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Contrairement à celle de lundi à Toubab Dialaw et pratiquement comme depuis le début du regroupement, la séance d’hier a duré presque deux heures sur le gazon naturel de Diambars. Et l’équipe d’Aliou Cissé commence à se dessiner, avec des groupes souvent composés de Abdoulaye Diallo, Lamine Sané, Kara Mbodj, Lamine Gassama, Pape Ndiaye Souaré, Cheikh Mbengue, Cheikhou Kouyaté, Idrissa Gana Guèye et Sadio Mané. Moussa Konaté, qui ne s’est pas entraîné hier, pour être arrivé juste à la fin (19h), effectuera sa première séance ce mercredi après-midi à Diambars. Il devrait compléter ce groupe, parti pour être le onze de départ samedi face au Burundi.

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La «Tanière» au complet

Le sélectionneur national a dirigé la séance d’hier après-midi avec ses 21 «Lions». Alfred Ndiaye et Pape Alioune Ndiaye, qui sont arrivés la veille (lundi soir) se sont entraînés avec le groupe qui avait débuté la préparation à Saly depuis une semaine. La presse n’a eu droit qu’à 15 minutes pour cette séance en huis clos. Mais tout indique que l’équipe a continué à hausser le rythme, comme c’était déjà le cas lundi au centre technique Jules François Bocandé de Toubab Dialaw. Au cours de ce galop, démarré à 17h, les joueurs avaient commencé par une séance de toro et un jeu de passes courtes. Le groupe a ensuite été divisé en trois sous-groupes de 6 joueurs de champ, sur une moitié de terrain, pendant que les gardiens étaient de l’autre côté avec leur préparateur, Tony Sylva.

EQUIPE NATIONALE, MILIEU-BUTEUR

Ndoye, un «Cheikh» en blanc pour Aliou Cissé

A 29 ans, Cheikh Ndoye s’est taillé une réputation de footballeur exemplaire, qui a la cote sur le marché des transferts. Normal. Spécialiste de la protection haut de gamme, le milieu international sénégalais de Créteil ne se range pas dans la catégorie des besogneux maladroits, qui laissent échapper le ballon après avoir tant œuvré pour le récupérer. Et, cerise sur le gâteau, il marque des buts. Un atout supplémentaire pour Aliou Cissé, le coach des Lions, qui ne s’en est jamais privé.

Philippe Hinschberger n’a pas l’éloge facile. Mais devant le profil atypique de l’international sénégalais, Cheikh Ndoye, l’ancien entraîneur de Créteil (juin-novembre 2014) s’est permis quelques envolées sur le site internet de Butfootballclub.fr : «Quelle équipe ne rêverait pas d’engager un joueur comme lui ? Il est professionnel, marque des buts et n’hésite jamais à aller remuer ses adversaires sur le terrain.» Il ajoute : «C’est un bon soldat. Il dépense beaucoup d’énergie en match, mais aussi à l’entraînement. Il est très complet.» Ce profil est rare et ce qui est rare est bon. Récupérateur haut perché (1,90m), Cheikh Ndoye s’extrait du commun des milieux de terrain par sa capacité à perforer balle au pied. L’ancien joueur de «Yaakaar» de Rufisque est muni d’une arme bien tranchante qui lui permet de lacérer les lignes adverses. «Il dépasse le seul cadre du n°6 et se projette énormément vers l’avant, souligne l’ex coach de Créteil. Il faut alors lui laisser le champ libre et ne pas le brider. Cheikh est très à l’aise avec le jeu face à lui, avec un joueur juste devant lui. Là, il peut faire très mal. Il a un énorme volume de jeu, c’est son point fort. C’est un milieu box-to-box, qui sait parfaitement accompagner les attaques.»

Milieu-buteur

Sur un terrain, «Cheikh Ndoye dégage des airs de Salif Diao. Il a un impact physique et une grande puissance, racontait dans nos colonnes Christophe Diedhiou, son coéquipier à Créteil.  En plus de la fougue, il a cette facilité à sortir les ballons et à se projeter vers l’avant. Il est au dessus du lot. Il est impressionnant. C’est très rare de voir un milieu défensif aussi décisif devant les buts.» Meilleur buteur de Créteil en National, Cheikh Ndoye n’a rien perdu de son adresse. Avec onze buts inscrits, il est le meilleur réalisateur du club cette saison (en L2). Une performance qui ne surprend pas. «J’ai été attaquant. C’est à ce poste que j’ai été formé. Je suis à l’aise au milieu parce que j’ai les ressources pour faire les allers et retours.» Steven Gerrard est son idole. «Mais ce n’est pas le même registre, tempère Cheikh. Il est plus axial et évolue à un niveau supérieur.» Une manière subtile d’éviter les comparaisons flatteuses.

Long compagnonnage avec Aliou Cissé

Son ancien coach au «Yaakaar» de Rufisque, Karim Séga Diouf, voit en lui «un phénomène». «Malgré son gabarit (1m90, 88 Kg), il est à l’aise avec le ballon. C’est une force de la nature, un milieu de terrain très physique et très puissant qui, à force de travail, marque des buts.» Pour son baptême du feu en équipe nationale locale contre la Colombie au Mexique, en amical, il avait marqué les esprits en déclenchant une superbe frappe. Depuis, Aliou Cissé n’a pas fait une sortie sans son milieu-buteur. Ensemble, ils ont gravi les marches qui mènent à l’étage supérieur et s’apprêtent à livrer samedi contre le Burundi leur première grande bataille sur le champ africain. L’international sénégalais est outillé pour un long voyage, mais ce serait très vite verser dans l’euphorie que de voir déjà en lui un footballeur complet. Son ancien coach lui a d’ailleurs décelé une faille : «Sa seule limite, dit Philippe Hinschberger, c’est qu’il n’est pas un joueur très technique. Il manque un peu de fluidité dans ses gestes, vu son gabarit. Il doit s’améliorer dans son jeu de passe et faire davantage de touches de balle. (…) J’ai essayé de le faire jouer haut en 4-3-3, mais il n’était pas très à l’aise. Lui, il veut avoir le ballon dans le rond central et avoir le champ libre. Pour moi, un 4-4-2, avec à ses côtés un joueur en position un peu plus basse en défense lui conviendrait mieux.» Un bon conseil pour le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, et les nombreux clubs, français comme anglais, qui lui tendent les bras.

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