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Seul footballeur sénégalais à évoluer en Chine, précisément à Shenzhen Ruby, Babacar Guèye est à Dakar pour les besoins de l’inauguration de Génération Foot. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il aborde plusieurs questions, notemment le match des Lions contre les Éléphants, sa vie en Chine, son absence en équipe nationale, son apport pour Génération Foot et ses relations avec les autres joueurs de Metz, notemment Diaf et Sadio. Entretien

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C’est quoi l’objet de votre présence à Dakar ?

Je suis à Dakar, dans le cadre de l’inauguration de Génération Foot. J’ai raté l’événement car je suis arrivé le samedi soir. Cela me fait mal au coeur, d’autant plus qu’il y avait mes autres collégues présents notemment Diafra Sakho, Mayoro Ndoye, El Hadji Diouf, Salif Diao et tant qu’autres invités qui ont quitté l’Europe pour honorer de leur présence Mady Touré. Tous les vols étaient pleins, j’ai tout fait pour être présent mais j’étais le grand absent à cette cérémonie. Auparavant, j’ai plusieurs fois visité le site, ce sont des infrastructures de qualité. Je fais partie de la première promotion de Génération Foot, mieux, je suis un voisin de Mady Touré à la Gueule Tapée. J’ai adhéré à son projet depuis l’idée, c’est-à-dire avant la construction de l’Académie. En un mot, je suis là depuis le début. Je suis fier. Tous les ans, je viens au Sénégal et je m’imprègne toujours de l’évolution des choses. Aujourd’hui, je suis disponible pour
le centre.

Avec Diafra et Sadio Mané, vous auriez contribué financièrement à hauteur de 75 millions FCFA ?

Je veux rendre au foot tout ce qu’il m’a donné. J’ai connu Mady avant d’aller à Génération Foot. Nous avons de fortes relations, je connais l’homme. Il aime le football et nous allons l’accompagner dans ce projet. Il le mérite. Je n’hésiterai jamais à contribuer à magnifier ce bijou qui est une fierté pour le Sénégal et qui produit d’excellents joueurs pour son équipe nationale.

Parlons de vous, comment cela se passe pour vous en club dans la lointaine Chine ?

Très bien, je joue dans un club qui s’appelle Shenzen Ruby et l’entraîneur s’appelle Philippe Troussier, c’est un Français. Il a été entraîneur au Japon et en Côte d’ivoire. C’est lui qui m’a fait venir en Chine, je suis là-bas depuis deux ans. Cela se passe très bien. Nous sommes 5ème au classement. C’est un championnat homogène. Les grands clubs de ce pays restent toujours dans le top. Ils sont quatre à cinq. Nous sommes un club moyen. Il y a des clubs de Pékin, Shanghai où évoluaient Didier Drogba et Anelka qui sont très forts. Tous les ans, ces clubs sont dans l’élite. À notre niveau, mon club Shenzhen se porte bien. Je suis très à l’aise là-bas. Car, ils ont un staff français avec quatre personnes. Il n’y a pas de joueur sénégalais làbas, à part moi. Je suis le seul. Je ne connais aucun Sénégalais qui joue en Chine et je suis très content d’être là-bas.

Comment jugez-vous le niveau du championnat chinois ?

À mon avis, les trois clubs que j’ai cités peuvent jouer dans le ventre mou de la première division française. À part cela, c’est un niveau qui a le niveau de la D2 de France. Mais, c’est un championnat qui est très physique. Ils ont des infrastructures exceptionnelles qui n’ont rien à envier à celles de l’Europe. Il faut venir là-bas pour le savoir. Ils ont tout ce qu’il faut. Les supporters sont un peu comme en Afrique. C’est un public chaud, il y a une bonne ambiance dans les stades. Les Chinois adorent le foot, ils commencent à injecter beaucoup d’argent dans cette discipline et ils ont du temps pour se faire bientôt entendre dans le monde.

Envisagez-vous de rester en Chine ou de retourner en Europe ?

Je veux rester là-bas, je suis bien dans ce pays.

Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous retient dans ce championnat peu médiatisé ?

C’est un tout. Aujourd’hui, est-ce que vous pensez que je peux aller jouer en France dans un club qui est connu ? Je ne sais pas. Je suis aimé et je suis à l’aise en Chine. Je gagne très bien ma vie là-bas.

La langue chinoise n’est-elle pas une barrière pour vous ?

Je comprends un peu, mais tout le monde parle anglais. Comme je l’ai dit, on a un staff français. Dans cette ville, il y a beaucoup d’étrangers et beaucoup d’industries françaises comme Peugeot, Bouygues, etc. Il y a beaucoup de restaurants français. C’est un endroit où il y a plus d’étrangers que de Chinois.  C’est un peu comme si j’étais en Europe. C’est bon.

Et le racisme ?

C’est surtout de l’ignorance. Il y a des villes où les Chinois ne voient pas des noirs. Dans l’ensemble, rien de grave.

Babacar, vous avez été en équipe nationale, comment vivez-vous votre absence de la sélection ?

Paisiblement, je ne prétends à rien pour l’équipe nationale à partir du moment où je jouais en deuxième division en Allemagne et je suis en Chine actuellement, un championnat exotique. Il faut vraiment faire
partie des petits papiers de l’entraîneur pour espérer venir en équipe nationale, aujourd’hui. J’ai toujours voulu avoir ce que je mérite et je ne me plains pas. Je ne me pose pas la question par rapport à un retour en équipe nationale. J’ai déjà eu la chance de jouer en sélection, de faire une Coupe d’Afrique. J’ai aussi la chance de jouer avec la meilleure génération que le Sénégal n’ait jamais eue. Je ne demande rien, si un jour, j’ai la chance de revivre continuer l’aventure, je ne dirais pas non. Je suis en paix avec moi-même.

Vous avez suivi le match Sénégal / Côte d’Ivoire, comment appréciez vous la prestation des Lions ?

Les Lions ont très bien joué, ils ont manqué de chance. Ils ont loupé la qualification mais ils ont un bon groupe et Giresse fait son travail. S’ils avaient marqué très tôt un but, ils s’en seraient sortis. Si les Lions
avaient eu ce culot au match aller, ils seraient au Brésil aujourd’hui comme le Cameroun. Il faut les féliciter.

Vous avez été à Metz, comment jugez-vous les prestations de Diafra Sakho, actuel meilleur buteur de la Ligue 2 française ?

Je suis content de lui, je l’ai vu arriver à Metz, il a grandi là-bas. C’est quelqu’un qui a de l’envie. Et pour l’histoire, lorsqu’il était sur le banc, il se fâchait. Il a toujours eu envie de réussir. Mais je lui conseillerai qu’il ne s’enflamme pas.

Et Sadio Mané ?

Il peut être un leader en équipe nationale. Il est d’ailleurs sur la voie. Sadio n’a pas encore montré toute sa valeur. Quand il est arrivé à Metz, je quittais. On n’a pas encore eu l’occasion de se connaître, je lui souhaite plein succès.

Pour terminer, quelles sont les nouvelles de votre ami Dino Djiba ?

C’est un grand ami, il est à Metz. J’espère qu’il viendra au Sénégal aider Génération Foot à se développer par son expérience. Il a eu beaucoup de blessures au cours de sa carrière.

©Stades

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