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Qu’est-ce qui empêche le football sénégalais de prendre son envol ? Cette question triture les méninges de beaucoup de Sénégalais. Notre pays a participé à plusieurs campagnes de Coupe d’Afrique mais n’est jamais parvenu à se hisser sur la plus haute marche du podium, malgré la volonté de nos dirigeants de faire progresser ce sport tant prisé par les Sénégalais. On nous parle toujours de problèmes d’infrastructures. Est-ce la seule cause ? On dirait que les voies choisies pour un bond qualitatif du sport-roi ne sont pas les meilleures. Après chaque campagne avortée, un doigt accusateur est pointé sur l’entraîneur. 

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Equipe Nationale du Sénégal

Son licenciement s’en suit. Renvoyer un entraîneur après chaque débâcle des Lions est-elle la solution pour faire progresser le foot sénégalais ? C’est l’interrogation de bon nombre de techniciens sénégalais, d’observateurs avertis du football et même du citoyen lambda. Joseph Koto est le dernier technicien à être passé à la trappe. L’ouragan ivoirien l’a emporté. Vous direz qu’il n’était pas à la hauteur. Ceux qui l’on choisit ne le savaient donc pas ? A l’exception de Claude Le Roy, aucun entraîneur n’est allé à deux Can successives (1990 – 1992) avec l’équipe. Ils ont tous passé comme un éclair à la tête de la sélection. On a l’impression que les dirigeants du foot procèdent par tâtonnement. La pression sociale en est sans nul doute pour quelque chose. Sûrement ! L’impatience du Sénégalais les pousse à vouloir avoir des résultats coûte que coûte. N’a-t-on pas parlé de reconstruction ?

 Drôle de manière de reconstruire alors. Le football de notre pays a besoin d’hommes capables de faire face à la pression, d’hommes capables de diriger avec une main ferme les destinées de ce sport-roi. Mais pas de gens qui cèdent à chaque «caprice» du public sénégalais. Le football tarde encore à décoller malgré les belles générations qu’a connues notre pays. De celle de Jules François Bocandé à celle des Olympiques en passant par la génération de 2002 qui a fait rêver non seulement les Sénégalais mais tout un continent. La bande à El Hadji Diouf a failli y arriver. Mais la chance n’était de notre côté ce soir de 10 février 2002. Pourtant, plusieurs politiques de relance du football ont été mises en place mais elles restent jusqu’à présent inefficientes.

Aujourd’hui, le foot sénégalais est dans la tourmente après l’élimination à la CAN en Afrique du Sud. Une élimination que les supporters du stade Léopold Senghor ont eu du mal à digérer le 13 octobre dernier. Elle a provoqué une colère noire du public et entraîné des jets de projectiles sur la pelouse. Conséquence, le Sénégal encourt des sanctions de la part de l’instance dirigeante de foot africain, la CAF. Certains en ont profité pour réclamer la tête des dirigeants du sport préféré au Sénégal (le président de la Fédération et ses collaborateurs). Ces nombreux échecs n’ont pas vraiment servi de leçons à nos dirigeants. Après chaque campagne avortée, les réunions à n’en plus finir sont organisées. Mais le problème reste entier.

L’échec, est-ce la faute de l’entraîneur ou de tout un groupe. Chacun d’eux doit prendre ses responsabilités. Le choix des hommes qui doivent défendre notre football sur le terrain pose un autre débat. La politique du nouveau gouvernement en matière de sport est d’ériger des infrastructures sportives. Des chantiers initiés par le pouvoir sortant. Le ministre El Hadji Malick Gackou a visité ces derniers temps quelques stades qui sont en construction dans les différentes capitales régionales du pays. Espérons qu’ils pourront booster le foot sénégalais. Ceux qui nous dirigent vont certainement penser à construire un autre stade qui répond aux normes de la FIFA pour seconder Léopold Senghor, qui jusque-là reçoit tous les grands rendez-vous.

Mais ces infrastructures vont à elles seules développer ce sport ? Il faut surtout des hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Une Coupe d’Afrique ne se gagne pas en deux jours, il faut tout un processus. Tous les joueurs ayant remporté ce trophée continental ont fait du chemin ensemble en équipe nationale. Il faut que l’on se rende à l’évidence qu’on a encore du chemin à faire. Le sport à la base doit être sans doute la solution. Des politiques sont en train d’être mis sur pied pour initier le jeune écolier au sport. Croisons les doigts pour qu’elles portent du fruit dans les années à venir. Notre championnat de Ligue Pro ne l’est que de nom. Les joueurs peinent à percevoir leurs salaires régulièrement. L’équipe nationale est le reflet du football local. Même si des efforts sont en train d’être notés avec la petite catégorie qui commence à donner satisfaction, beaucoup reste à faire. Après toutes ces imperfections, pas étonnant que le Sénégal n’ait pas encore brandi sa première Coupe d’Afrique.

Source:Le sénégalais

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