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Le spectre d’une relégation plane sur la Suneor qui occupe l’avant-dernière place du classement de la Ligue 1 qui est à 6 journées de la fin. Avec des risques de voir l’équipe des Huiliers faire un aller-retour. Le Quotidien a tenté d’en savoir plus sur les causes de cette contre-performance.

La Suneor est au fond du trou. Si rien n’est fait, elle risque d’être engloutie et de voguer pour un temps non encore déterminé dans les eaux abyssales de la Ligue 2. Ce spectre de relégation hante les esprits des joueurs et du public. A six journées de la fin du championnat d’élite, les supporters à l’image du jeune Alfred Bâ croisent les doigts et prient Dieu pour que l’équipe fanion du Baol se maintienne en Ligue 1. Le jeune joueur, les deux mains sur le crâne, tourne la tête et comme un signe de dépit affiche une mine des mauvais jours. Il veut comprendre et a du mal à s’expliquer ces contre-performances, mais le public chaud de Diourbel a tout de suite désigné un responsable. Il s’agit de l’entraîneur Adama Diouf dont la tête est réclamée. C’est parce que, l’équipe joue mal. Sur 20 matchs, elle a con­cédé 12 nuls, 3 victoires et 5 défaites. A 6 journées de la fin du championnat, elle est classée 13ème sur les 14 équipes. Donc relégable.
Ibrahima Dacosta, Directeur technique régional de football  diagnostique les causes de cette contre-performance. «Ces derniers temps, c’était difficile surtout de gagner à domicile. C’était surtout lié à un problème d’organisation du jeu. Dans cette organisation, la politique qui devrait être mise en place, était de ne pas être frileux. Il faut avoir de l’audace. On ne peut pas jouer chez soi et être frileux, je crois que c’est cette frilosité qu’il fallait enlever de manière globale. Si les gens arrivaient à installer cette politique de l’audace, je pense que cela aurait permis à l’équipe d’être plus conquérante et de marquer de plus en plus. Dans la construction du jeu, on a noté un changement d’hommes tant sur le plan du coaching  que des joueurs. L’équipe qui avait favorisé la montée en Ligue 1 avait une ossature qui a été détruite. Ce sont de nouveaux joueurs qui sont venus. Ceux qui étaient titulaires ont perdu leur poste. Il y a un sentiment de frustration des joueurs qui étaient parvenus à faire monter l’équipe en Ligue 1 et qui ne se retrouvent plus dans les plans du nouvel entraîneur.»

«On ne peut pas confier l’équipe à des gens qui ont d’autres occupations»  
Pour notre interlocuteur, par ailleurs  titulaire de la licence B de la Caf, il faut chercher ces contre-performances dans le management de l’équipe. «Le staff est inopérant. On ne peut pas prendre une équipe professionnelle de 1ère division et la confier à des gens qui ont d’autres occupations, que de s’occuper exclusivement du club (l’entraîneur principal est chef du service départemental des Sports, son adjoint est directeur d’école et le préparateur physique est enseignant à l’Inseps). Un club professionnel ne doit pas être confié à des gens qui travaillent à mi-temps, mais à des gens qui travaillent à plein-temps. Consé­quence : l’équipe perd son talent. Et au rythme où nous allons, on a peu de chance de se maintenir mais c’est toujours possible de rester en Ligue 1, surtout que les équipes qu’elle va rencontrer joue sur deux fronts à savoir la coupe et le championnat.»

«L’entraîneur n’a pas un projet de jeu»
Ce diagnostic du Directeur technique régional est partagé par Saliou Ndiaye, ancien footballeur, qui pense que «c’est comme qui dirait que l’entraîneur n’a pas un projet de jeu bien ficelé. Pas une stratégie claire qui peut conduire l’équipe à la victoire. La preuve, ce sont les mêmes hommes qui jouent. Il faut du sang neuf à l’équipe.»
Malick Ndong, comme la majorité des supporters interrogés, «ne croit pas au maintien. Je n’ai aucun espoir». Revenant sur le jeu de l’équipe, notre confrère Abdou­laye Banne de la Rts confie : «L’équipe a des problèmes en attaque, elle ne marque pas, et encaisse beaucoup de buts. Elle a actuellement un goal différence négatif (-2) 12 nuls dont sept à domicile. Est-ce que c’est en concédant des matchs nuls à domicile qu’on parvient à se maintenir en Ligue 1 ? Je ne le pense pas. Il faut gagner.»
Pour y arriver, M. Banne croit savoir que «le public qui n’est pas souvent collé à l’équipe doit jouer sa partition pour les prochains matchs. Il faut que le staff change de méthode, il a peur de perdre à domicile. L’équipe doit jouer vite, élargir le jeu et jouer plus en profondeur. Le football moderne, ce n’est plus posséder le ballon mais  travailler vite. Travailler surtout l’efficacité.» A la question de savoir si l’équipe peut se maintenir en Ligue 1, Abdoulaye Banne relativise : «Ce sera très difficile».
Le président Oumar Samb se montre plutôt optimiste. Il pense que l’équipe restera en 1ère division. Pour lui, rien n’est perdu surtout qu’il reste 6 journées à jouer. La trêve d’un mois sera aussi, de l’avis du président, mise à profit pour requinquer le groupe et venir à bout de cette malchance qui poursuit l’équipe. Sur les difficultés de l’équipe, le président Samb s’explique : «Nous avons connu une crise avec le départ de l’entraîneur qui avait déjà formaté un groupe. Ensuite, j’ai noté un blocage psychologique qui a dû faire douter l’équipe.» Il demande à tous les supporters de coller à l’équipe.

Adama Diouf écarte toute idée de démission
L’entraîneur ne dit pas autre chose. Adama Diouf donne rendez-vous aux supporters à la dernière journée. Même s’il dit avoir perdu le sommeil depuis quelques temps, il n’en demeure pas qu’il reste persuadé que son équipe sera encore en Ligue 1 la saison prochaine.
Toutefois pour réussir ce challenge, il invite les joueurs à respecter les consignes. Se disant serein et zen, Adama Diouf qui a toujours la confiance des dirigeants de la Suneor, écarte toute éventualité de démission et pense qu’il ira «jusqu’au bout» de son contrat qui expire à la fin de la saison.

Salif Diallo pisté
Interpellé sur le fait que le staff ne soit pas permanent, Adama Diouf répond : «Ce n’est pas un problème d’autant plus que j’ai les coudées franches et l’autorisation de mon supérieur hiérarchique. Je suis toujours avec l’équipe.»
Toutefois, Le Quotidien a appris de sources bien informées que les plus hautes autorités de la Suneor seraient en pourparlers avec Salif Diallo de l’équipe des Diambars. Elles veulent juste obtenir l’aval de Saër Seck pour enrôler ce technicien et se séparer de Adama Diouf dont les résultats sont en dents de scie.

 

LeQuotidien

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