Les binationaux se sentent-ils plus Sénégalais que Français ? Font-ils des choix par défaut ou de cœur ? Sont-ils influencés par leur environnement, les clubs, vu les déplacements difficiles en Afrique ?
Aliou Cissé a mis toutes ces interrogations sur la table au moment de parler du choix de Bouna Sarr, appelé pour la première fois pour les besoins de la double confrontation à la Namibie (9 et 12 octobre) comptant pour les troisième et quatrième journées des éliminatoires du Mondial 2022.
“Je n’ai jamais eu à supplier ou courir derrière un joueur”
« Toutes ces questions font qu’il y a de l’hésitation. Depuis que je suis coach, je n’ai jamais eu à supplier ou courir derrière un joueur. Par contre, les résultats obtenus ces dernières années, la façon dont nos joueurs, en termes d’engagement et de patriotisme, défendent les couleurs de l’équipe nationale, parlent de nous mêmes. Contrairement à ce que j’ai entendu à gauche et à droite, je ne crois pas que Bouna ait fait un choix par défaut. Je pense que le fait qu’il connaisse d’autres garçons dans la tanière a facilité ce choix », a développé le coach des Lions ce vendredi en conférence de presse.
Il ajoute : « En tous cas, nous sommes contents de l’avoir avec nous. Parce que c’est un bon joueur, expérimenté, mais aussi du fait que nous devons nous renforcer sur ce secteur. Avec la blessure de Moussa Wagué qui n’a repris la course que la semaine dernière. Youssouf Sabaly, on n’a aucune vision sur quand est-ce il sera opérationnel. En plus de Lamine Gassama qui reste sans club. »
“Je ne suis pas un homme de compromis”
Quant à une probable recomposition d’une défense à trois, Aliou Cissé affirme que ça reste une possibilité. « Bouna est bien à l’aise dans ce système aussi bien à Marseille et Bayern. Cela va lui permettre de s’adapter. (…) Après, il n’y a pas de garantie. Je ne suis pas un homme de consensus ni de compromis. Il vient trouver de très bons joueurs. Comme tous les autres, ils doivent se battre. Rien n’est acquis. Leur faculté de s’adapter fera qu’ils resteront durablement sur le terrain. »
Le sélectionneur a aussi minimisé son faible temps de jeu – 7 matchs, 1 but. A ses yeux, ce n’est pas la première fois que la sélection est confrontée à ce cas. Il fut un temps, c’était Ismaila Sarr, Krépin Diatta. « Je ne peux pas forcer les entraineurs à les faire jouer. Il m’arrive de discuter avec les directeurs sportifs pour suivre leur évolution. Ce n’est jamais facile pour les joueurs. Le fait de les appeler prouve la confiance qu’on a. Maintenant, à eux de se battre pour nous aider à atteindre les objectifs qu’on s’est fixés. »