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Sous les couleurs de l’En Avant Guingamp depuis 2009, Moustapha Diallo arbore désormais le costume d’un taulier, du haut de 188 matches en six saisons sous les mêmes couleurs, mais à des étages différents. Pas encore suffisant pour lui permettre de taper à nouveau à la porte de la Tanière, contrairement… à la période où il était joueur local évoluant au Jaraaf. Le milieu de terrain guingampais vient de prolonger l’aventure pour deux saisons supplémentaires, en attendant peut-être un clin d’œil d’Aliou Cissé.

Vous venez de prolonger votre contrat pour être lié avec Guingamp jusqu’en 2018. Sept ans dans un même club où vous avez connu tous les étages du football français, ça change votre statut ?

Aujourd’hui, je suis devenu un cadre de l’équipe. Je suis un des anciens du groupe. C’est une fierté d’être un étranger, un Sénégalais et d’avoir cette importance dans le vestiaire. Je vais essayer de rendre cette confiance qu’on m’accorde. Je ferai tout pour respecter ce pacte qui me lie au club et à ses supporters. J’ai beaucoup appris à Guingamp. Quand je suis arrivé en 2009, le club était descendu en National. Le président nous a demandé de rester pour remonter ensemble le plus tôt possible. Nous avons réussi à accéder en Ligue 2, puis on a assuré le maintien en Ligue 2, avant de monter en Ligue 1. Nous avons également connu le bonheur d’avoir gagné la Coupe de France. Il y a eu beaucoup de choses positives. La pression des montées forge une expérience certaine. Jouer une finale de coupe de l’envergure de la Coupe de France et la gagner, ça construit un joueur. C’est une très belle expérience, un parcours dont on peut être fier.

Pourtant, c’est toujours insuffisant pour vous faire revenir en équipe nationale. Qu’est-ce qui vous fait défaut pour retrouver la Tanière ?

Je ne sais pas… Ce sont les entraîneurs qui ont la réponse. Chaque coach a son système, ses hommes. C’est une question de choix. La preuve, quand j’étais au Jaraaf en 2009, on m’appelait en équipe nationale, maintenant que j’ai nettement progressé, je ne suis pas appelé. Je ne sais pas ce qui manque. Je me contente juste de bien travailler, de faire en sorte d’être irréprochable. J’ai acquis de l’expérience, j’ai progressé dans le jeu. Pour moi, il n’y a rien qui manque. Le jour où le sélectionneur jugera utile de faire appel à moi, je répondrai présent. Je serai ravi de défendre les couleurs du Sénégal. Je n’ai que mon pays.

Vous n’avez jamais été contacté, malgré la valse des sélectionneurs à la tête de l’équipe nationale ?

Depuis que je suis là, je n’ai jamais été contacté. Je reste patient, je continue à travailler. Le plus important, c’est que je suis un joueur de foot et mon rôle c’est de jouer. Pour le reste, ce n’est pas de mon ressort.

Le paradoxe d’avoir connu le maillot national alors que vous étiez au Jaraaf dans le championnat du Sénégal et de ne plus être appelé pendant que vous connaissez l’élite en Europe, ça laisse poindre une certaine déception, non ?

C’est clair. Tout joueur rêve de défendre les couleurs de son équipe nationale. Je suis né et j’ai grandi au Sénégal, je sais ce que ça représente de jouer pour son pays. J’ai évolué dans toutes les catégories de l’équipe nationale. J’ai été sélectionné en Juniors, en équipe Espoirs, en équipe A’ et en équipe A. Je connais la Tanière. J’ai grandi avec ce maillot donc forcément, si on ne m’appelle pas pendant que je tire mon épingle du jeu en Ligue 1, il y a forcément une petite déception, mais comme je dis, je n’ai que 29 ans. Peut-être qu’un jour viendra, j’aurai ma chance.

Après 6 ans au club, pourquoi ne pas avoir tenté une autre expérience ? Qu’est-ce qui a pu motiver ce choix de rester ?

Ce sera ma septième saison avec le club, qui m’a encore manifesté un signe de confiance. Je voulais partir, surtout que le coach, Gourvennec, était annoncé sur le départ. Finalement, il est resté et m’a demandé de rester. Il a dit qu’il souhaitait s’appuyer sur moi pour qu’on fasse une bonne saison, ça a pesé sur ma décision de prolonger mon contrat de deux saisons supplémentaires. Ça fait 5 ans que je suis avec le coach, Gourvennec, on se connaît bien. Il m’a fait progresser et j’ai franchi plusieurs étapes avec lui depuis le National, la Ligue 2 et maintenant la Ligue 1. C’est donc tout naturellement que sa décision de rester m’a poussé à prolonger.

Vous aviez décidé de partir, dites-vous. Quelle aurait été votre destination ?

Il y avait des pistes. En Turquie, dans les pays du Golfe, à Dubaï notamment et en Chine. J’avais également des propositions en deuxième division anglaise (Championship). Je voulais partir pour l’aspect financier car je ne vous le cache pas, à mon âge (29 ans), on commence forcément à y penser car la carrière d’un footballeur est assez courte. Ça va très vite dans le football, dans le bon comme dans le mauvais sens. Quand on a autant de responsabilités, on se doit de penser à tous les aspects. Je suis Africain et je suis conscient qu’il y a beaucoup de gens qui comptent sur moi. Finalement, je prolonge à Guingamp pour confirmer la bonne saison qu’on a faite. Ensuite, on verra ce qui se passera. Je suis encore jeune. Je sais que je peux jouer au football plusieurs années encore. Je vais en profiter au maximum.

Pour la saison qui arrive, quels sont les objectifs que vous vous fixez ?

L’année dernière, nous avons fait une très belle saison. Nous avons réussi à nous maintenir en Ligue 1 mais également, nous avons fait un joli parcours en Europa League. Personnellement, j’ai marqué un but important, on a terminé la saison à la 10e place, alors qu’on était censé jouer le maintien. Cette saison, ce sera la 3e d’affilée en L1, nous espérons jouer le maintien avec plus de métier, plus d’expérience et si l’occasion se présente, nous hisser en haut du classement (10premières places). On se fixe l’objectif de réussir le maintien très tôt et de profiter de toutes les opportunités qui se présenteront. C’est possible. On va tout faire pour y arriver.

On suppose que malgré cette prolongation, vous ne renoncez pas à vos envies d’ailleurs…

Bien sûr que non. J’avais déjà la volonté de partir depuis longtemps. Maintenant, j’ai prolongé, en ayant la garantie d’un bon de sortie dès l’année prochaine si une offre intéressante venait à se présenter. Ça veut dire que l’année prochaine, s’il y a une belle opportunité, j’aurais toujours la possibilité de partir. Tout est clair à ce niveau.

Quels sont les souvenirs que vous gardez de votre parcours en France jusqu’ici ? Quels sont les matches qui vous ont le plus marqué ?

Beaucoup de matches m’ont marqué ici en France. Disputer une finale de Coupe de France, c’est génial. Face à Rennes, c’est un souvenir, un match qui m’a marqué. J’ai eu la chance de gagner. En Europa League également, on a eu un parcours inoubliable la saison dernière. C’était la première fois que je disputais une compétition européenne et j’ai eu à marquer un but décisif contre le Dynamo Kiev (2-1). En Ligue 1, j’ai rencontré de grandes équipes, la première fois au Parc des Princes contre le Psg, par exemple.

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