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Après trois années d’absence, Boukhary Dramé va retrouver, les 21 et 25 mai prochains, la « Tanière » que vont intégrer, pour la première fois, Baye Oumar Niasse et Diafra Sakho. Convocations par défaut ou réelles chances offertes ? Quoi qu’il en soit, la balle est dans leur camp.
L’expression « choix par défaut » dérange beaucoup le sélectionneur de l’équipe nationale. Pour Alain Giresse, « c’est négatif » de présenter la convocation de certains joueurs sous cet angle péjoratif alors que les circonstances mêmes de leur venue s’y prêtent. En l’absence de Papiss Demba Cissé, Mame Birame Diouf, Ibrahima Baldé, entre autres, Baye Oumar Niasse et Diafra Sakho sont venus étoffer le front de l’attaque d’un groupe dont le technicien français espérait garder le lifting originel, principe d’une philosophie de continuité clairement affichée. A cette liste s’ajoute Boukary Dramé qui revient en équipe nationale dans les mêmes conditions, le défenseur du Chievo Verone (élite italienne) bénéficiant incontestablement de la blessure de Cheikh Mbengue pour se voir offert une nouvelle chance (?) de montrer tout son potentiel. Car, de ses onze premiers passages, les Sénégalais ne gardent pas une image scintillante. Mais, pour Giresse, « Boukary est un joueur expérimenté dont l’expérience peut bien apporter quelque chose ». Pour les deux attaquants, le technicien pense : « C’est bien d’avoir des joueurs qui marquent des buts. Mais, est-ce qu’ils pourront le faire à ce niveau-là ? Je ne sais. Ce qui est certain,  c’est qu’on a besoin d’efficacité et des garçons qui marquent des buts ont fatalement de la confiance en eux ».
S’il se défend de prendre les deux « bleus » et le « ressuscité » comme des bouche-trous, le patron de la « Tanière » reconnaît, paradoxalement, qu’« il y a fatalement dans le jeu des joueurs indisponibles, donc le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Baye Oumar Niasse et Diafra Sakho peuvent donc savourer leur première convocation en équipe nationale, autant que Boukary Dramé peut jubiler pour son retour inattendu. Pendant combien de temps ? Les deux rencontres amicales contre le Burkina Faso et le Kosovo, respectivement demain et le dimanche 25 mai prochain, permettront d’en savoir un peu plus. Mais, il est clair que les trois nouveaux de la liste d’Alain Giresse ne débarquent pas juste pour faire seulement les deux voyages à Ouagadougou et à Genève et plier bagage. Si chères soient les places d’une équipe nationale, elles ne sont nullement la propriété d’une certaine élite de « cadres » indéboulonnables. L’entraîneur a beau clamer son intention de travailler dans la continuité, rien ne lui interdit toutefois de changer quelques éléments de son dispositif quand ils ne collent plus aux aspirations, ne répondent plus aux exigences d’une équipe nationale ou sont moins performants que d’autres au profil particulièrement intéressant.

« Qu’ils fassent leurs preuves »
Si réellement la volonté du coach est de leur donner une chance, Baye Oumar Niasse, Diafra Sakho et Boukary Dramé tenteront sans doute de la saisir avec la détermination de « Lions » isolés d’une « Tanière » qu’ils comptent (ré)intégrer au prix d’efforts surdimensionnés. Il suffit peut-être de reproduire les performances en clubs pour convaincre d’Alain Giresse. Auteurs respectivement de 15 et 20 buts en championnat, Baye Oumar Niasse et Diafra Sakho pouvaient difficilement être ignorés par le technicien français au moment de pallier les nombreuses absences en attaque. Et Boukary Dramé pour suppléer Cheikh Mbengue, plutôt logique après la saison bien remplie de l’ancien Parisien. La porte de l’équipe nationale n’étant jamais fermée, les nouveaux venus savent donc quel chemin emprunter pour séduire définitivement le boss qui ne demande qu’une chose : « Qu’ils fassent leurs preuves et montrent qu’ils sont capables d’être à ce niveau et d’apporter quelque chose ».

Lesoleil

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