Encore quasiment inconnu il y a quelques mois, le Sénégalais Pape Sané (23 ans) est un des principaux joueurs de la Ligue 2 française. Le buteur de Bourg-en-Bresse, l’étonnant promu, attire forcément les convoitises.
Jeune Afrique : En janvier 2013, vous débarquiez à Niort (France, Ligue 2). Comment s’est passé votre arrivée ?
Pape Sané : Au Sénégal, j’avais un certain statut. Je venais d’être sacré meilleur buteur du championnat avec Casa Sport de Ziguinchor, avec qui on avait remporté le championnat. J’aurais dû arriver plus tôt en France, à Boulogne-sur-Mer, mais tout à échoué au dernier moment.
Et en janvier 2013, lors d’une rencontre amicale au Chili, avec la sélection nationale de joueurs locaux sénégalais, j’ai fait un bon match. À Niort, l’entraîneur de l’époque (Pascal Gastien) et le directeur sportif (Karim Fradin) suivaient le match à la télé. Et ils ont décidé de me recruter quelques jours plus tard. Mais j’ai peu joué : sept matches en cinq mois.
Est-ce dans l’Ain que tout a vraiment commencé pour vous ?
J’avoue que je commençais à m’interroger. Je me demandais si j’étais prêt pour la Ligue 2. J’ai saisi ma chance à Bourg-en-Bresse et j’ai marqué 21 buts, ce qui a contribué à notre accession en Ligue 2. Je suis tombé sur un entraîneur (Hervé Della Maggiore) qui m’a fait confiance, c’est tout. Comme j’étais en fin de contrat à Niort, j’ai signé à Bourg. Cette saison, je continue à marquer, même si le niveau est plus élevé.
Cette réussite vous a aussi permis de retrouver la sélection nationale, puisqu’Aliou Cissé vous a rappelé pour les matches en Namibie (2-0) et en Afrique du Sud (0-1) en septembre…
Oui, deux ans et demi plus tard, et avec la sélection dans laquelle se trouve tous les expatriés. J’ai joué contre l’Afrique du Sud, et le coach m’a dit qu’il continuait à me suivre. Mais je suis conscient aussi de la concurrence en attaque dans cette équipe. Pour être appelé et avoir une chance de jouer avec mon pays, il va vraiment falloir que je marque beaucoup de buts avec mon club. J’y travaille.
Il paraît votre réussite vous vaut quelques appels de clubs intéressés…
C’est vrai ! Le téléphone sonne régulièrement, de France ou du Portugal. Mais j’ai passé un deal avec mon agent. Si cela devient trop fréquent, je demande aux clubs qui m’appellent de voir avec lui. Partir à la fin de mon contrat en juin 2017, pourquoi pas mais il faudra également que mon club s’y retrouve…