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Membre du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football et très proche collaborateur de Me Augustin Senghor depuis le début de son magistère, Abdoulaye Sow n’hésite pas à arborer la robe pour défendre l’avocat contre « les quelques détracteurs » qui veulent lui faire un mauvais procès. Pour lui, le président de la Fsf est victime de son humilité et de sa volonté de faire régner la Justice au sein de l’instance fédérale.

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Vous faites partie des plus proches collaborateurs de Me Augustin Senghor au sein de la fédération sénégalaise de football. Pouvez-vous nous dire quel style de manager il est au sein de l’instance fédérale ?

Augustin Senghor, c’est surtout un homme d’équipe et de consensus. C’est quelqu’un qui ne prend jamais une décision sans consulter ses collaborateurs. Pendant les quatre ans que nous avons travaillé ensemble, il n’a jamais pris une décision sans l’aval des autres membres du Comité Exécutif. Je me rappelle, après les événements du 13 octobre (Ndlr : incidents suite à l’élimination du Sénégal par la Côte d’Ivoire), il a sollicité l’avis de tous en Comité d’Urgence d’abord et s’est ouvert à tous les membres du Comité Exécutif, sur toutes les questions. Parfois, le Comité Exécutif lui recommande des personnes qu’il accepte de consulter toujours avec une grande humilité. Sur chaque question, il prend langue avec tous ceux qui peuvent être concernés, qu’ils soient membre de la fédération, de la Dtn ou d’une autre structure. Ensuite, il est correct, courtois et très accessible. Aucun membre de la famille du football ne peut dire qu’il l’a une fois sollicité sans qu’il ne lui ait prêté une oreille attentive. C’est vous dire que les principaux traits de caractère qui font l’homme Augustin Senghor, ce sont surtout la modestie et la simplicité. Avec lui, c’est aussi la fin des passe-droits et de l’ère des présidents par procuration. On a connu des présidents qui n’assistaient pas aux réunions, qui géraient l’instance de loin, en prenant leurs membres de haut, alors qu’en quatre ans, Augustin Senghor n’a jamais raté une réunion du Comité Exécutif. Aucun de ses prédécesseurs ne peut dire qu’il a aussi régulièrement dirigé l’instance fédérale. Il a aussi instauré la transparence dans la gestion. Nous sortons d’une assemblée générale (Ndlr : l’entretien a été réalisé juste après la fin de l’assemblée générale ordinaire de la Fsf, samedi au stade Lss) où tout le monde a reconnu que le milieu a été assaini, que la gestion a été transparente et que c’est l’œuvre de toute une équipe. S’il en est ainsi, c’est que Me Senghor a pu associer tout le monde, fédérer les différentes composantes de notre football. Pour la première fois, on a vu les comptes de la fédération être certifiés par des experts. Il y a une volonté de clarté qui n’a jamais été aussi marquée auparavant.

Avec ces qualités que vous venez de lister, comment pouvez-vous expliquer les nombreuses bisbilles qui ont jalonné le magistère de Me Senghor à la tête de la fédération ? Des passes d’armes, on en compte plusieurs, avec El Hadj Diouf, Amara Traoré, Ibrahima Ndiaye Chita, Malick Gakou, Abdoul Mbaye, ou encore, dernièrement, Badara Mamaya Sène. Cela fait quand même beaucoup, non ?

