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Si la volonté de la Sapco qui lui a servi par voie d’huissier un commandement-assignation en expulsion et en paiement est suivie, l’Institut Diambars de Saly Portudal va fermer ses portes.

A s’y méprendre, l’affaire pourrait faire de gros dégâts. Beaucoup de dommages. Un préjudice incommensurable. Du mal, beaucoup de mal… La Faute à qui ? A la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (Sapco) qui réclame son dû ? Ou à l’Institut Diambars, centre de formation de football de Saly, pépinière de footeux devenus chefs d’orchestre des grandes messes européennes, qui refuse de payer, selon son président, Saër Dièye Seck, «des millions qu’il ne doit pas» à la Sapco ? Seul le tribunal régional de Thiès, saisi pour arbitrage, le jeudi 19 décembre 2013, pourrait le dire. Pourrait rendre le juste verdict.

COMMENT ?

Mais pour l’instant, les choses vont crescendo et graveleux, à une vitesse défiant toute logique de dialogue. Une escalade judiciaire qui n’augure rien de bon pour le mis en cause, l’Institut Diambars, qui a reçu commandement-assignation en expulsion et en paiement par le biais de Me Adama Dia, huissier de justice demeurant au rond-point Camp pénal (Liberté 6, Dakar). En termes plus clairs, si le centre de formation de Mbour, le Clairefontaine sénégalais, qui a vendu aux grandes écuries de foot occidentales beaucoup de jeunes prodiges, dont Idrissa Gana Guèye, Pape Ndiaye Souaré, Saliou Ciss etc., ne paie pas les arriérés de loyer de son bail de 15 hectares, il va devoir, selon la volonté de la Sapco,  fermer…boutique. Mettre la clé sous le paillasson.

C’est le vendredi 08 novembre dernier que l’Association Diambars Sénégal a reçu l’assignation dans les mains de Madame Guèye, assistante de Saër Seck, qui a visé l’original. Et dans le fameux document au contenu lapidaire, on peut lire ceci : «Fait commandement à l’Association Diambars Sénégal, prise en la personne de son représentant légal, en ses bureaux au rond-point Jet d’eau immeuble E, appartement 15 Liberté 3, Dakar, d’avoir à payer à ma requérante ou entre mes mains, Huissier de Justice, ayant pouvoir de recevoir et de donner valablement décharge dans un délai de 30 jours, à compter de la date du présent exploit,  la somme de 456 457 019 FCfa, représentant des arriérés de loyers en vertu du bail liant les deux parties et portant sur un terrain sis à Saly Portudal abritant l’Institut Diambars.»

Plus loin, dans cet acte juridique de quatre pages, les mots se font même plus batailleurs. «Précisons à son attention qu’à défaut de règlement intégral de ladite somme dans le délai sus indiqué, le bail liant les parties sera résilié de plein droit et son expulsion sera poursuivie devant la justice compétente», lit-on à la page 2.

POURQUOI ?

Si la Sapco a voulu poursuivre l’Association Diambars Sénégal, c’est parce que, explique-t-on à son siège sur la Vdn de Dakar, son Directeur général, Paul Faye, en voyage en Afrique du Sud, «veut supprimer tous les passe-droits qui ont plombé les finances  de l’entreprise». Mais surtout parce que son président, «Saër Dièye Seck, a voulu tromper et le peuple et le chef de l’Etat, en déclarant l’autre jour à Mbour qu’il ne doit pas un seul franc à la Sapco». Des mots qui sont restés en travers de la gorge des responsables de la boîte. Qui ont fait jeter un œil à L’Observateur dans le Grand-livre des Tiers de l’entreprise.

Dans ce grand document comptable qui retrace toutes les opérations financières de la société et de ses clients, Diambars Sénégal, malgré les déclarations urbi et orbi de son président Saër Seck, doit encore 3  912  707 FCfa d’arriérés de loyer à la Sapco, rien qu’à la date du 31 décembre 2012. C’est à dire avant le retrait du bail de Saly par l’Etat. Une dette consentie donc avant le «redressement», avec les prix forfaitaires de 435 francs sur la surface bâtie et de 6 francs sur la surface non bâtie, et que Diambars n’a pas payé «à ce jour», explique-t-on à la Sapco, comme pour reprendre les termes du président de Diambars. Le dernier versement de l’Institut pour le compte de son loyer à la Sapco est de 200 000 FCfa (sur un loyer mensuel qui dépasse les 3 00 000) et il remonte au 25 mai 2012.

Interrogé sur la question, Saër Dièye Seck botte en touche. Le président de l’institut Diambars affirme avoir payé tous ses loyers à la Sapco. «Je ne comprends pas Paul Faye, dit-il, d’emblée. Ce qui se passe, c’est que ce monsieur s’est enfermé dans son bureau, a fait ses calculs et au nom d’une rétroactivité qu’il a décidée seul, nous a envoyé des lettres pour nous dire qu’on lui doit des millions. Vous, acceptiez-vous qu’une personne vous fasse la même chose ? Bien sûr que non. C’est pourquoi, j’ai dit et je le réaffirme : Diambars ne doit pas un seul sou à la Sapco.»

LA DETTE ET L’HUISSIER

Et quand on évoque la dette de 3 912 707 FCfa d’arriérés de loyer avant le fameux «redressement» qu’il récuse, l’homme reste toujours dans sa même ligne de défense. «Si Diambars n’a pas payé directement ces loyers manquant (dans le Grand-livre des Tiers), c’est que à un moment donné, il y avait un blocage des comptes de la Sapco et on a payé l’argent à un huissier.» Comment cela s’est fait ? A quel huissier  a-t-il payé l’argent ? A-t-il gardé les reçus ?

A toutes ces questions, le patron de Diambars qui allait, jeudi dernier, au moment de notre entretien téléphonique, à un décès, avait promis de rappeler dès le lendemain pour y apporter une réponse documentée. Mais, jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, hier, soit trois jours après, Saër Dièye Seck, peut-être pris par son emploi du temps surchargé, n’a pas rappelé et toutes nos tentatives de le joindre pour le rencontrer sont restées vaines.

 

iGFM

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