Décidemment au stade Léopold Senghor on ne connaît pas ce que c’est «accélérer la cadence» (l’expression est à la mode). Après un premier rendez-vous manqué en 2013 où les travaux de réfection devaient démarrer, les choses traînent toujours en ce début 2014.
«Les délais contractuels sont de trois mois. L’entreprise qui sera retenue va commencer les travaux dès qu’elle aura signé le contrat.» Voilà la promesse que faisait le ministère des Sports, par le biais de son Conseiller technique, Mamadou Ba.
Seulement, trois mois après le démarrage des travaux, «Senghor» est loin de faire peau neuve. Un tour effectué sur place, ce week-end, ne rassure guère sur l’avancement des travaux. Encore moins sur le délai de réception du stade. La raison : «Senghor» offre un spectacle alarmant. Une toiture totalement arrachée, des gradins toujours dans un piteux état, tel un chantier en ruine, une pelouse dégarnie devenue le fief des oiseaux… le constat est triste et désolant.
Pourtant, du côté du ministère des Sports, on avait laissé entendre, en premier lieu, un souhait de voir «le stade disponible lors de la date-Fifa de ce mercredi 5 mars». Même s’il n’est pas prévu que les Lions jouent à Dakar. En attendant début septembre pour le démarrage des éliminatoires de la Can 2015.
Il est vrai qu’on est dans les délais, mais force est de reconnaître que du côté du stade Léopold Senghor on ne connaît pas ce que c’est «accélérer la cadence» (l’expression est à la mode).
Joint en début de soirée d’hier, l’un des responsables des travaux de réfection du stade, Cheikh Yade, tempère sur le retard accusé. «Non seulement les travaux se poursuivent normalement, mais il faut comprendre qu’il n’y a pas d’arrêt. Après avoir enlevé la toiture, nous sommes sur la phase de repose. C’est un travail qui nécessite d’abord, une préparation adéquate de la charpente avant la pose. Et cela prendra le temps qu’il faudra», informe le directeur technique de l’entreprise en charge des travaux.
Son supérieur sera plus précis dans le délai de réception des travaux. «On espère finir avant le 10 mars prochain», promet curieusement le directeur de l’entreprise en charge des travaux, Moustapha Mbaye, non sans préciser qu’il était hors de Dakar. Un «10 mars» qui matériellement sera difficile à respecter au vu de l’ampleur des travaux, constatable sur place.
«Le travail qui reste requiert encore du temps»
D’ailleurs, une autre source proche du dossier ne semble pas être rassurée par de tels engagements. «Je ne peux vraiment pas vous donner une date sur la fin des travaux. Tout ce que je peux vous dire, c’est que le travail qui reste requiert encore du temps. Rien que pour poser la toiture, ça prend du temps, car ne se fait pas sur un coup de baguette magique», précise un des employés, trouvé sur les lieux.
Dans le cahier des charges, il est également retenu le changement des projecteurs. A ce niveau, M. Ba du ministère des Sports avait précisé «qu’en plus des projecteurs à changer (plus de 150), le support le sera aussi. Contrairement à ce qui se faisait auparavant, il est prévu une rénovation de l’ensemble des toilettes du stade. Par le passé, c’est seulement les vestiaires des joueurs qui étaient réfectionnés». Par contre, au niveau de la sonorisation, rien ne sera fait «parce que simplement ne figurant pas dans le cahier des charges».
Seuls les projecteurs, la toiture et les toilettes…
Quid des tribunes ? Sur ce chapitre, rien n’a bougé. Et Cheikh Yade de préciser : «Ce n’est vraiment pas notre domaine. Pour l’instant, on se focalise sur le travail de repose de la toiture, la charpente, les projecteurs et les toilettes. Le reste doit être géré par une autre entreprise», souligne le technicien.
Espérons que du côté du ministère des Sports, on sache enfin comprendre le sens de la politique prônée par le Président Macky Sall, à savoir accélérer la cadence. Tout en respectant les délais. L’heure n’attend pas. Surtout que les choses sérieuses avancent à grands pas. Septembre est si loin… si près.
LeQuotidien