C’est comme si on reprochait à un arbitre de faire respecter le règlement en expulsant un joueur qui enfreint les règles du jeu de façon flagrante et continue. Les règles sont faites pour être respectées. Les principes qu’Augustin a tracés, c’est qu’il n’y a plus de passe-droits. Certains veulent créer une tempête dans un verre d’eau. Sur chacun des cas que vous avez cités, Augustin Senghor a toujours privilégié le dialogue, la raison, le consensus. Mais à un moment, quand on ne veut manifestement pas de calme, on n’y peut rien. Et pourtant, Dieu m’est témoin, Augustin a toujours privilégié le dialogue. Il est d’un tempérament très calme. Il est toujours posé. Vous ne le verrez jamais provoquer une polémique. Sur le cas Diouf, tout le monde a pu voir tout ce qu’il a pu dire ou faire. Malheureusement, le Sénégal est un pays où on demande pourquoi on applique les textes quand c’est le cas. Idem pour Badara Mamaya Sène. Il  y a eu combien de conciliabules avec lui ? Parfois même le président de la Fsf s’est déplacé dans des lieux secrets, à l’insu de l’opinion, pour chercher à rapprocher les positions, à éviter le clash. Maintenant, quand quelqu’un veut manifestement créer et entretenir une polémique, rien ne peut le faire revenir à la raison. Que les gens regardent le prétexte qui a poussé les arbitres à refuser d’officier et ils pourront se faire une opinion. Comment peut-on cautionner quelqu’un qui refuse d’arbitrer à cause de décisions qui ne le concernent pas et qui ne relèvent pas de sa compétence ? C’est effarant ! Ce qu’il faut plutôt saluer, c’est le courage du Comité Exécutif de faire respecter les textes après plusieurs tentatives d’éviter le conflit. Et ce ne sont pas des décisions d’Augustin Senghor. Ce sont des décisions qui ont été prises à l’unanimité. Tous les membres, sans exception, ont adopté la décision de la sanction. Maintenant, en tant que président, c’est lui qui va au-devant de la scène et il assume les positions de son équipe et sa constance fait qu’il n’a pas peur de défendre et d’assumer ces décisions, malgré les interprétations erronées que peuvent en faire certains. Il faut saluer son courage. Et ce qui demeure constant, c’est que certains abusent même de sa simplicité et de son humilité pour nourrir des polémiques futiles.

Pensez-vous que c’est son caractère qui fait qu’il est attaqué de toutes parts ?

Effectivement, je pense qu’il est quelque part victime de sa simplicité et de sa courtoisie, parce que les gens étaient habitués à un leadership de mystificateurs, de dirigeants inaccessibles, qui se bunkerisent… Mais je ne dirais pas qu’il est attaqué de toutes parts. C’est simplement quelques gens qui s’activent en créant des querelles crypto-personnelles. Il y a des gens qui l’attaquent ou qui commanditent des attaques, mais ça s’arrête là. La preuve, nous sortons d’une assemblée générale et aucun reproche ne lui a été fait par ceux qui font le football sénégalais à la base. L’écrasante majorité a adopté, sans réserve, le rapport exécutif et le rapport financier de la fédération. Aucun élément sur sa gestion n’a été soulevé et on ne peut pas en dire autant sur les gestions précédentes. Malgré ces attaques, si aujourd’hui Augustin était candidat aux prochaines élections, il n’aurait pas d’adversaire de taille, sur la base de ce qu’il a réalisé à la tête de la fédération.

Ne craignez-vous pas que tout ce bruit, tous ces fronts ouverts durant son magistère, ne soient un frein à sa réélection s’il venait à se présenter pour un second mandat ?

La candidature relève de sa décision personnelle. S’il estime qu’il doit être candidat à sa succession, il le sera. À mon niveau, je pense que la population du football a jugé, en partie, son bilan. Tous les rapports ont été adoptés sans réserve. Les gens savent les actes posés pour le développement du football depuis le début du mandat d’Augustin. Chacun peut, en son âme et conscience, juger où en était le football au Sénégal avant 2009 et aujourd’hui, en termes de visibilité, de clarté dans la gestion, de résultats, d’infrastructures. Il y a eu une qualification historique aux Jeux Olympiques, des participations régulières aux compétitions de jeunes, au football féminin, le centre de développement technique qui peinait à sortir de terre avant et qui est achevé, le bus acheté sur fonds propres par la Fsf, les appuis aux Ligues pour une fonctionnalité technique. L’année dernière, la somme minimale qu’une ligue a reçu, c’est 2 millions F Cfa, et ça ne vient pas de l’État, mais de la fédération. Si on juge un homme sur son bilan, celui d’Augustin Senghor est largement positif, malgré quelques regrets avec la Can 2013 que nous avons ratée et les événements regrettables du 13 octobre qu ont suivi. Nous sommes aussi conscients qu’il y a des choses à améliorer dans la gestion des Ligues, des districts, des clubs, etc. Mais rien ne peut être parfait.

 

i-GFM

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