«Ce second mandat sera celui des grandes réalisations»
Le mouvement navétane a reconduit Amadou Kane à la tête de l’Oncav pour un second mandat de 4 ans. C’était lors de l’Assemblée génération de l’instance, vendredi dernier. Le président a décliné ses ambitions dans cet entretien accordé à Walf Sports au soir de sa réélection.
Walf Sports : Quelle lecture faites-vous de votre réélection à la tête de l’Oncav ?
Amadou Kane : Je suis honoré que mes camarades m’aient renouvelé leur confiance. Nous nous sommes engagés à résoudre les problèmes du mouvement navétane. C’est bien qu’on nous donne l’opportunité de continuer le travail qui est en train d’être fait. L’Oncav est une association d’utilité publique qui doit jouer pleinement son rôle et assumer ses responsabilités. Il doit être le prolongement de l’Etat dans les quartiers et dans les foyers. Les acteurs du mouvement ont compris cela. Ce qui fait que les gens n’ont pas trouvé nécessaire de perdre du temps dans des débats. L’heure est aux réalisations.
Ainsi, l’assemblée générale n’a duré qu’une dizaine de minutes. Les rapports ont été adoptés sans discussion. Nous avons formé un bureau par consensus. La preuve que le mouvement navétane est aujourd’hui fort et soudé. Malgré nos problèmes et nos divergences, nous arrivons toujours à nous entendre. Il faut se féliciter de ce comportement qui traduit une certaine maturité. D’autant qu’il y a beaucoup de défis qui nous attendent.
Cette entente dont vous parlez n’est-elle pas qu’une façade ? Car on a assisté à des prises de bec au cours de l’Ag. Certains ont même failli en venir aux mains…
Il ne s’est rien passé. Ce dont vous faites allusion n’avait aucun rapport avec les travaux de l’Ag. Il s’agit d’une délibération que nous devions faire sur un recours de l’Asc Diambars de Louga pour le compte des phases nationales. Il fallait prendre une décision que tout le monde ne peut pas agréer. Donc, c’est normal qu’il y ait des divergences. C’est un problème de jugement. Même les professionnels du droit, lorsqu’ils émettent un jugement, il est difficile que les gens s’accordent.
Néanmoins, nous nous sommes retrouvés autour de l’essentiel. Car la majorité du comité directeur a tranché en confirmant la décision de la première instance. C’est encore la preuve du fonctionnement démocratique du mouvement navétane. Les incidents dont vous insinuez n’ont aucune importance. Ç’aurait été grave si c’est l’Ag n’avait pas abouti.
Peut-on dire que le bilan de votre gestion est positif ?
Mon bilan, le comité directeur l’a fait en dix minutes. Cela veut dire qu’il est positif. En effet, l’objectif majeur que nous nous étions fixé était de réussir la réunification des acteurs du mouvement navétane. Ce qui est maintenant une réalité. Il fallait aussi s’atteler à créer de bonnes relations avec l’Etat du Sénégal. On est parvenu à le faire. C’est sous mon magistère que des conseils interministériels sur les navétanes sont organisés chaque année depuis trois ans. Enfin, nous avons réussi à exporter ce concept de national pop. Nous sommes allés au Brésil, en Hollande, en France et dans quelques pays de la sous-région africaine.
C’est quoi le grand chantier de cette nouvelle mandature ?
Ce mandat sera celui des grandes réalisations. C’est-à-dire faire de sorte que notre projet «Ni barça ni barsax» puisse se concrétiser. Nous l’avions initié en collaboration avec l’Onudi, l’Union européenne et l’Etat du Sénégal. L’objectif est de lutter contre l’émigration clandestine et de créer des emplois. Nous souhaitons sa réalisation avant la fin de ce nouveau mandat. Lors du dernier conseil interministériel, nous avions discuté avec le gouvernement de la mise en place d’une mutuelle d’épargne et de crédit. Ce qui va permettre le financement de la formation des jeunes et des projets créatifs d’emplois. C’est lorsque nous arriverons à ces réalisations que nous pourrons dire que mouvement navétane a progressé.
La violence dans les stades demeure qu’à même un sujet de préoccupation majeure…
Je reconnais que la seule chose que nous ne sommes pas parvenus à régler est la violence. Mais c’est un problème spécifique à Dakar. Dans les régions, les compétions se déroulent sans un dispositif de sécurité et sans heurt. Nous allons redoubler d’efforts dans ce sens. La violence doit cesser. Nous avons discuté avec le gouvernement par rapport au problème des stadiers. C’est un projet qui devrait être effectif l’année prochaine. Mais il est prévu une phase d’expérimentation lors des finales départementales et régionales. Ce sont des jeunes issus des quartiers que la police va former. Ils vont aider à la sensibilisation des supporteurs et à l’organisation de nos activités.
Où en êtes-vous avec le projet de l’internationalisation des navétanes ?
C’est vrai que les activités de vacances que nous organisons sont uniques au monde. Aujourd’hui, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Mali, les gens demandent à vivre cette expérience. L’année dernière, nous devions nous rendre à Bamako pour le lancement d’un championnat de football de masse. Malheureusement, ça ne s’est pas fait. Et récemment, le ministère des Sports du Togo nous a émis son intention de voir ce genre de compétitions se développer dans son pays. Nous avons eu à nous rendre au Brésil. D’ailleurs, avec nos partenaires brésiliens, nous envisageons la création d’un centre de formation professionnelle et technique. C’est un problème de financement qui se pose. Nous espérons, avec l’aide de l’Etat, que le projet de l’internationalisation des navétanes va se concrétiser. C’est du sérieux et nous y croyons.