Pour son baptême du feu, Henryk Kasperczak, nouveau sélectionneur du Mali, a porté son choix sur le Sénégal pour un match amical le 5 mars à Paris. L’ex-entraîneur des «Lions» a fait part à L’Observateur de ses émotions.
Après sa déconvenue avec les «Lions» à la Can 2008 et sa courte expérience sur le banc d’Ao Kavala en Grèce (2010-2011), on pensait ne plus revoir Henryk Kasperczak sur un banc de touche. L’entraîneur avait quitté les terrains pour les salons douillets des salles d’analyses et de conférence, après deux candidatures malheureuses au poste de sélectionneur national de la Pologne. Pays dont le technicien a dirigé l’association des entraîneurs et participé à l’organisation de la Coupe d’Europe en 2012. «C’était juste un peu de recul, précise le Franco-polonais. Je suis assez riche de compétences et je maîtrise toujours bien les problèmes du terrain, tout ce qui est football.»
Engagé pour l’Afrique
Compétiteur dans l’âme en alerte permanente, le sorcier blanc rallume une flamme africaine éteinte sur le banc des «Lions» en 2008 au Ghana. A 67 ans, Kasperczak retourne au Mali où il avait hissé les «Aigles» à la quatrième place de la Can 2002 à Bamako, remportée par le Cameroun. «Je garde de formidables souvenirs de mes aventures en Afrique. Cela, depuis mes débuts en 1994 en Côte d’Ivoire. Les équipes sont ambitieuses et exigeantes. C’est pourquoi, si je trouve un terrain d’entente avec les dirigeants et que les joueurs sont animés de la même volonté de faire des résultats, je m’engage.» Alors, va pour le Mali. «Un pays au potentiel offensif énorme» dont la lourde tâche sera de se «perfectionner» et de «gagner les matches avec panache».
Pour son premier test grandeur nature, le Franco-polonais rencontre une vieille connaissance : «Le Sénégal !» «Ce sera mon premier match avec le Mali. On était en contact avec plusieurs sélections, mais j’ai trouvé formidable de jouer contre le Sénégal. Notre objectif est de rencontrer de bonnes équipes et celle du Sénégal en est une. C’est très bien. C’est une déception de ne pas voir cette équipe disputer ni la Can 2013 ni la prochaine Coupe du monde au Brésil, mais elle reste valeureuse avec de très bonnes individualités. Deux des joueurs étaient avec moi en 2008 : Modou Sougou avec qui j’avais de bonnes relations et Bouna Coundoul. J’ai gardé le contact avec certains. On sait dans quelles conditions j’ai quitté le Sénégal. Avant la Can (2008), j’avais dit au président de la fédération que j’allais partir. Je ne voulais plus rester, pour une raison toute simple : cette génération ne me donnait pas satisfaction. A la Can, après les deux matches de poule (2-2, contre la Tunisie et défaite contre l’Angola, 1-3), il y avait une petite chance et je me suis dit que peut-être Lamine Ndiaye pouvait en profiter et que cette décision (sa démission) allait donner plus de responsabilité aux joueurs. Mais ce sera toujours un plaisir de retrouver le Sénégal.»
Chaleureuses retrouvailles
Tout comme Alain Giresse, sélectionneur des «Lions» et ancien coach des «Aigles» du Mali (2010-2012), Kasperczak aura en face, le 5 mars à Saint-Leu-la-Forêt, banlieue parisienne, des visages qui lui sont familiers. D’un côté comme de l’autre. «Au Mali, deux joueurs sont de la génération 2002 : Seydou Keïta et Adama Coulibaly. 12 ans après, l’équipe a beaucoup changé, mais il y a toujours de bons joueurs pour former un groupe.» Avec Kasperczak, le Mali vise plus haut : «Mieux que la troisième place.» Pour atteindre cet objectif, le sélectionneur entend s’appuyer sur «le système de jeu, la forme des joueurs et l’expérience du capitaine». «Seydou Keïta est un peu court physiquement, mais il va retrouver ses sensations dans un mois peut-être. C’est un joueur de qualité, compétitif et ambitieux. Je compte énormément sur lui. Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir une équipe homogène et de qualité. Cela ne sera pas facile. Mais on sait où l’on va. Les matches amicaux (en mars, mai et août) nous permettront de construire et former une équipe pour mieux aborder les éliminatoires de la Can 2015.»
Les équipes connaîtront leurs adversaires le 14 avril prochain et débuteront la compétition le 5 septembre. La dernière journée est prévue le 19 novembre 2014.
Rewmi