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Joseph Koto

Les termes de son contrat étant clairs, notamment pour ce qui est des articles 3 et 9, Joseph Koto a vu son sort à la tête des «Lions» scellé par l’issue du match Sénégal-Côte d’Ivoire. Et si les fédéraux tardent à lui signifier la fin de son bail, c’est juste pour mieux manoeuvrer et gagner du temps, histoire de l’utiliser comme fusible pour sauver leur tête.

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 Le contrat de sélectionneur national du Sénégal, Joseph Koto, sera indubitablement rompu le 23 octobre prochain, lors de la réunion du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Si ce n’est déjà d’ailleurs fait. Car Koto est aujourd’hui rattrapé par les clauses du contrat qui le lie à la Fsf et au ministère des Sports. Contrat qui a été signé par les trois parties, le 1er août dernier, et qui fixe le salaire du coach, supporté par l’Etat, à 6 millions de francs Cfa net. Soit 144 millions sur 24 mois, au cas où les objectifs sont atteints.

 L’article 3 fixe les 4 objectifs de Koto

 Le bail qui lie Joseph Koto aux fédéraux est en effet un contrat d’objectif. L’article 3 (objectifs assignés) du contrat du sélectionneur dit ainsi que «les objectifs assignés à l’entraîneur-sélectionneur sont : Faire de l’équipe nationale ‘A’ un modèle de discipline, de rigueur, de professionnalisme et de performance ; qualifier l’équipe nationale ‘A’ pour les phases finales de la Coupe d’Afrique des nations 2013 ; faire une bonne participation et atteindre les demi finales de la Can 2013 ; qualifier l’équipe nationale ‘A’ pour les phases finales de la Coupe du monde football Brésil 2014 et y faire une bonne participation». Des objectifs dont un seul est encore dans les cordes de Koto. Puisque éliminé de la Can 2013 en phase de qualification, il a échoué pour ce qui est de tous les objectifs liés à la Coupe d’Afrique. Il ne lui reste, dès lors, que l’objectif de la Coupe du monde. Et vu que le Sénégal avait fait de la Can 2013 l’objectif premier de son football, après la déroute de Bata, Koto tombe sous le coup de l’article 9 de son contrat qui abrège son magistère aux commandes des «Lions».

L’article 9 abrège le bail du coach

 «Les parties conviennent que la Fsf pourra unilatéralement rompre le présent contrat avant terme, sans sommation et sans que l’entraîneur-sélectionneur ne puisse prétendre à une indemnisation ou des dommages et intérêts, lorsque l’un des quelconques objectifs assignés à l’article 3 ci-dessus n’est pas atteint, la faculté de confier à l’entraîneur d’autres missions dans un tel cas étant réservée», dit l’article 9 du contrat de Koto qui traite de la rupture anticipée. Dès lors que le contrat du technicien prévoit une clause qui dit que «lorsque l’un des quelconques des objectifs assignés à l’article 3 ci-dessus n’est pas atteint», il peut être «unilatéralement » rompu, il en ressort que le sort de Joseph Koto a fini d’être scellé à l’instant même où les «Lions» ont raté l’objectif de la qualification à la Can 2013, c’est-à-dire au soir du samedi 13 octobre 2012.

 Car si la Fédération dit attendre le rapport du sélectionneur sur sa table le 18 octobre aux fins de l’examiner en Comité exécutif le 23 courant, c’est juste une manière pour Me Augustin Senghor et son équipe de gagner un peu de temps. A la limite, c’est comme si l’équipe fédérale cherchait à faire de Joseph Koto le fusible à faire sauter, lors du Comité exécutif du 23 octobre, pour détourner l’attention. Une façon comme une autre donc de manoeuvrer pour sortir de la situation difficile dans laquelle se trouve l’équipe fédérale. Car, aujourd’hui plus que jamais, Me Senghor et sa bande sont sur la sellette, surtout à cause des incidents qui ont conduit à l’interruption du match. Leur tête est réclamée par le public, une très large frange de la famille du football et par l’Etat qui espère ainsi désamorcer la bombe des sanctions de la Confédération africaine de football (Caf).

 L’entraineur, le fusible des fédéraux 

Parce qu’il y a aussi cette réalité qui fait que Me Senghor, de par ses positions de principes aux antipodes des intérêts de cette mafia qui tient les rênes de la Caf, est vu au sein de l’instance dirigeante du football africain comme un facteur de blocage. S’il reste à la tête de la Fsf, la Caf s’en donnera certainement à coeur joie pour sanctionner le plus lourdement possible le Sénégal. Et ça, les acteurs du foot comme l’Etat ne le savent que trop bien. Par contre, un départ de l’équipe fédérale serait un signal de nature à atténuer les sanctions à venir. Car la Caf serait alors assurée d’avoir réussi son coup. Celui d’écarter celui qu’elle voit comme l’électron libre, l’empêcheur de tourner en rond : Me Senghor. C’est aussi cela l’enjeu de la bataille qui se joue aujourd’hui dans les coulisses du football sénégalais et même africain.Harouna DEME

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