Je ne pense pas que ce soit ça. La preuve, c’est que notre premier match contre Saint-Etienne a été dans la lignée des précédents. On a stoppé l’hémorragie en faisant un bon nul contre Bastia avant la trêve. Il nous reste 11 points à prendre à 13 journées de la fin. Ça, je dois admettre que même si je suis de nature optimiste, je ne m’y attendais pas. Après Sainté, je pensais qu’il faudrait au moins 2-3 mois pour des améliorations. Avec le staff, on a réussi à le faire en 3-4 semaines.
Moi, déjà, je ne fais pas un match avec Fernandez. Comme tous les entraîneurs, il a pu avoir une période de méforme. Si à la fin d’un discours, les joueurs pensent qu’ils n’ont pas la possibilité footballistique de battre un adversaire, c’est un problème. Moi, je prépare mes matches depuis plus de 20 ans sans mettre mon adversaire plus haut ni plus bas qu’il n’est.
Vous n’aviez plus entraîné en L1 depuis Ajaccio en 2005-2006. Le métier a-t-il évolué ?
Il y a une évolution. Quand on envoie Niang à Milan à 17 ans… C’est comme si le mec, on le faisait passer de la maternelle à la fac alors que pour moi, il est en train d’apprendre l’alphabet !
Est-ce difficile de faire l’éducation d’un joueur quand il ne vous appartient pas ?
Je ne le vois pas comme ça. Il nous appartient jusqu’en juin et il nous aide par ses performances. Après, c’est sûr, si j’avais Cavani, Falcao ou Ibra, je ne m’emmerderais pas à faire l’éducation d’un Niang…
Vous l’avez défendu devant la presse, mais vous vous êtes finalement montré ferme en le sanctionnant.
Quand il y a des attaques extérieures, c’est comme si on attaquait quelqu’un de ta famille. Alors tu l’aides. En interne, c’est différent. Il y a un groupe à gérer. Si demain j’ai 15 Niang, je fais quoi ?
Je n’ai jamais pensé que Cabella était autre chose qu’un attaquant. Un mec qui marque et qui fait marquer, c’est quoi ? Pour moi, ce n’est pas un coup. Quand je discute avec un joueur en tête à tête, avant de dire ce que je pense, je l’écoute. Si c’est un exploit…
La méthode Courbis, finalement, c’est quoi ?
J’ai plein d’idées que j’ai pu récupérer de Lippi, Sacchi, Ivic, Banide, Hidalgo… J’ai eu la chance de côtoyer ces personnes-là, je les ai écoutées et j’ai gagné du temps. Aujourd’hui, j’ai la prétention de connaître pas mal de choses qui ne garantissent pas forcément la victoire, mais qui garantissent la défaite si tu ne les fais pas.
Ces “choses”, quelles sont-elles ?
Je les garde pour moi et mes joueurs. Mon but, ce n’est pas de faire progresser mes collègues.