du groupe qu’il accepte tous les postes. Le positionnement dans le terrain est un facteur très important pour permettre à un joueur de montrer toute l’étendue de son talent », défend Karim Séga Diouf.

L’intéressé lui-même a toujours clamé son envie de jouer dans son poste de prédilection. C’est la raison pour laquelle il a d’ailleurs préféré quitter West Ham pour Hull City où il brille de mille feux depuis le début de la saison. Déjà auteur de 5 buts en 5 matches, le natif de Créteil est l’un des meilleurs sénégalais en ce début de saison.

« J’avais vraiment envie de démontrer à West Ham que ce que je demandais, c’était juste de jouer à mon poste de prédilection. C’est ce que Hull City m’a donné. On m’utilisait surtout sur un côté et cela bloquait ma progression et me perturbait un peu quand je viens en sélection. Je savais que si je me stabilise dans mon poste de milieu axial ça irait mieux pour moi », explique le joueur de 27 ans.

N’empêche, il continue toujours d’alimenter la polémique. A juste raison.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici