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Après l’élimination du Sénégal, samedi 13 octobre à Dakar (match arrêté à la 74eme), on est en droit de se poser des questions sur son avenir. Des sanctions devraient être prises dans les semaines à venir suite aux incidents dans le stade Léopold Sédar Senghor par la CAF. Pourtant il reste une échéance importante : les qualifications pour la Coupe du Monde qui se joueront en mars 2013.

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Les Sénégalais Papiss Cissé et Pape Souaré, ainsi que l’Ivoirien Didier Drogba, quittent le stade Dakar, le 13 octobre 2012, alors que la police anti-émeute tire des gaz lacrymogènes.
REUTERS/Mamadou Gomis

Il fut un temps où le football sénégalais rayonnait. C’était en 2000, lors de la CAN organisée par le Ghana et le Nigéria. L’Allemand Peter Schnittger occupait le poste de sélectionneur des Lions de la Téranga et allait envoyer ses joueurs en quarts de finale. Une marche qui n’avait pas été atteinte depuis 1994.

L’Age d’or des Lions de la Téranga

En mars 2000, le français Bruno Metsu prend les rênes de la sélection. Une équipe qui va vivre deux années glorieuses, marquées pour commencer par une finale de la CAN en 2002. Quelques mois plus tard, elle fait les gros titres de la presse mondiale, tout d’abord en battant la France, championne du monde en titre, en match d’ouverture (1 à 0) de la Coupe du Monde, puis en atteignant les quarts de finale (battu par la Turquie). On croyait alors le football sénégalais parti pour régner sur le continent africain. Mais la confirmation n’eu jamais lieu. Malgré deux bon parcours dans les CAN suivantes (deux fois quart de finaliste), l’équipe semblait commencer à battre de l’aile.

En 2008, c’est une CAN express que vont vivre les Lions de la Téranga : ils sont éliminés au premier tour. Il y a aussi cette absence remarquée lors de la CAN 2010.

L’attaquant El Hadji Diouf lors de la Coupe du Monde 2002 à l’époque où le football sénégalais était à son apogée.

Quant à la Coupe du Monde, après avoir manqué l’édition 2006, le Sénégal enchaîne sur une deuxième absence, qui plus est sur le continent africain (Afrique du Sud). Bref, les Lions de la Téranga perdent de leur superbe et tout est à refaire.
Finalement la renaissance arrive. Sous les ordres d’Amara Traoré, le Sénégal rebondit. Après des éliminatoires pour la CAN 2012 parfaitement maîtrisées (5 victoires et un nul, 12 buts marqués pour 2 seulement encaissés), les Lions sont élevés au rang de favoris pour le titre au Gabon ou en Guinée équatoriale. Trois défaites plus tard, les Lions repartent pour Dakar par la petite porte. Amara Traoré, que tout le monde acclamait, est alors limogé par des dirigeants qui donnent les clefs de l’équipe au duo formé par Aliou Cissé et Karim Séga Diouf. Tous deux, en charge des jeunes, assurent l’intérim avant la nomination de Joseph Koto. Sa mission est claire : il faut reconstruire, sans pour autant négliger les échéances à venir.

La mission impossible de Joseph Koto

Le Sénégal doit alors prendre le chemin des qualifications pour la CAN 2013. La première rencontre officielle pour le nouveau coach des Lions correspond au 3eme tour des éliminatoires. Il s’agît de la Côte d’Ivoire, l’équipe certainement la plus forte sur laquelle elle pouvait tomber. Le match aller à Abidjan, perdu 4 à 2, laisse peu d’espoir de qualification, mais les dirigeants et les supporters y croient.

L’équipe du Sénégal prise dans la tenaille zambienne, le 21 janvier 2012 à Bata. Les Lions de la Téranga de Demba Ba passent à côté de leur sujet face aux Chipolopolo

Et pourtant, juste avant la rencontre, le vice-président de la Fédération sénégalaise de football, Mbaye Diouf, déclarait qu’une défaite « serait dommage, mais pas dommage dans toute sa plénitude, car on est en train de reconstruire ». Avant d’ajouter : « Le président de la fédération l’avait dit, l’objectif c’était 2014. Malheureusement, ils ont anticipé d’une année. Maintenant c’est en 2013, à cause du changement de calendrier, mais il faut reconnaître qu’il y a 70% de choses à refaire ou à parfaire. Le public a parfaitement compris que la reconstruction continue, mais le Sénégal n’étant pas très patient, cela peut causer énormément de petits bobos. » Et des petits bobos, il y en a eu. Jets de bouteilles et de pierres, drapeaux brûlés et feu dans les tribunes, la rencontre n’ira pas à son terme.

Repartir avec une autre génération ?

Après cette rencontre à oublier, et en attendant de connaître les sanctions qui seront prises contre la Fédération sénégalaise, il faudra de nouveau reconstruire. Et comme le disait Mbaye Diouf avant cette rencontre : « On a parfaitement compris que lorsque l’on reconstruit, on ne peut pas commencer par le haut, on commence par le bas. C’est pourquoi les “Olympiques” (qui ont été en quart de finale aux JO de Londres, ndlr) ont fait un excellent travail et pour la première fois dans l’histoire du football sénégalais, huit ou neuf joueurs qui ont évolué ensemble en cadet se retrouvent aujourd’hui en équipe A. Ça veut dire que la reconstruction a commencé par le bas ! ».

C’est donc avec cette génération que les instances sénégalaises comptent bien travailler. Et si les rumeurs se confirment, Aliou Cissé pourrait très bien prendre en charge l’équipe. L’ancien international sénégalais connaît bien ces joueurs, lui qui les a conduits en quart de finale en août dernier à Londres.

Source:Rfi

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