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Champion du Sénégal à deux reprises avec Jaraaf (2010) et l’As Pikine (2014) où il a également remporté la Coupe nationale la même année, Pape Amadou Touré entame son sixième mois avec Horoya Ac de Khadim Ndiaye. En août dernier, l’arrière-gauche de 23 ans avait paraphé un contrat de 3 ans en faveur du club guinéen, dirigé par le puissant Antonio Souaré. Pour la première fois, il s’apprête à venir jouer au Sénégal face à l’As Douanes, dimanche, pour le premier acte de la double confrontation du tour préliminaire de la Ligue des Champions de la Caf. Au stade Caroline Faye de Mbour, le natif de la Médina et le portier des «Lions» livreront une bataille à part, un match dans le match que le jeune international ne veut pas rater, même si une blessure aux côtes l’éloigne des terrains depuis une semaine.

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A Horoya, comment vous préparez le match de dimanche prochain contre l’As Douanes ?

Avec sérieux et détermination. Nous avons un coach français qui est venu au club, après moi. Il nous fait comprendre que nous devons jouer sur nos qualités pour être à la hauteur, parce que c’est un match important pour le club et un rendez-vous que nous ne devons pas manquer.

A quel genre de match vous vous attendez ?

Ce sera un match plaisant entre deux très bonnes formations. L’As Douanes est une très grande équipe qu’on ne sous-estime pas et qui est sous les ordres d’un grand entraîneur qui connaît bien le football. C’est un coach chevronné et quels que soient les joueurs qu’il a à sa disposition, il a assez d’expérience et de capacités pour poser des problèmes à n’importe quel adversaire.

Personnellement, qu’est-ce que cela vous fait de revenir au pays dans la peau d’un adversaire ?

C’est une grande fierté de revenir jouer au Sénégal. Avec les joueurs de l’As Douanes, on se connaît très bien. Mais je sais d’ores et déjà que ça ne sera pas facile (Rire). C’est «mon» match.

Avec votre expérience en Ligue des Champions que vous avez disputée la l’année dernière avec l’As Pikine, cela vous aidera aussi à mieux aborder ce match…

J’ai un coéquipier ivoirien qui était à l’Etoile Filante de Ouagadougou que nous avions éliminée en tour préliminaire l’année dernière. Il est venu à Horoya, 3 mois après notre match. C’est un milieu gaucher et il m’a dit que le Sénégal a de très bons joueurs, mais les équipes manquent de moyens. Il me posait des questions sur les salaires et les primes de match.

Et à cinq jours du vôtre, dans quel état de forme êtes-vous ?

Je ne me suis pas entraîné depuis notre match amical de mercredi passé. J’ai reçu un coup sur les côtes et ça fait toujours mal. On m’a donné un repos le jeudi, je suis allé à l’hôpital le vendredi et l’examen de radio n’a rien révélé. J’ai aussi raté un autre match amical, le samedi, avant de reprendre les entraînements le dimanche. Mais je ne peux pas courir à cause de la douleur. J’ai repris l’entraînement collectif hier, avec un footing de 30 minutes et commencé à retoucher au ballon, mais je n’ai pas terminé la séance.

Depuis quatre ans, les Sénégalais ont tendance à migrer vers le championnat guinéen. Qu’est-ce qui explique cette nouvelle donne, selon vous ?

Ça n’a rien à voir avec le Sénégal, parce que le président aime le football et fait tout pour mettre l’équipe dans de très bonnes conditions. Nous avons de bonnes installations avec des pelouses en synthétique et en gazon naturel. Il cherche à faire venir les meilleurs joueurs au club et dès qu’il voit un jeune qui peut apporter un plus à l’équipe, il fait tout pour le faire signer. Il ne lésine pas sur les moyens. Il y a une différence entre le championnat sénégalais et celui guinéen. Ici, le jeu est rapide et les joueurs sont bons techniquement et physiquement. Ils prennent tous les matches au sérieux et puisqu’il s’agit de la Ligue des Champions, ce sera âprement disputé.

«Ici, c’est beaucoup mieux qu’au Sénégal. Certains joueurs perçoivent des salaires en millions…»

En parlant de moyens, il se dit que certains clubs guinéens offrent de meilleurs salaires que ceux du Sénégal. Vous confirmez ?

Oui, il y a quand même une différence (Rire). Au Sénégal, il y a des joueurs qui perçoivent entre 100 000 et 200 000 FCfa. Ici, c’est beaucoup mieux qu’au Sénégal. Khadim Ndiaye me taquine souvent en me disant qu’il ne reste pas là où il n’y a pas d’argent. Ici, rien n’arrive en retard. Après chaque match, et quel que soit le résultat, on paie les primes, sans attendre. Certains joueurs, avec un statut d’anciens, perçoivent des salaires en millions. Les primes de victoire peuvent aller jusqu’à 200 ou 250 000 FCfa.

En francs guinéens ou en Cfa ?

C’est en Cfa. Ce sont des millions en francs guinéens. Tout dépend du président. S’il est content, il donne sans compter. Par exemple, pour le match de Ligue des Champions contre l’As Douanes, il peut venir et mettre 1 500 Dollars (878 000 FCfa) pour chaque joueur et par match joué. Et plus l’équipe progresse, plus il augmente les primes.

Pour cette double confrontation contre l’As Douanes, on peut donc imaginer qu’il sortira le chéquier en cas de qualification…

Il n’a encore rien dit parce qu’il était au CHAN, au Rwanda, et rejoindra l’équipe à Dakar. Mais avant de partir, il avait convoqué une réunion pour réaffirmer son ambition d’intégrer les phases de poule. Le championnat n’est pas notre objectif, le club vise la qualification en phases de poule de la Ligue des Champions. C’est comme le Paris Saint Germain en France.

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