Chaque match plonge davantage l’As Douanes dans les ténèbres et rapproche les Gabelous du purgatoire de la Ligue 2. Depuis l’entrée en vigueur de la Ligue 1, c’est presque la même histoire qui se répète, les mêmes questions, la même hantise.
Maîtresse incontestée de la planète foot sénégalaise il y a encore cinq ans, l’As Douanes n’est plus que l’ombre du géant qui décidait de tout. Comme les supporters de l’équipe le vivent depuis le début de la chute, en 2009, année du dernier sacre et de l’ère amateur, la désillusion frappe encore aux portes de leur formation comme une malédiction. Le scénario est le même : l’As Douanes nourrit de grandes ambitions en début de saison, mais termine l’année à lutter pour assurer sa survie dans l’élite. Et cette saison ne sera pas l’exception à une situation qui s’éternise et maintient en permanence les Gabelous dans les braises de l’infernale zone rouge. Bonne dernière au classement du championnat de Ligue 1 après 8 journées, l’équipe dirigée par Lamine Dieng risque fort de vivre la pire saison de son existence.
A moins d’une salutaire réaction d’orgueil dans les semaines à venir, la chute ne semble plus qu’une question de temps. Au vu du rythme avec lequel les choses s’accélèrent, les espoirs de rester en Ligue 1 s’amenuisent, en effet, de journée en journée pour les coéquipiers d’Asse Ndoye. Seuls à n’avoir pas gagné le moindre de leurs matches en championnat, les Douaniers se sont solidement ancrés dans la zone de relégation sans donner aucun signe de révolte à même de provoquer un regard optimiste sur le reste de la saison. Le coach le reconnaît, « nous n’avons pas une bonne équipe ». Et c’est peu que de le dire dans un ton aussi doux ; l’As Douanes n’a tout simplement pas une équipe de football, du moins, son effectif n’est pas taillé pour la Ligue 1. « Lorsque je suis venu, j’étais obligé de tout refaire, mais le problème est que je n’ai pas trouvé une équipe sur place. Nous manquons de joueurs. C’est presque un miracle si nous parvenons à décrocher un point », s’insurge Lamine Dieng. Et pour cause, l’équipe a déjà perdu 3 de ses 8 premiers matches de la saison contre 5 matches nuls. Pire, elle ne marque presque pas (2 buts seulement) et n’est pas des plus solides derrière (7 buts encaissés).
Ces statistiques sont révélatrices de la fébrilité d’une équipe aux abois, preuve qu’on est bien loin la période où les Douaniers semaient la terreur, tels des despotes sur la planète foot sénégalaise. Aujourd’hui, cette formation peine à tenir le rythme professionnel. Mais, dans le groupe on refuse de regarder l’avenir avec pessimisme et de voir les déboires de l’équipe comme une fatalité. « C’est difficile, mais ce sont des choses qui arrivent dans le football. Nous sommes conscients du danger qui plane sur notre équipe, mais nous n’allons pas lâcher prise. Nous ne pensons même pas à la descente parce que le championnat est encore long et nous allons nous battre jusqu’au bout », prévient le milieu de terrain Karamba Diallo, l’un des cadres de l’équipe. Un sentiment collectif qui se lit à chaque sortie sur le visage de l’entraîneur pour qui « chaque point pris vaut de l’or ».
« Vivement le mercato ! »
En fait, pour Lamine Dieng, penser à un retour en force n’a rien d’utopique. « Nous sommes pires que dans une zone rouge, ironise le coach. Mais rien n’est encore joué. Le championnat est encore long et les équipes se tiennent de près. C’est encore possible de revenir dans la course », croit le technicien. Néanmoins, Lamine Dieng le sait, le miracle en football est une exception. Son équipe a besoin d’une cure générale et il l’a compris. « Vivement le mercato ! Nous l’attendons avec impatience parce que nous avons besoin de joueurs pour bien dérouler notre feuille de route. Nous constatons que les choses s’améliorent, mais il nous faut des renforts », répète-il sans cesse. Pourvu que ces renforts n’arrivent pas trop tard. « Nous n’avons pas peur qu’ils viennent trop tard », rassure le technicien. Comme si le temps allait s’arrêter…
Lesoleil
