Le président de la Fsf, Me Augustin Senghor est présent en Afrique du Sud en sa qualité de vice-président de la Commission de Discipline de la Caf. Présent sur presque tous les stades depuis le début de la compétition, il est bien placé pour parler de l’absence des « Lions » à cette Can 2013 et de ce qu’il faut faire afin que le Sénégal renoue très vite avec les joutes continentales.
Maître, comment vivez-vous cette Can à laquelle le Sénégal n’est pas qualifié ?
« Il y avait une certaine déception dès le début du tournoi. Et à mesure qu’il se poursuit, j’ai de plus en plus le sentiment que le Sénégal avait sa place dans cette Can. Mais notre absence ici doit nous pousser à faire plus preuve d’humilité et d’ardeur. Car, le Sénégal ne doit plus rater la Can, même si, cette fois, nous avons eu le plus mauvais tirage. »
Vous devez être d’autant plus déçu que 7 pays de l’Afrique de l’Ouest avaient disputé les quarts de finale ?
« Tout à fait. Mais, cela montre aussi la vitalité de notre zone. Et l’on peut même penser que si le Sénégal et la Guinée avait été là, on aurait pu réussir le grand chelem. C’est tant mieux pour notre zone qui prouve ainsi qu’elle a un bon niveau. Il faut maintenant essayer de confirmer ces bons résultats lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. »
Peut-on en déduire que l’Afrique de l’Ouest a pris le pouvoir ou faut-il attendre confirmation ?
« Je suis d’avis que même si l’on doit se féliciter de cette massive présence d’équipes de notre sous-région au second tour, il faut faire preuve d’une certaine retenue. Ce sont des résultats à confirmer et cela dès les éliminatoires de la Coupe du monde qui reprennent le mois prochain. Si nous réussissons à qualifier le maximum d’équipes, alors on pourra dire que le pouvoir est entre nos mains, même si pendant longtemps, on a été les figures de proue du football africain. »
Oui, déjà l’année dernière, il y avait 3 équipes ouest-africaines dans le dernier carré…
« Et cette fois, on a fait mieux avec un carré d’as totalement ouest-africain. »
Mais cela ne met-il pas, par ailleurs, une certaine pression sur le Sénégal qui se voit contester un certain leadership sous-régional ?
« Bien sûr que si ! Et je crois qu’i faut s’inspirer du Mali qui est un bel exemple de constance dans la performance. Il faut se demander pourquoi certains pays de la Zone Ufoa font des progrès alors que nous faisons du surplace. Il nous faut donc prendre un nouveau départ, mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cela nécessite beaucoup de travail et de sérieux, et une meilleure organisation. L’objectif est à notre portée et il nous faut travailler à jeter les bases d’une compétitivité durable. »
Peut-on inscrire dans ce cadre la venue de Giresse comme sélectionneur des « Lions » ?
« Oui, puisqu’il s’agit de fédérer le gros potentiel dont nous disposons pour le mener à la mutation d’une sélection avec une constellation de noms vers une vraie équipe avec une âme. Nous fédéraux aussi, il nous faudra une meilleure organisation autour de l’équipe, un environnement adéquat. Autrement, nous n’aurons pas de résultats. Nous devons donc, nous fédéraux, participer à cette remise en cause. »
Il vous faut aussi des moyens…
« Inévitablement ! Parce qu’ici, on a constaté que ce sont les équipes qui mettent le plus de moyens qui réussissent. C’est là où l’on attend la participation de l’Etat et la présence, à nos côtés, des sponsors en vue d’un autofinancement. »
C’est tout un programme…
C’est surtout la voie obligée pour arriver à des résultats et franchir des paliers et être plus souvent présent en Afrique et renouer avec la Coupe du monde. D’ici 2015, avec le potentiel que nous avons, nous pouvons aspirer à quelque chose d’intéressant en Can, voire même en Coupe du monde. Et au-delà, on peut rêver à plus puisque notre équipe a une intéressante marge de progression, avec une moyenne d’âge relativement basse comparée à celle de la Côte d’Ivoire ou du Burkina. »
Il y a donc, malgré tout, de quoi être optimiste ?
« Oui, mais tout dépend de nous, de nos efforts. Le potentiel est théorique ; il nous faut mieux nous organiser et que chacun donne la plénitude de ses moyens. »
Vous êtes présent à cette Can en tant que vice- président de la Commission de Discipline de la Caf. En quoi consiste votre boulot ?
« Nous sommes chargés de statuer sur les cas de violation des règlements disciplinaires de la compétition, autant sur le terrain qu’en dehors. Et nous nous réunissons tous les 2 jours ou, en tout cas, au sortir de chaque tour. Nous traitons également des comportements des officiels et de toute infraction à ce règlement. »
Avez-vous eu des cas compliqués à gérer ?
« Vous comprenez que je suis tenu par le droit de réserve. Tout ce que je peux dire, c’est qu’on a eu quelques cas de sanction, mais juste pour des choses inhérentes à une compétition comme la Can. Il n’y a eu rien de grave. Espérons qu’il en sera ainsi pour les demi-finales et la finale. »
Vous êtes candidat au Comité exécutif de la Caf dont l’élection est prévue les 8 et 9 mars prochain au Maroc, en marge de la Can junior. Quelles sont vos chances de passer ?
« Il faut dire d’abord que chaque zone a droit à un certain nombre de poste. Nous de la Zone Ufoa A, nous sommes 4 candidats pour un poste. Il y a le sortant, le Malien Amadou Diakité qui est bien connu du milieu pour avoir fait une longue carrière à la Caf. Et il y a la jeune vague constituée du président de la Fédération de football de Mauritanie, de son collègue du Liberia et de moi. Mes arguments, c’est que je dirige la Zone Ufoa A depuis 2 ans et que le Sénégal est un pays de référence. En plus, mon pays est absent du Comité exécutif depuis Mawade Wade. Ce qui donne une certaine légitimité à ma candidature. Mais, en face, il y aura des adversaires de grande valeur que j’ai eu à connaître au sein des instances que nous partageons.
Lesoleil