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Capitaine des Lions du beach soccer, Al Seyni Ndiaye, dit regretter le départ au Maroc de son désormais ex-entraîneur, Ngalla Sylla. Le meilleur gardien d’Afrique du «football de plage» fait des témoignages poignants sur ce technicien émérite qui aura marqué cette discipline qui a valu tant de succès au Sénégal.

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Comment avez-vous accueilli le départ de votre entraîneur, Ngalla Sylla, parti rejoindre l’Equipe nationale de beach soccer du Maroc ?

Je dirais que son départ est une surprise pour moi. C’est vrai que lorsqu’il a signé avec le Maroc, il m’a informé. Parce qu’il n’y a pas de secret entre nous. Mais vraiment cela a été une surprise pour moi. Et pour vous faire une révélation, j’ai tout fait pour le retenir. Si cela ne dépendait que de moi, il allait continuer à nous entraîner. Mais le dernier mot lui appartient. En fait, je voulais qu’il reste pour poursuivre l’aventure avec nous après nous avoir hissés en demi-finale de Coupe du monde. Nous voulions qu’il reste pour qu’on remporte la Coupe du monde avec lui. C’était mon souhait. Malheureusement chacun étant maître de ses décisions et de son destin, nous n’avons rien pu faire contre son choix.

Vous avez quel genre de relations ?

Nous avons des relations très étroites. Il me prodigue des conseils. Pour vous dire Mamadou Sylla qui est dans l’équipe, c’est son frère, mais ce que Ngalla me confie, il ne le confie même pas à son frère. C’est vous dire que ce qui nous lie est très fort. Nous sommes très proches. C’est mon aîné, mon ami. En tant que capitaine, il recueillait mon avis. Nous avions ensemble débuté le beach soccer en 2007. La première compétition, nous l’avions faite ensemble. Notre compagnonnage dure 15 ans maintenant. J’ai toujours eu sa confiance. Et il l’a renouvelée lors de la dernière Coupe d’Afrique. Ngalla a donc quitté le Sénégal pour le Maroc, pour d’autres challenges, mais cela n’entamera en rien nos relations qui resteront intactes. C’est vraiment un frère avant d’être mon coach.

Que retenez-vous de Ngalla sur le plan sportif ?

Son palmarès est élogieux et connu de tous. Je dirais qu’il a été six fois champion d’Afrique, trois fois en tant que joueur et trois fois en tant qu’entraîneur. Depuis 2016 jusqu’à maintenant, nous n’avons pas connu de défaite contre une équipe africaine avec Ngalla. On connaît la suite avec notre qualification historique à une demi-finale de Coupe du monde. Quoi que l’on puisse dire, il a révolutionné le beach soccer sénégalais au niveau mondial. Il a abattu un excellent travail. Et pour vous dire, ce n’était pas seulement le Maroc qui a cherché à l’engager, même les Emirats Arabe Unis ont tenté de l’enrôler. Tout cela, il le doit à son travail avec l’appui de la Fédération sénégalaise de football. Main­tenant si le Sénégal fait partie des grandes équipes qui jouent les grands rôles, c’est grâce à Ngalla et à la Fédéra­tion.

Comment il manageait l’Equipe nationale pour lui valoir de toujours faire qu’elle soit performante ?

Ce qui m’a marqué en premier, c’est que Ngalla nous encourage à mettre en avant notre religion. C’est un homme pieux qui nous incite à pratiquer notre religion. Vous avez remarqué que quand on remporte des trophées, on ne se met pas à jubiler. En fait, c’est Ngalla qui nous a habitués à cela, en nous demandant de ne point s’enflammer, de garder les pieds sur terre. J’ai été désigné à six reprises, meilleur gardien de but. Mais il me dit à chaque fois : «tu n’as encore rien fait», tout en me félicitant. Donc si on fait preuve d’humilité, c’est Ngalla qui est parvenu à nous l’inculquer. Lorsque nous avions remporté la Coupe d’Afrique, ceux qui sont venus dans notre hôtel nous ont trouvés en train de prier. On pouvait sortir et festoyer à Saly, on ne l’a pas fait, on s’est mis à rendre grâce à Dieu. Il a réussi à instaurer une discipline de groupe dans l’équipe. Je discute chaque jour avec Ngalla jusqu’à une heure du matin. On ne discute que pour le développement du beach soccer. Il jouait plusieurs rôles dans la Tanière. Quelquefois, c’est Ngalla qui faisait le thé pour nous. C’est pour vous montrer son humilité. C’est un grand fédérateur.

A vous entendre parler, ce ne sera pas facile de le remplacer…

En effet, ce ne sera pas facile de le remplacer. Il a mis la barre très haut. Son remplaçant aura un gros challenge et une lourde charge. La Can doit se tenir dans six mois et on ne s’imagine pas que le Sénégal ne puisse se qualifier à la Coupe du monde. Il nous faudra aussi conserver notre titre de champion d’Afrique. Nous serons attendus lors de la prochaine Can (Mozambique). On veut aussi être dans le carré d’as à la Coupe du monde. Ce qui relève d’un travail de titan. En tout cas, celui qui le remplacera devrait être comme lui en étant ouvert, en acceptant de côtoyer les joueurs et d’être leur ami et de faire montre d’une rigueur au moment de travailler.

Pour le remplacement de Ngalla, vous pensez à qui ?

Ce rôle incombe à la Fédération. Il y avait un staff. Dans sous peu de temps, les gens vont discuter avec celui qui va diriger l’équipe. Nous sommes prêts à soutenir et à collaborer avec celui qui viendra pour diriger l’équipe. On va travailler avec lui pour atteindre les objectifs fixés. Après une demi-finale de Coupe du monde, la prochaine étape sera d’aller en finale et de remporter la Coupe du monde.

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