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Pour une fois, il a accepté de se livrer. Souvent très distant avec la presse, surtout sénégalaise, le défenseur marseillais a accepté, avec beaucoup de disponibilité, de dévoiler le côté jardin de sa carrière au journal Le Quotidien. Interpellé hier en marge de l’«Open Press» à l’hôtel Terrou Bi où les Lions sont en regroupement pour les besoins de la Can 2012, Souleymane Diawara est revenu sur sa jeunesse au Havre, ses études en passant par les moments sombres de sa carrière de footballeur jusqu’à ses moments de gloire. L’international sénégalais, qui fait partie des plus anciens de la tanière, avoue que son rêve de gamin était de devenir «sapeur-pompier pour sauver des vies». Aujourd’hui, celui qui détestait l’histoire et la géographie et qui a suivi les pas de son grand-frère footballeur, Djibril Diawara avec un palmarès riche en club, n’a qu’un seul objectif : vivre des moments de bonheur avec la sélection nationale du Sénégal à la Can, dans un mois en Guinée Equatoriale et au Gabon. Confidences !

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Pouvez-vous nous refaire votre parcours ?
J’ai commencé à jouer au Havre pendant quatre ans. Ensuite, j’ai eu la chance d’être recruté par Sochaux où j’ai passé trois ans avant de m’exiler en Angleterre, à Charlton pour juste une saison. Je suis revenu en France, à Bordeaux. Et me voilà depuis à Marseille.

Vous avez donc grandi au Havre ?
Oui, comme vous le savez, je suis originaire du Havre. J’ai commencé à être professionnel à l’âge de 19-20 ans. Je suis resté au Havre jusqu’à 24-25 ans avant de partir à Sochaux.

Au-delà du football, vous auriez pu devenir quoi ?
(Direct) sapeur-pompier parce que j’aime les gens qui sauvent des vies. Ça m’a toujours passionné et ça me passionne toujours. J’étais prêt à faire les tests. J’aimais les camions des pompiers comme tous les enfants.

Le 11 septembre avec l’attaque des Tours jumelles de New York où beaucoup de pompiers ont péri, vous a marqué alors ?
Je pense que ça a marqué la terre entière. En plus, il y a eu beaucoup de pompiers qui sont décédés.

Pourquoi avoir opté pour le football alors ?
A la base, le football je l’ai pris comme un plaisir. Plaisir de jouer au quartier avec tous les potes. Ensuite, j’ai suivi mon grand-frère Djibril (Diawara), qui est entré au Centre de formation du Havre et a signé professionnel. Quand j’allais au stade, ça me faisait plaisir de voir les gens crier son nom. Après, je me suis mis à fond et j’en ai fait mon objectif.

Pendant ce temps, vous faisiez quoi d’autre ?
J’étais étudiant et j’allais à l’école. Sinon, le reste c’était de jouer à fond dans le quartier. Et quand j’ai vu mon frère s’acheter une voiture et a aussi acheté pleins de trucs à ma mère, je me suis dit : «J’ai­merai bien faire ça.» Dès lors, je me suis concentré au foot pour pouvoir être professionnel.

Donc, c’est le luxe qui vous a poussé à devenir un football professionnel ?
Non, ce n’est pas le luxe. Attention, c’est vrai qu’il y a le luxe aussi. Mais avant tout, c’est la passion. J’aimais le foot. Je savais que l’école, c’était un peu plus difficile pour moi et que j’avais une chance de m’en sortir avec le foot. Donc, je me dis : donnes-toi à 200% dans le foot.

Vous étiez quel genre d’élève ?
Ce genre d’élève qui était au fond de la classe et qui ne parlait à personne.

Vos camarades devaient avoir peur de vous vu votre corpulence ?
Non, pas du tout !

Pourquoi ?
Parce que je n’étais pas comme ça avant d’entrer au centre de formation. J’étais comme Kader Mangane (son coéquipier en sélection qui était juste à côté).

Vous étiez un bon élève ?
J’étais tout le temps au fond de la classe. Je voulais que personne ne me fasse chier. Maintenant bon élève, cela dépendait des matières. Il y a des matières que j’aimais bien.

Lesquelles ?
Les mathématiques, le français, la comptabilité, le sport, l’anglais, l’espagnol aussi j’aimais bien. Pour les autres trucs qui me faisaient chier, je restais derrière.

Du genre ?
Les sciences, l’histoire-géographie, Svt, toutes ces conneries-là.

Aujourd’hui que le football vous permet de voyager partout dans le monde, l’histoire et la géographie vous aurez peut-être pu beaucoup vous servir ?
Mais je ne savais pas. A l’époque, ça ne m’intéressait pas. Main­te­nant, je lis les livres. Je m’y intéresse un peu. Mais à la base, ça ne m’intéressait pas de savoir que Christophe Colombe a traversé l’Améri­que. Je m’en foutais carrément (rires).

 Quelle a été la période la plus sombre de votre carrière ?
Je ne peux pas parler de carrière sombre puisque j’ai eu la chance d’avoir la santé, de pratiquer un beau métier. Peut-être quand je me suis fait opérer de ma cheville. Et l’année dernière, mon claquage. Quand vous n’avez pas la santé, on ne peut rien faire.

Les moments de bonheur ?
Il y en a eus beaucoup. Déjà mon premier contrat Pro, mon premier titre avec Sochaux, mon premier titre de champion de France avec Bordeaux. Après, j’arrive à Mar­seille. Dès la première année, l’attente est de 17 ans, et boom ! On gagne le titre et la Coupe de la Ligue. On réalise le doublé. Il y a eu beaucoup de moments de bonheur. Je dirais même que tous les jours, ce sont des moments de bonheur pour moi. J’ai la chance de pratiquer l’un des plus beaux métiers au monde. J’espère qu’il y en aura encore. Surtout avec l’Equipe du Sénégal.

On dit de vous que vous êtes quelqu’un qui sort beaucoup. Cela vous fait quoi ?
(Il s’énerve) Les gens racontent n’importe quoi. Comment on peut sortir tous les jours ? Ce n’est quand même pas possible. On est des professionnels. Maintenant, j’aime bien sortir quand j’ai le temps, quand je suis libre. Vous ne pouvez imaginer la pression que les gens endurent toutes les semaines. Par moments, il faut sortir, changer d’air, se défouler. Encore que je suis un célibataire.

 

LeQuotidien

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