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Le cas Rémi Gomis en équipe nationale est presque énigmatique. Malgré son talent, il est passé de titulaire en remplaçant de luxe. 

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De loin, Rémi Gomis donne l’impression de bien vivre son statut de remplaçant. Il s’éclate dans le groupe. Mais en dehors du rectangle vert pendant les séances d’entraînement, il devient un fantôme. Pourtant, Rémi Gomis fait partie du bataillon.C’est dans le cœur du jeu, là où se noue l’intrigue du match et s’installent les rapports de forces, là où tout se décide dans l’instant et parfois même dans l’urgence, que l’international sénégalais combat. Avec les «Lions», il a livré sa première bataille le samedi 11 octobre 2008 contre la Gambie, à Dakar, en match comptant pour les éliminatoires de la Can et du Mondial 2010. Pas assez balèze, mais doté d’une technique au-dessus de la moyenne, Rémi Gomis incarnait, aux côtés de Michael Tavares, le renouveau, dans une équipe qui a longtemps fait place aux milieux grands et puissants, bourrés de biscotos. Sur la route de la Can 2012, l’ancien sélectionneur des «Lions», le très romantique Lamine Dieng disait de lui : «C’est la génération montante, capable d’aller au four et au moulin. Il répond aux critères d’un milieu de terrain : être le poumon de l’équipe. Tout comme Diamé, ils sont capables d’aller au feu et au charbon avec finesse.» Amara Traoré était du même avis : «Boy Ndiago alias Iniesta, disait-il, est un grand pourvoyeur de balle, son sens technico-tactique donne plus de solutions à ses partenaires.»

Ces superlatifs n’escortent plus Rémi Gomis en Equipe nationale. Symbole d’une équipe en naufrage contre la Zambie à la Can Gabon-Guinée Equatoriale, il n’a plus foulé les pelouses africaines avec les «Lions» depuis le mois de février 2012. Sa responsabilité flagrante sur le deuxième but zambien inscrit par Nathan Sinkala lui a valu un retour sur le banc qui n’a fait que trop durer. «Après cette Can, souligne l’ancien international Ibrahima Diakhabé, il a psychologiquement décroché. Il n’a pas été sorti de manière professionnelle.» Son remplacement par Dame Ndoye aussitôt le deuxième but inscrit lui a fait sentir le poids de sa responsabilité sur la défaite des «Lions». Il a ensuite essuyé des tirs nourris de critiques qui ont parasité sa mélodie du bonheur en équipe nationale. Cependant, malgré la cure d’amaigrissement avec l’arrivée en force des olympiques, Rémi Gomis est resté dans la «Tanière», mais en étant discret. Comme un bleu. Avec le temps et les changements survenus sur le banc des «Lions», il «a dû maintenant tourner la page.»

 

Un cadre à Valenciennes

Relégué sur le banc en équipe nationale, l’international sénégalais est titulaire indiscutable à Valenciennes. «C’est un des cadres de l’équipe et ses performances sont très satisfaisantes. Il a beaucoup mûri et prend plus de responsabilité.» Cependant, le décalage qui existe entre son club et le Sénégal contraint Rémi à attendre son heure. «Il est performant, mais Gana Guèye et Mohamed Diamé, c’est costaud. Dans une équipe, on cherche d’abord l’équilibre entre les lignes, puis une complémentarité entre les hommes. Gana est beaucoup plus défensif. Il récupère beaucoup de ballons. Il ratisse, donne et attend les consignes. Diamé peut jouer dans ce registre, mais il est plus porté vers l’avant ; ce qui fait qu’il marque des buts et crée des occasions en club (West Ham). Ces deux sont complémentaires. Rémi Gomis peut jouer sur les deux registres en même temps ; il peut ratisser comme il peut se projeter vers l’avant. Il faut lui faire confiance pour qu’il soit aussi performant qu’à Valencienne.» Le sélectionneur national a lors d’une interview avec la presse à Accra où l’équipe nationale est en regroupement dit toute sa sympathie pour le joueur et a reconnu ses qualités techniques. Mais Giresse a, dans la foulée, rappeler la rude concurrence à son poste. Une bataille loin d’être gagnée d’avance.

 

iGFM

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