Saër Seck, le président de Diambars Fc dérange. Il indispose même nombre d’acteurs du football (dirigeants entraîneurs et supporters). Pourquoi ? Peut-être par son professionnalisme, son sens de l’ouverture et son esprit de compétitivité. Peut-être. Analyse.
Dire que Diambars Fc joue bien au football, est une lapalissade. Que le montage du projet (sportif et financier) du club va ou pourrait servir au développement du football sénégalais, en est encore une autre. En moins d’une dizaine d’années d’existence, Diambars dont la première pierre a été posée en 2003, a fait éclore des talents : Idrissa Gana Guèye, Pape Ndiaye Souaré, Kara Mbodji, Saliou Ciss, Ousmane Mané…, font rêver. Ils constituent le groupe de jeunes «Lions» sur qui repose l’espoir du football sénégalais. Diambars dispose de cinq terrains de football : deux pelouses naturelles et trois synthétiques. Diambars est aussi le seul club sénégalais qui reçoit ses adversaires, à domicile, sur sa propre pelouse. Avec tout ce «bon» projet, Diambars Fc fait-il des jaloux ? En tout cas, Saër Seck, son président est souvent pris à partie. Malgré son statut de président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp), on l’accuse de n’œuvrer que pour le «rayonnement de son équipe et de ses joueurs».
Mais bien qu’il soit attaqué de partout, en bon sportif, il joue dans le fair-play. En mi-janvier dernier, répondant à une question relative à la polémique née de la promotion de Pape Boubacar Gadiaga (entraîneur de Diambars) au poste d’adjoint des «Lions» du football, Saêr Seck avait fait dans l’humeur. De tout sourire, le président de Diambars Fc a laissé entendre qu’il ne peut pas passer tout son temps à apporter des précisions et des démentis, dans la presse. «J’en suis vraiment fatigué». C’est la réplique qu’il a apportée à ceux qui insinuent que c’est lui qui a «pistonné» Gadiaga. Que c’est lui qui a fait un «lobbying intense» pour qu’Alain Giresse (sélectionneur des «Lions» porte son dévolu sur (son) entraîneur.
Face à de telles accusations qu’il a trouvées «très graves», Saër Seck s’en était écœuré. Il a même eu le cœur gros, plein d’amertume. Mais, en bon compétiteur, il a préféré encaisser les coups. Au fait, Saër Seck avait tout simplement refusé de plonger dans une autre polémique. «Je suis vraiment fatigué d’apporter des démentis», avait-il encore seriné. Saêr n’était toutefois pas au bout de sa peine. La peine et les coups, il continue à les encaisser.
L’affaire Gadiaga, l’autre point noir
En effet, bien que promu au poste de sélectionneur national adjoint des «Lions», Pape Boubacar Gadiaga a exprimé son souhait de garder son poste d’entraîneur de Diambars. Il s’en serait ouvert à Alain Giresse qui n’en aurait trouvé aucun inconvénient. Le patron des «Lions» a plutôt, souffle-t-on, donné sa «bénédiction». Un ouf de soulagement pour Saër Seck qui a aussi exprimé son désir de garder son coach. Ceci, malgré l’existence de textes qui interdisent aux sélectionneurs des équipes nationales, de toutes catégories confondues, de continuer à coacher des clubs.
Ne mâchant pas sa langue et avançant avec le courage de ses idées, il a invité les autorités compétentes à revoir ces dits-textes. «Parce qu’ils ne favorisent pas l’émergence des techniciens locaux, encore moins le développement du football local». Pire, Saër Seck a fait noter que ces techniciens n’ont que trois à quatre matches à jouer avec leurs sélections respectives au cours d’une année. Donnant l’exemple de (son) coach Gadiaga, il fera remarquer que ce dernier n’a que les matches du 23 mars prochain contre l’Angola et celui de septembre prochain contre l’Ouganda. Il faudrait peut-être y ajouter deux à trois matches amicaux en perspective. Peut-être. Avec sa position, Saër Seck s’est fait brocarder. Ses détracteurs ont pointé du doigt son jeu de «yoyo». «Il rejette aujourd’hui des textes qu’il avait acceptés et encouragés, hier», gronde un des dirigeants. Le débat continue.
Le comble, le week-end dernier, à l’issue du match Uso-Ngb, l’entraîneur du dernier club nommé a justifié la défaite de son équipe par le truchement des arbitres qui cherchent, vaille que vaille, à faire «gagner le titre de champion du Sénégal» par Diambars Fc. Pire, il l’a traité «de corrupteur d’arbitres». (Sic). Pourtant, malgré des «accusations aussi graves», Saër Seck n’a pipé mot. Au fait pas encore. Ses proches soufflent qu’il en a même ri. Une nouvelle fois. Il continue ainsi à encaisser les coups en bon sportif.
Walf-groupe